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Anne-Marie Gabelica: "faire des choix en connaissance de cause"

Anne-Marie Gabelica oOlution
Maëva Hamonic
Maëva Hamonic
Mis à jour le 25 février 2021
Ingénieure agronome diplômée en biochimie, Anne-Marie Gabelica a travaillé pendant 7 ans dans le secteur des cosmétiques avant de se lancer sur la voie de l'entrepreneuriat militant en créant sa propre marque Oolution. Rencontre !

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En avril 2010, Anne-Marie Gabelica a créé sa propre marque de cosmétiques : Oolution.  Elle nous explique les principes de l'entrepreneuriat éthique, les fondements de son entreprise. 

Ingénieure agronome diplômée en biochimie, vous avez travaillé pendant 7 ans dans le secteur des cosmétiques, pourquoi avoir décidé de tout quitter pour monter votre marque de cosmétiques éthiques ?
Le terme "tout quitter" est juste : à 30 ans, j'ai en effet décidé  de me lancer dans l'entrepreneuriat éthique. Cette envie est née de plusieurs déclics :  premièrement parce que je voulais du 100 % naturel, mais aussi parce que la plupart des produits cosmétiques s'appuient aujourd'hui sur un seul actif ou une seule plante.  C'est censé convenir à tout le monde ? Pour moi, l'association de plusieurs actifs est bien meilleure pour la peau. J'avais envie de promouvoir cette diversité.  Enfin, c'est aussi parce que l'huile de palme est omniprésente en cosmétique, même bio. Pourtant, la surproduction de l'huile de palme fait des ravages…  La déforestation en Asie du Sud-Est entraîne le dérèglement climatique et une perte de biodiversité sans précédent.

C'est donc pour toutes ses raisons que j'ai donc décidé de me lancer dans cette aventure en cohérence avec mes valeurs et mes envies de changer le monde. 

Pour vous qu'est ce qu'un entrepreneur éthique ? 
Un entrepreneur éthique c'est avant tout quelqu'un qui se questionne constamment. C'est s'intéresser au cycle de vie du produit, se demander par exemple, quel est son impact ? De sa fabrication, en passant par le transport et son utilisation. C'est donc une démarche précise, détaillée, pensée et étudiée au préalable.

Comment cela se met en place au sein de votre entreprise ? Quelle est la différence avec le green washing par exemple ? 
Je vis mes engagements au quotidien, à la fois à travers la création des produits, leur fabrication mais aussi avec les salariés, des personnes avec lesquels je partage mes convictions. 

Lorsque nous créons nos produits, nous travaillons uniquement avec des produits 100 % naturels. Nous récoltons des plantes bio sur le lieu de la cueillette avec un extracteur en verre pour éviter la perte des actifs lors du transport. Dans l'ensemble, nous sommes vigilants à tous les détails. Nos commandes sont aussi expédiées grâce à des cartons recyclés. 

Pour vous donner des exemples concrets, nous ne faisons pas coller les étiquettes de nos produits par des machines, mais par des personnes en situation de handicap. 

Plus récemment,  nous avons décidé nous engager contre la production d'huile de palme. Nous avons reversé 4 % de notre chiffre d'affaires du mois de mai à l'association Kalaweit. Cet argent est destiné à l'achat de terres à Bornéo, en Indonésie. Cela permet d'éviter que ces terrains soient rachetés par des producteurs d'huile de palme. Ainsi, nous espérons pouvoir œuvrer durablement pour préserver les forêts indonésiennes. Dans l'ensemble, l'entrepreneuriat éthique, c'est une démarche d'amélioration continue. 

Le greenwashing, c'est une entreprise qui se revendique naturelle ou green et se donne la caution d'une démarche écologique. C'est souvent le cas des grandes entreprises. Mais ce n'est pas une démarche globale, c'est complètement incohérent.  C'est pour cela qu'il est important d'être informée, de s'éduquer pour ne pas être trompé par un discours marketing. Aujourd'hui, les cosmétiques sont encore très chimiques et le naturel c'est exceptionnel, alors que ça devrait être la norme. 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite lancer son entreprise éthique ?
Mon premier conseil est de bien s'entourer, d'acteurs pertinents de l'économie éthique comme l'Ademe, cela permet d'affiner sa réflexion. C'est ce que j'ai fait personnellement avant de me lancer dans l'aventure !

Mon deuxième conseil est de ne pas penser seulement aux chiffres. Il faut parfois s'investir pour avoir de l'éthique, même si c'est plus cher. Ce qui est important c'est quand c'est bien fait !

Depuis septembre 2015, vous intervenez également sur France 5, dans l'émission « La Quotidienne » quels sujets partagez-vous le plus ? 
C'est une superbe expérience, pour moi qui à la base suis scientifique ! En plus, j'ai la chance de participer à une émission intelligente axée sur les conseils beauté mais aussi alimentation, bien-être, etc…  

En ce qui me concerne, je donne des astuces beauté, bien-être au naturel, peu coûteuses et de bons sens, qui permettent de prendre soin de soi. J'interviens également pour parler à propos de l'alimentation alternative. 

Est-ce que cela rejoint l'esprit de l'entrepreneuriat éthique ? Informer, expliquer, décrypter pour et avec le consommateur…
Oui. Pour moi c'est une vocation et une démarche pédagogique. C'est un secteur que j'ai envie de bouleverser et pour cela l'éducation est primordiale. C'est un moyen de démystifier le monde cosmétique, de permettre aux consommateurs de faire des choix en connaissance de cause. 

Informations pratiques : 
Oolution a lancé une nouvelle gamme de nettoyants pour le visage : une huile démaquillante, un gel nettoyant, un lait démaquillant et une eau de soin

 

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