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Vahina Giocante

Vahina Giocante : "J'aimerais partir de cette terre en étant renforcée dans mon âme"

Vahina Giocante
Vahina Giocante a vécu une crise d'émergence spirituelle en rencontrant Jan Kounen, le chamanisme et des plantes psychotropes très puissantes
Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Actrice, femme, mère, Vahina Giocante n'a jamais rêvé d'une carrière d'actrice. Vahina se livre, évoque ses sources d'inspirations, le yoga et même la physique quantique autour d'un bon thé Genmaicha. Rencontre avec une jeune femme solaire.

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Parlez-nous de votre parcours ?

J'ai eu plusieurs vies en une seule : celle d'actrice, de femme, de mère... Enfant, je voulais être danseuse à l'opéra et j'ai été repérée sur une plage à l'âge de 13 ans et demi pour faire mon premier film. Mon parcours a dévié de trajectoire à ce moment là.

Je ne souhaitais pas particulièrement faire de cinéma, je n'ai jamais rêvé d'une carrière, encore moins d'une carrière d'actrice ! C'est sûrement ce qui me donne une certaine forme de recul sur la médiatisation et le rapport à l'égo.

Vous dites avoir traversé une crise spirituelle. Racontez-nous.

Plutôt qu'une crise spirituelle, je dirais une crise d'émergence spirituelle. C'est une prise de conscience massive de la nécessité d'un mieux être, d'un mieux vivre, et de comprendre la réalité qui nous entoure. Pour certains, cela passe par la religion, pour d'autres par une rencontre avec un maitre.... Pour moi ce fut la rencontre avec Jan Kounen, le chamanisme et des plantes psychotropes très puissantes.

Tout cela est venu à moi et j'ai ensuite fait la démarche de m'ouvrir et d'accepter ce qui venait. Mais je ne m'attendais pas à la révolution interne que j'allais vivre. Cette émergence spirituelle a changé toute ma vision, mes perspectives, ma façon de vivre. Ce qui me paraissait familier m'est alors apparu étranger et inversement, comme un saut quantique de conscience. 

Quelles sont vos sources d'inspirations ?

Mes sources d'inspirations sont multiples et variées. Elles se renouvellent car je ne suis pas la même qu'hier, et je sais que je ne serai pas la même demain. Parmi les choses et les êtres qui m'ont vraiment marqués, il y a Rainer Maria Rilke dont je relis le livre " Lettre à un jeune poète" très régulièrement. Il me créé beaucoup de joie.

Ma grand-mère est une merveilleuse source d'inspiration. C'est une femme qui a beaucoup de force et de sagesse en elle. Enfin, mon mari (Mika de Brito ndlr) est une sacrée source d'inspiration !

Mon inspiration vient souvent au cours de voyages. C'est une rencontre furtive, une phrase, un mot prononcé par quelqu'un qui influence ma journée. Mais je suis difficilement influençable et ne me rallie pas au courant de pensée de quelqu'un en particulier.

Vous semblez animée d'une grande quête de vérité ? Est-ce le cas ?

Disons que je comprends de plus en plus que ce qui a de la valeur c'est ce qui est sincère, qui sort des tripes, du cœur. La majorité des gens vivent en se mentant, or c'est une solution de facilité.

J'aimerais partir de cette terre en ayant appris des choses sur moi, sur l'homme, sur les potentialités et en étant renforcée dans mon âme.

La recherche de vérité m'amène aussi à la perte de mes certitudes. Cela peut paraître un peu paradoxal, mais plus je vieillis et moins j'ai de certitudes. Je réalise que les choses vraies résident dans la simplicité et dans l'évidence. Plus c'est sain, plus c'est fluide, plus c'est vrai !

Dans les moments où j'ai pu être en quête, je me suis rendu compte qu'il n'y a rien à chercher ni à trouver. Il y a simplement à retirer des choses de soi : des conditionnements, des fausses croyances. Je suis marquée par cette phrase prononcée par mon homme : " Quand le désir de prendre disparaît, les joyaux apparaissent ". Elle signifie qu'on peut chercher sans cesse quelque chose qui, parfois, est à l'intérieur de soi-même. Cette chose, on ne peut pas la voir parce qu'on est trop occupé à la chercher.

