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Catherine Deneuve : une leçon de classe au naturel

Mis à jour le 25 février 2021
Elle incarne la beauté à la française, la sophistication parisienne et une certaine froideur derrière sa blondeur légendaire. Mais derrière l’icône Deneuve se cache une femme qui voue une passion quasi viscérale à la nature. Nature qui le lui rend bien d’ailleurs. Rencontre avec une éternelle "belle de jour".

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Interview Catherine Deneuve

Vous êtes aujourd’hui aux Etats-Unis pour promouvoir Potiche de François Ozon. Le film a été intitulé pour le marché américain… Trophy Wife. Dans cette production, vous jouez une femme au foyer plutôt popote qui va être amenée à remplacer son mari (Fabrice Lucchini)  à la tête d’une fabrique de parapluies. On a le sentiment que vous aimez les rôles de femmes fortes. Des rôles qui vous ressemblent !
Je travaille dans le cinéma depuis que je suis très jeune ce qui me donne del'expérience par rapport à certaines choses. Je sais aussi ce que ce que je veux et ce que je ne veux pas faire de ma vie. Ce qui est  déjà un bon point de départ vous allez me dire ! Une bonne base ! (rires) Mais de-là à accepter le qualificatif de femme forte, non, je trouve que c’est un peu présomptueux. Concernant maintenant, le titre du film aux Etats-Unis, je ne le trouve pas à propos. Autant Potiche peut s’adresser à des hommes ou des femmes. Autant Trophy Wife est une représentation à un peu trop réductrice à mon goût !

Lorsqu’on parle de "Trophy Wife", on songe bien sûr à un homme aux tempes grisonnantes, richissime, accompagné d’une jeune femme d’une vingtaine d’années au physique avantageux. Quel regard portez-vous lorsque vous croisez un couple de ce genre ?
Je me sens désolée pour eux d’une certaine manière ! Je pense, en effet, qu’il est difficile de vivre une vie épanouie avec quelqu’un avec qui vous ne partagez aucun point commun. Lorsqu’il y a une différence d’âge, il y a forcément un décalage. Vous n’avez pas vécu les mêmes souvenirs, vous n’avez pas connu les mêmes personnes, vous n’avez pas grandi avec la même musique, lu les mêmes livres, etc. Je ne doute pas que pour un homme d’un âge que je qualifierais d’avancé, cela doit être très glamour, très flatteur d’être accompagné d’une jeune créature. C’est d’ailleurs un syndrome qui touche souvent les messieurs lorsque ces derniers dépassent le cap des 55 ans ! Mais  in fine cela ne mène à rien !

En dehors des frontières hexagonales, vous êtes perçue comme étant la Grande Dame du cinéma européen. Cette étiquette-là, vous acceptez qu’on vous la colle ?
Je ne me vois pas comme ça non plus ! Grande dame, grande dame, comme vous y aller. On me prête un pouvoir que je n’ai pas ! (rires) Il faut relativiser. Je ne suis pas un monument ! Et puis, je me suis toujours méfiée des titres, des reconnaissances, des médailles, des prix, de toute cette poudre de Perlinpimpin, de ces personnes qui vous courtisent, qui vous flattent. c'est probablement pour cela que j’ai toujours été très dure avec moi-même. En agissant ainsi, je combats le narcissisme et la complaisance qui va avec ! Le problème, c'est qu'avec l'âge les gens vous regardent différemment . Bref…ne comptez pas sur moi pour être le pilier du cinéma français.

Goldie Hawn a un jour confié que pour réussir à Hollywood, il fallait être une starlette aux gros seins ou une très vieille dame, genre Miss Daisy. Un commentaire ?
Je vais vous dire. Le désir de rester jeune tourne à l’obsession à Hollywood ! C’est même devenue un énorme marché aux Etats-Unis et en particulier en Californie. Fort heureusement, en Europe, les hommes et les femmes mûrs sont appréciés par le public. Ils représentent une sorte d'accomplissement, d'aboutissement, de réalisation de soi. La maturité est gratifiante, attirante même. En tout cas, pour moi, ce n'est pas une tare.

Mais n’êtes vous pas nostalgique de votre passé ? De ce temps de l’innocence qui vous glisse entre les doigts ?
Je n’ai jamais été nostalgique ! Ah non ! Par contre, il m’arrive parfois d’être submergée par la mélancolie.

Quel est le secret de votre fraîcheur, de votre beauté ?
(Rires.) Etes-vous sure de bien m'avoir regardée ? Cessez de me mentir. Ou de vous mentir ?
 
