J'ai 23 ans, je suis végétarienne depuis que j'ai 17 ans environ.
A l'époque, quand je rentrais manger chez moi, je me préparais mes repas moi-même, et je n'aimais déjà pas trop le steak, sauf si c'était un très bon morceau comme du filet de boeuf. Doutant de la qualité de la viande, j'ai demandé à ma mère de ne plus m'acheter de steak.
Comment je suis devenue végétarienne ? Peut-être cela correspond-il à ma découverte de l'alimentation biologique ? Je suis devenue cliente d'une épicerie bio, j'ai pu y prendre des revues et elles m'ont passionnées. Elles m'ont informées sur la bio, les problèmes écologiques et les problèmes de santé dûs notamment à notre consommation de lait, que j'ai arrêté aussi à la même période. J'ai appris l'enfer que vivaient les vaches laitières dans la filière conventionnelle, et je ne pouvais plus continuer.
J'ai aussi eu dans ces magazines des informations sur le régime végétarien (associations céréales-légumineuses par exemple) et j'ai commencé à manger de cette façon. Depuis ce temps-là, j'ai tenu bon (ce n'était pas une contrainte pour moi), et je suis toujours végétarienne aujourd'hui.
Je ne mange plus de viande pour des raisons de goût, parce que j'en avais marre d'avoir des poêles pleines de graisses animales, parce que je ne veux pas que des animaux meurent, en l'occurence les animaux de boucherie. Pour moi, c'est comme si je devais manger un de mes semblables, c'est-à-dire un être humain.
Quand on sait aussi ce qui se passe dans les abattoirs, on arrête très vite de manger de la viande.
J'étais très malheureuse quand je voyais les animaux de boucherie entassés dans les camions qui les conduisaient à l'abattoir, j'étais horrifiée qu'on puisse entasser des bêtes comme ça, avec juste quelques fentes pour pouvoir respirer. C'est comme si c'étaient des êtres humains enfermés dans ces camions...
Il y a cette phrase de Claude Levi-Strauss qui m'a marquée: " Un jour viendra, où l'idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leurs chairs en lambeaux dans des vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu'aux voayageurs des XVIème ou XVIIème siècles, les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains."
Aujourd'hui, je ne mange plus de beurre, de crème fraiche, d'oeufs, de fromages de vache, des fromages issus d'autres animaux qui contiennent de la présure.
Dans ma famille, ce n'est pas toujours très simple : autour de moi, le végétarisme suscite encore l'incompréhension. On se demande si vous êtes normal, si vous ne faites pas partie d'une secte, et si vous êtes en bonne santé. Et on découvre tous les idées reçues sur la nutrition, chose compréhensible puisque l'école ne nous apprend rien sur le sujet.
On me demande aussi si la viande ne me manque pas trop.
Je réponds qu'on mange très très bien en étant végétarien. J'ai découvert la cuisine du monde entier, par des livres de recettes : le hoummous, le tofu, le tofu soyeux, les nouilles chinoises, la choucroute au vin blanc sans saucisses, le chou chinois, le potimarron... Par contre, je ne suis pas fan du tout des plats préparés, j'ai souvent été déçue.
J'ai une démarche vers le véganisme aujourd'hui: je vais arrêter la laine, par exemple. J'ai banni les sacs en cuir depuis un moment, je les remplace par des sacs en soie (soie non violente).
Je suis en train de lire le livre d'Aymeric Caron qui m'a appris des choses, notamment sur les élevages. J'offre ce livre à mes amis et à ma famille, et j'attends leurs réactions.
