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Intouchables & Gratitude

Le vrai handicap, qui vous met hors course, c’est l’absence de l’autre.
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Pépites de gratitude
Claire de Buttet
Claire de Buttet
Mis à jour le 25 février 2021
On connait tous Philippe Pozzo di Borgo, ou du moins son histoire racontée dans le film Intouchables. Claire nous propose une réflexion autour de son nouveau livre, Toi et moi, j'y crois : les épreuves de la vie ne doivent pas nous isoler.

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Tout le monde se souvient du film Intouchables qui fut un succès international en 2011. Philippe Pozzo di Borgo nous offre un nouveau livre : Toi et Moi, j’y crois qui vient de sortir chez Bayard. C’est un hymne à cette solidarité retrouvée, à la force du non jugement sur soi et sur l’autre qui ouvre à la rencontre simple et sans artifices. Il nous interroge sur le silence à faire en nous avant de pouvoir rentrer en lien avec autrui.
 
Toujours plus, toujours plus vite ! 
A quarante-deux ans, Philippe Pozzo di Borgo est victime d’une chute de parapente qui le laisse tétraplégique. Lui qui voulait « toujours tout, toujours plus et tout de suite » doit réapprendre à vivre et change sa relation au monde et à l’autre. Si tout semblait réussir à cet homme d’affaires fortuné qui nourrissait un sentiment de toute puissance, il découvre avec son handicap combien il ne savait pas écouter, combien il jugeait l’autre sans même avoir appris à le connaître, combien il passait à côté de l’essentiel. Pendant la première partie de sa vie il vivait comme détaché de son corps, détaché de son coeur comme absent à la fragilité et aux liens qui font notre condition humaine en croyant aimer sincèrement ses proches. Il vivait comme beaucoup de nos contemporains avec les meilleures intentions du monde, celles de faire du mieux possible pris dans le tourbillon d’une vie trépidante, sans silence, sans recul, sans repos véritable. 
La fissure intérieure commence lors d’un plan de licienciement dans sa société où pour la première fois il se sent impuissant. Pour fuir l’injustice faite à ceux qui perdent leurs emplois, il multiplie les vols dangereux en parapente. L’accident fatal a lieu le 23 juin 1993. A son réveil, il se bat comme un lion pour « être le meilleur des handicapés » et ça marche, l’homme fort se relève. Le cancer de son épouse Béatrice puis sa mort le laissera anéanti bien plus que son propre handicap… Philippe se mure dans la dépression pendant un an puis peu à peu s’ouvre à la lumière, par la parole, par les soins aimants, par la prière fidèle d’amis de sa femme.
 
Silence et temps présent
Forcé à l’immobilité il retrouve peu à peu son vrai moi en traversant la souffrance et retrouve le goût des autres. Son rapport au temps change radicalement et lui dévoile un grand champs des possibles. Il découvre aussi la richesse du silence et de l’inaction ce qui est profondément anti-conformiste dans le monde compétitif dans lequel nous sommes.
Vivre au présent change tout. L’instant c’est les autres. Lorsque je vis pour le lendemain ou dans la planification, l’anticipation, je ne vois pas les autres. Ils passent et je passe devant. Je suis ailleurs. L’autre n’existe pas quand on est dans le bruit et l’agitation : il n’a rien à y faire, il n’a pas sa place.
 
Les épreuves nous isolent
Il ne souhaite à personne son parcours et ses souffrances pour avoir cette prise de conscience que l’autre est une chance, que vivre est un cadeau avec nos lots de pertes de confiance, de ruptures, de difficultés. Mais ce qui fait le plus mal, c’est l’isolement et le rejet. La solitude est grande en Europe, ayant épousé une Marocaine  pour qui la famille a un sens fort, il comprend encore plus le malaise des isolés qui sont plus de quatre millions en France… et ce à tous les âges…  Il affirme : « Le vrai handicap, qui vous met hors course, c’est l’absence de l’autre... Il n’y a que Toi et Moi pour compenser ce handicap. Non seulement l’autre remonte en selle mais revient dans la course. »
Son constat sur le monde est tendre et amer, il sait que nous sommes capables du pire comme du meilleur. Je finirai par une dernière citation de ce livre que j’ai dévoré en une soirée :
« En intégrant nos parts de fragilité, le regard sur le monde va changer. Dans cette tendresse et cette attention au chemin de dignité de l’autre, nous allons trouver un voie de guérison pour notre société. »
 
Son conseil est de toujours faire le premier pas… Et vous comment rentrez-vous en lien ? 
 

Retrouvez Claire sur son blog, Gratitude et compagnie et sur Facebook

 

 

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