La forme, pas les formes, ce n'est pas un de vos préceptes ?
Pour être honnête avec vous, je ne suis pas une hystérique du sport. De nature, je suis nerveuse, tendue, j'ai donc besoin de me relaxer. Je fais quelques exercices pour soulager mes douleurs de dos et je pratique aussi le stretching avec l'aide d'un professeur. Mais, vous savez, après toutes ces années d'efforts pour soigner mon physique, ma présentation, j'ai tendance aujourd'hui à me laisser un peu aller. Je ne suis plus aussi stricte que par le passé. Par chance, je suis une personne très dynamique. Je ne tiens pas en place, je suis très active, si bien que je reste en forme tout naturellement ! Sans compter que j’ai des petits enfants. Courir après eux est un sport à part entière…
 
J’ai cru comprendre que vous entreteniez un rapport très complice avec la campagne ?
Je ne suis pas une intégriste de l'écologie. J'ai beaucoup d’admiration pour ceux qui et celles qui mettent tout en œuvre pour préserver notre planète. Pour moi, c’est chimérique. Mais je comprends la démarche. Ne serait-ce que pour les générations futures.  La campagne et moi, c’est une histoire d’amour qui dure depuis toujours. Me mettre au vert est un besoin vital. Quand je suis dans un jardin, je me sens apaisée. J’ai besoin de me ressourcer et d’entretenir un rapport avec les plantes, la terre. Je voue d’ailleurs une admiration sans borne aux jardiniers. Quand je les rencontre, je me sens comme une petite fille devant des magiciens. Car pour moi la nature est un spectacle magique et perpétuel ! J’aurai tellement voulu savoir parler le langage des fleurs !
 
Ce lien avec la nature, il est aussi connecté à votre enfance…
C’est vrai ! Ma mère a toujours été une jardinière très soucieuse de ses plantes. Enfant, toutes mes vacances, je les passais à la campagne. Je savais qu’en fonction des saisons, j’allais vivre de merveilleux et inoubliables moments. L’odeur de la mousse l’automne. Les premiers bourgeons au printemps. Les mûres à foison en été, etc J'avais la sensation d'être dans quelque chose de tellement vrai, et me sentir si petite au milieu de ce spectacle me rassurait. La nature, d’une certaine matière, me protégeait...
 
Vous incarnez tellement la Parisienne, la femme sophistiquée, qu’on a dû mal à vous imaginer les mains dans la terre…
Et pourtant c’est le cas ! Interrogez-moi sur les semis, les périodes de plantation, de floraison, etc. Vous serez bluffé !
 
Cette nature et en particulier ces fleurs que vous observez, c’est aussi une manière de rappeler que la vie est éphémère…
Oui mais contrairement aux êtres humains,  la nature, elle, s’embellit au fil des ans !  Je pense notamment aux arbres ! Plus ils poussent, plus ils en imposent et plus je les trouve majestueux.
 
Saviez-vous qu’une rose portait votre nom ?
Oui ! Une rose très longiligne et solitaire.

Quelle est la chose la plus importe que vous ayez fait pour le bien-être de votre peau ?
Arrêter de fumer ! Il ne suffit pas d'avoir une belle peau. Il faut la garder belle. La préserver.. .

Et le soleil ?
Pourquoi prendre le risque de s’abîmer le derme et, à terme de déclencher un cancer de la peau, quand il existe sur le marché de merveilleux auto-bronzant sur le marché ? C’est d’autant plus une évidence que le bronzage naturel ne tient jamais bien longtemps ! Pour ma part, je ne m’expose jamais ! Dès que je sors quelque part, je me tartine d’écran total !

Vous vous maquillez beaucoup ?
Cela dépend du contexte, de l’endroit où je me rends et accessoirement avec qui je m’y rends ! Je pense néanmoins avoir un rapport plus distancié avec le maquillage aujourd’hui. Probablement parce que le maquillage a fait de moi une image. Je vais vous faire un aveu. Quand je découvre mon visage sur des affiches de films ou dans les pages des magazines, je ne me reconnais pas. Je ne m'appartiens plus.
 
Vous recherchez donc un look naturel mais travaillé ?

J’ai compris en grandissant – je préfère ce mot à vieillissant que cela ne sert à rien d’avoir un visage superbement maquillé si derrière, les fondations ne sont pas saines. En clair, il faut traiter sa peau avant de se mettre du fond de teint et ce genre d’artifice…

Le pêché mignon en beauté de Catherine Deneuve, c’est quoi ?
Les huiles essentielles ! Qui vous soignent, vous relaxent, vous hydratent.
Franck Rousseau

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