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Tourisme

Var : des femmes témoignent de leur reconversion professionnelle vers le tourisme durable

Elisabeth Blanchet
Mis à jour le 25 février 2021
Envie de créer votre propre affaire liée au tourisme durable et à la protection de dame nature ? Suivez le chemin de ces varoises. Dans la restauration, la couture et la réhabilitation de vieux tissus, le sport ou l’agriculture, elles ont réalisé leurs rêves.


Pour y parvenir, en plus de leur volonté d'acier et de leurs compétences, ces femmes ont bénéficiés notamment de l’accompagnement du projet européen STRATUS, financé par le programme Interreg Maritime de l’Union Européenne, qui depuis deux ans, agit sur le développement du tourisme durable, dans le Var, en Ligurie et dans le sud de la Sardaigne.

Portraits d’entrepreneuses varoises concernées et inspirantes : 

Cécile et sa ferme pédagogique

“Cette ferme, c’est un rêve de petite fille. Le coté pédagogique est venu à l’adolescence quand j’ai vu des reportages sur le sujet. J’ai toujours aimé les animaux et le social. Je suis donc totalement épanouie”, déclare Cécile. En mars 2017, cette trentenaire ancienne préparatrice en pharmacie originaire du Var ouvre sa ferme pédagogique. C’est son amour de la nature qui la conduit à réaliser son rêve épaulée par son compagnon Carlos. “Nous nous sommes lancés dans cette aventure pour transmettre notre passion pour la nature, travailler avec les animaux et les enfants, donner un peu de bonheur aux gens, et aussi pour faire prendre conscience que la nature est belle et qu’il faut la préserver”.

Le petit paradis de Cécile et de Carlos a un nom : il s’agit de la ferme de Tiavan. Elle est ouverte au public le weekend et le mercredi pendant les vacances. Elle accueille aussi des groupes. On y découvre une zone agricole avec des animaux, du maraîchage, de la permaculture, une zone de loisirs avec des jeux entièrement écologiques et recyclés, une aire de pique-nique… Pour les groupes, la ferme de Tiavan propose des activités et des ateliers de création d’objets et de sensibilisation à l’environnement.

Pour les aider dans leur reconversion, Cécile et Carlos ont bénéficié du soutien du projet STRATUS. “C’est Ecoscience Provence, le partenaire varois du projet qui m’a d’abord contactée pour me demander si la certification STRATUS m’intéressait. Un label qui reconnaît notre travail, qui n’est pas payant et qui est porté par l’UE, c’était logique d’accepter” ! Elle ajoute que la certification lui a apporté un réseau, un accès à des formations intéressantes et des événements qui ont boosté son entreprise.. “Je ne m’imaginais pas que j’allais par exemple présenter ma ferme au Tourisme Business Meeting de Marseille après à peine une année d’existence”, avoue-t-elle.

Marie-Paule et sa cuisine familiale

C’est suite à un changement d’organisation chez France Télécom que Marie-Paule saisit l’opportunité de se reconvertir dans la cuisine. “J’ai profité de ce changement pour préparer un CAP de pâtisserie au lycée hôtelier de Toulon. Dans la foulée, j’ai ouvert mon restaurant/salon de thé à Sanary, l’Instant T, en juin 2010 pour proposer une cuisine familiale et des pâtisseries fabriquées par mes soins dans un cadre chaleureux avec une éthique“, explique-t-elle. Une éthique qui se traduit par l’offre de produits frais, bios et locaux en limitant le gaspillage, en gérant le tri des déchets et en favorisant le partage.

Quand Ecoscience Provence m’a contactée pour me proposer la certification STRATUS, j’ai naturellement accepté. La certification m’a permis de valider les pratiques que j’avais mises en place dans mon établissement, d’avoir des conseils, d’échanger et de me sentir soutenue“, explique-t-elle. Elle précise aussi qu’il s’agit d’un moyen original de divulguer toutes les bonnes pratiques écologiques dans une localité très touristique avec une hausse importante de la population pendant la saison estivale.

Les brochures proposées par STRATUS permettent de communiquer, d’engager la conversation avec mes clients sur l’écologie. C’est ma satisfaction au quotidien d’apporter ma petite goutte d’eau à préserver notre habitation et de communiquer dans un monde où tout va vite”, révèle-t-elle.

Les cousardes et leur atelier de création et de réhabilitation de tissus

Chez les Cousardes, on cout pour réhabiliter des tissus anciens, on crée des sacs, des bagages, des accessoires, on réalise aussi des pièces uniques issues de patrimoines familiaux : des dentelles de grands-mères, des canevas etc. “Nous avions un fort besoin de créer et le meilleur moyen de répondre à ce besoin était de monter notre entreprise”, explique Cécile, co-fondatrice des Cousardes.