J'ai été en quête avec un besoin irrépressible de comprendre, mais je ne le suis plus du tout aujourd'hui. J'ai compris que la vérité est omnisciente et qu'elle est unique. Il y a plusieurs points de vues, plusieurs compréhensions, plusieurs niveaux de conscience, mais une seule vérité. Elle s'impose à nous quand on s'accepte soi dans sa globalité. Etre vrai avec soi et les autres, c'est aussi accepter sa part d'ombre et celle des autres. S'accepter dans ses faiblesses est la partie la plus délicate.

Vous avez vécu en Amazonie. Que cherchez-vous ?

En partant en Amazonie il y a plus de 10 ans, je cherchais à me connaître, à connaître mes limites et ma capacité d'adaptation. 

Quand on se connait profondément on ne peut qu'être en empathie avec les autres. " Connais-toi toi même ", c'est la base de toutes choses.

J'ai aussi appris à m'aimer, une chose très compliquée qui lorsqu'elle fait défaut, mène à tous les conflits et une agressivité très forte. La majorité des êtres humains sur cette terre sont des enfants blessés car tant qu'on ne guérit pas ses blessures d'enfant et qu'on ne s'aime pas suffisamment on est plus dans la réaction que dans l'action. On réagit en fonction de ses schémas et de ses blessures. Toute ma quête a été de guérir mes blessures et de m'en libérer. Être quelqu'un de libre d'agir et non de " réagir en fonction de... " .

Vous êtes touchée par la compassion, pourquoi ?

Bien sûr. Pour moi la compassion est indissociable de l'empathie. C'est parvenir à comprendre l'autre et pouvoir ressentir sa blessure.

J'aime la phrase : " Une tristesse partagée est allégée, un bonheur partagé est décuplé ". Elle signifie qu'on ne peut vraiment ressentir la compassion que si l'on a soi-même éprouvé les choses. Si j'ai éprouvé la douleur et que je la comprends, je comprendrais par quoi l'autre passe s'il souffre. Ne pas rejeter et accepter ses émotions ne veut pas dire qu'il faille absolument souffrir, mais être honnête avec ce que l'on traverse, ne pas fuir l'expérience car on n'a pas le choix.

Vous pratiquez le yoga, que vous apporte-t -il ?

Le yoga a radicalement changé ma vie dans tous les domaines. Il m'a aidé à incarner de plus en plus mes idéaux. Parfois on aimerait vivre et être quelque chose mais il y a un décalage avec nos actions. Il est très difficile d'accorder ses pensées, ses paroles et ses actes.

Bien sûr, j'ai encore énormément de chemin à faire pour être alignée mais la pratique du yoga m'a aidée à être beaucoup plus à l'écoute de mon corps. En fait, je dirais que mon esprit habite beaucoup plus mes cellules.

Par exemple, j'ai arrêté de fumer alors que je ne le souhaitais pas particulièrement. Mais je parlais de liberté et n'étais pas libre. Cette première étape a fait un énorme tri dans mes relations. Toutes les relations nocives ou non équilibrées ne font plus partie de ma sphère aujourd'hui. Le yoga m'a aidé à faire des choix clairs, à lier l'intérieur et l'extérieur de mon être. C'est très dur car nous vivons dans une sphère de dualité et de paradoxe mais je fais du mieux que je peux en fonction de mon état de conscience et de mes moyens. 

Vous sentez vous l'héritière d'une lignée de femmes ?

Oui, dans la mesure où je porte en moi génétiquement l'histoire de ma mère, de ma grand-mère et de mes ancêtres et également d'une manière ontologique de l'histoire des femmes dans leur globalité.

Au delà d'hériter, on doit aussi se sentir pionnière et incarner la féminité que l'on souhaite expérimenter. Pour ma part, il y a des choses qui m'ont été " léguées " dont je ne veux pas, et s'en libérer fait partie du travail sur soi.

Tout cela n'est qu'une histoire de transmission. Le rapport au monde est nourri de toutes ces expériences et je trouve dommage qu'il n'y ait pas plus de respect des anciens, plus d'écoute, plus de liens avec ceux qui incarnent l'expérience. Si j'ai la chance d'arriver à un âge avancé j'ai envie de pouvoir transmettre, être à l'écoute, accompagner les plus jeunes qui sont dans la tourmente.

Je suis méditerranéenne et j'ai grandit avec mes deux grands-mères à la maison. Dans notre culture, on s'occupe de nos anciens, on les écoute et les respecte. C'est sûrement pour cela qu'ils vivent plus longtemps.

