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Des jouets oui, mais pas à n’importe quel prix

Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
A l’approche de Noël, Peuples solidaires nous rappelle la réalité de l’origine des cadeaux que nous trouverons sous le sapin de Noël. La Chine, premier producteur mondial de jouets, est dans le collimateur de l’ONG.

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Bien choisir ses jouets, sans toxiques

 

L’industrie du jouet est loin d’être un conte de fées. Horaires extensibles en période de pic de production (entre mai et novembre), cadence soutenue, manque d’équipement de protection dans les ateliers, salaire dérisoire, peu ou pas de jours de repos… Depuis plusieurs années, l’ONG Peuples Solidaires pointe du doigt les conditions inacceptables dans lesquelles travaillent les employés chinois (ou devrait-on dire des employées chinoises, tant cette main d’œuvre est féminine).

Cette année encore, l’ONG, aidée par l’Association d’étudiants et universitaires contre la mauvaise conduite des entreprises (SACOM), a mené un audit qui accable l’industrie du jouet en Chine, tant sur les conditions de travail que sur le système social. Les enquêteurs de l’association n’ont pas hésité, en plus d’interviewer des salariés, à se faire embaucher temporairement pour constater le plus directement possible les carences, dérives et abus. Ils concluent que depuis leur précédente enquête, l’an dernier, les choses n’ont pas beaucoup évolué.

Les différentes campagnes alarmantes qui ont été menées depuis plusieurs années ont malgré tout participé à faire légèrement évoluer la situation. Ainsi, Disney a fait signer à ses fabricants un code de bonne conduite. Mais l’entreprise peine à prouver qu’il est bien respecté, notamment car ses visites de contrôle sont toujours annoncées, ce qui laisse le temps aux fabricants de s’organiser. De plus, si les usines en contact direct avec les entreprises occidentales peuvent plus ou moins être influençables, acceptant des cahiers des charges et des codes de bonne conduite, les sous-traitants sont totalement hors de contrôle. En effet, les géants du jouet ne sont pas forcément informés que leurs interlocuteurs font appel à des sous-traitants, qui peuvent eux-aussi sous-traiter, et ainsi de suite. Le casse-tête paraît difficilement soluble tant que le régime chinois lui-même ne s’impliquera pas plus dans ce dossier.

La crise financière a également participé à faire régresser la situation. Le bénéfice net de l’industrie du jouet n’a jamais été très élevé, et depuis 2008, il a chuté. Les géants du jouet, comme Disney, Hasbro, Mattel ou Lego, n’ont pas voulu rogner sur leurs marges. Les entreprises chinoises ajustent donc leurs marges en jouant de la vie et de la santé des ouvriers.

Mais que peut-on faire, nous, à l’autre bout du monde ? Acheter ces jouets, c’est participer à entretenir le système. Ne pas les acheter, c’est priver les entreprises d’une rentrée d’argent, et donc, à coup sûr, contribuer au déclin de la situation des ouvriers de l’industrie du jouet. Alors, pas de cadeaux ou trop de cadeaux dans la hotte du Père Noël ?

On peut aussi choisir un juste milieu : en acheter quelques uns (à choisir parmi ceux que réclament à corps et à cris nos chères petites têtes blondes victimes des tendances de la cours de récréation), signer la pétition de Peuples Solidaires pour des meilleures conditions de travail, et glisser quelques cadeaux solidaires et écolo sous le sapin. Il n’y a pas d’âge pour être solidaire et éco-responsable.

Pour en savoir plus
Enquête 2009 réalisée par l'ONG Peuples solidaires
Campagne "C’est pas du jeu"

Claire Sejournet

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