C’est en 2013 qu’avec sa comparse, Sylvie, couturière de formation, elle monte son entreprise au Val dans le Var. “Sylvie a 40 ans d’expérience dans le domaine. Mais pour moi, c’est une reconversion. J’ai d’abord été éducatrice spécialisée avec des adultes autistes et psychotiques durant 18 années. Une profession où j’ai rencontré l’humain avec toutes ses singularités et qui a façonné ma vision du monde et mon être intérieur pour toujours.

Mais c’est aussi une profession très difficile manquant de reconnaissance. Le chemin mental s’est alors engagé pour moi vers une reconversion et cela a duré environ 5 ans pendant lesquels je suis passée par tous les questionnements : Que faire ? Est-ce bien raisonnable ? Et si ça ne marchait pas”, dévoile Cécile. Puis le projet des Cousardes naît progressivement avec tout d’abord ce fort besoin de créer et une véritable passion pour les vide-greniers.

Nous avons réuni des étoffes sans vraiment savoir ce que nous allions en faire, nous avons commencé à coudre pour nous, pour la famille, pour les amis, les amis des amis… Puis un beau jour, la peur s’est envolée, il n’était plus question pour moi de continuer mon travail au foyer, c’était terminé, j’ai alors demandé une rupture conventionnelle et tout s’est enchainé. Aujourd’hui je vis ce changement comme une libération. Nous avons une énergie débordante et nous développons notre entreprise dans un esprit éthique indispensable pour nous“, poursuit Cécile.

La certification STRATUS a été une grande reconnaissance de tous nos petits gestes quotidiens“, explique Cécile qui, avec Sylvie, est très engagée dans l’économie circulaire et le développement durable. “Elle nous apporte un soutien dans nos pratiques et un échange avec les entreprises partenaires afin d’être toujours en évolution dans le domaine de la protection de l’environnement”, finit-elle.

Sabine et Natur’Evasion

Ancienne responsable de musée, Sabine s’est reconvertie dans le développement de l’entreprise de son époux, Natur’Evasion il y a un peu plus d’un an. “Natur’Evasion existe depuis 30 ans mais je voulais mettre en valeur le fait que l’on fait particulièrement attention à la nature dans toutes les activités que nous proposons”, explique Sabine.

A la base de Pardigon à Entrecastreaux, Natur’Evasion propose par exemple de l’accrobranche en intervenant le moins possible sur les arbres. Sur l’Argens, on revient des balades en canoë en vélo et non en mini-bus comme dans beaucoup d’excursions en canoës proposées dans la région.

Nous proposons aussi des découvertes de la rivière en paddle, ce qui permet d’observer les poissons”, poursuit Sabine. Une rivière qui leur est chère car l’entreprise a organisé en juin 2018 la première opération “Argens Propre” invitant qui le souhaitait à partir en balade en canoë dans le but de nettoyer la rivière.

L’opération a été un succès et nous allons sans doute recommencer cette année”, poursuit Sabine. Natur’Evasion bénéficie aussi de la certification STRATUS. “Pour nous qui avons une activité très saisonnière, c’est une excellente visibilité. On se sent aussi moins seuls, on bénéficie de soutiens, de conseils, cela nous fait sortir de notre travail solitaire et la tête du guidon !”, conclut Sabine.

Judith et la Ferme de Prétuilière

Issue du milieu du spectacle, Judith s’est reconvertie dans l’agroécologie en créant la ferme de Prétuilière à La Celle en 2017. “J’ai d’abord créé mon activité pour mieux nourrir ma famille et le plus de personnes possible”, explique-t-elle. Son but était aussi d’avoir une activité en cohésion avec ses idéaux : “J’étais convaincue qu’un changement de trajectoire était possible, alors que nous fonçons globalement droit dans le mur sur les questions environnementales“.

Elle est également persuadée que la création de sa ferme fait partie des initiatives qui pourront être les clés du changement.

A la Prétuilière, on produit des fruits et des légumes biologiques en respectant aux mieux les principes de l’agroécologie “, révèle-t-elle avant d’ajouter qu’il s’agit d’un lieu de rencontres et d’accompagnement vers une transition plus globale de notre mode de consommation. D’ailleurs, sa ferme a aussi pour objectif d’expérimenter des méthodes agricoles respectueuses (agroforesterie, sol vivant ) etc. afin d’en tirer, à terme, un système le plus efficace possible et avoir des données à partager.

Elisabeth Blanchet

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