Vous connaissez la physique quantique, pourquoi cette curiosité ?

(Rire... ) Mes connaissances en physique quantique sont très très limitées ! Simplement, dans notre monde on sépare la métaphysique de la physique, or pour moi ce sont nos connaissances qui sont limitées. En effet, tout ce qui est inexplicable pourrait l'être, mais nous ne sommes pas encore arrivés à un niveau de compréhension qui nous permette d'avoir une vision juste des choses que nous ne comprenons pas.

Ce qui est passionnant avec la physique quantique c'est de pouvoir exprimer l'infiniment petit et l'infiniment grand et d'essayer de comprendre la mécanique des choses, leur sens et leur intelligence. Il n'y a qu'à regarder un chou romanesco pour voir que la nature est d'une intelligence, d'une créativité et d'une beauté extraordinaire. Un chou romanesco c'est de l'art fractal, c'est d'une perfection absolue ! Nous sommes entourés de beauté alors pourquoi s'évertuer à la détruire et à l'abîmer ?

Justement, quel est votre rapport à la beauté ?

On peut vite tomber dans un rapport aliénant à l'esthétisme. La beauté se situe pour moi dans l'harmonie. Il peut s'agir de l'harmonie des traits, des proportions. Si j'étais Leonard de Vinci je vous dirais que tout dépend du nombre d'or par exemple. Mais il y a des choses qui ne sont pas quantifiables : le charme, l'élégance, la douceur, la bonté... et c'est cela qui participe à la beauté dans son ensemble. Une beauté sans intelligence est nettement moins belle.

Vous avez été élevée avec de nombreux frères et soeurs, vous aimez vivre en tribu ?

Je suis très solitaire mais je suis bien aussi avec le groupe. Plutôt que la solitude, j'aime le silence qui est devenu un luxe. C'est plus facile d'être avec les autres lorsqu'on a des moments à soi.

Je trouve vital de s'entraider, d'être là les uns pour les autres. Par exemple, je trouve beaucoup mieux organisées les sociétés tribales où les enfants sont au centre et la responsabilité de l'éducation revient à la communauté.

Aujourd'hui, il est très dur d'élever un enfant car nous sommes très isolés, très culpabilisés. Avant, quand il faisait froid on dormait les uns sur les autres et on se tenait chaud. Quand on était attaqué par une bête sauvage on était un groupe et on formait une force. Maintenant il me semble que les bêtes sauvages soient plutôt à l'intérieur de nous.

Nous réalisons ce mois-ci un dossier spécial "Se soigner grâce à l'énergie". Qu'est ce que cela vous évoque?

C'est fondamental. Je vois le corps comme un oignon avec plusieurs strates. Nous avons plusieurs corps et plusieurs densités et notre densité énergétique conditionnent beaucoup de nos maux physiques. Pour être en bonne santé il faut avoir une énergie fluide non bloquée. On ne peut pas guérir une maladie physique si on ne prend pas en compte la source énergétique.

On va aussi parler "food d'été", quelles saveurs vous évoque l'été ?

Le Cru, le gingembre, La coriandre, la spiruline, un mélange de noix et de noisettes... Beaucoup de fruits, des salades, beaucoup de légumes et de jus de légumes.

Au réveil je me fais un jus de maïs mauve glacé que je trouve chez SolSemilla. La recette est la suivante : 250 ml d'eau, 1 cuillère à soupe de maïs mauve, 750 ml de jus de pomme bio, du gingembre râpé. L'hiver je le bois chaud et l'été, glacé. C'est un anti-oxydant et un purifiant. J'y ajoute aussi des baies d'Aguaymanto.

Le cinéma est il vital pour vous ?

Le cinéma représente une partie de ma vie et j'aime énormément ce métier. Cependant il n'est pas vital pour moi. Il est un reflet de la vie, comme un miroir. Si cela s'arrêtait maintenant je n'en serais pas plus affectée.

Quels sont vos projets ?

Ils sont très variés. J'ai un projet de théâtre qui n'est pour l'instant qu'à l'état de graine. C'est une nouvelle expérience très enrichissante pour moi. J'ai aussi des projets de documentaires qui me tiennent à cœur et un long métrage sur une photographe reporter de guerre, encore à l'état hypothétique.

Questions d'Anne Ghesquière et Audrey Etner.

 

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