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Tout ça pour ça : Interview de Mika De Brito, professeur de yoga

mika de brito tout ça pour ça
Retrouvez Mika de Brito le 30 juin à Tout ça pour ça !
mika yoga
Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Mika De Brito vit pour le yoga depuis près de 16 ans. Passionné par cette discipline et animé par l'envie de l'enseigner à tous il nous explique son parcours, ce qui l'a poussé à pratiquer intensément, à créer le YogaLab puis l'événement "Tout ça pour ça" qui aura lieu à Paris le dimanche 30 juin 2013.

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Quel a été votre cheminement jusqu'au yoga ?

Ce sont des chemins de traverses qui m'ont mené au yoga. En 1997, j’étais encore un gavroche (avec quelques paillettes sur la joue). J'accompagnai mon ami sculpteur Karom en tant que performer-musicien. Il me présenta Marcel Marceau dont il était cousin, à l’espace Cardin où il jouait "le chapeau melon". Je rencontrai non seulement "Bip" (Marcel Marceau ndlr) mais son fils Baptiste. 

Ce dernier avait voyagé toute sa vie et venait d’arriver à Paris. Il donnait des cours d’asthanga yoga aux acteurs de la troupe. Il m’invita aux cours et pendant un an et demi m’offrit son enseignement, plus comme un compagnon de route, un grand frère. Il partageait son expérience (gratuitement ! Ça existe encore ça ?). Le soir je jouais aux échecs avec Marcel et le matin je faisais du yoga avec Baptiste.

Un vrai cadeau de la vie...

Que vous apporte le yoga au quotidien ?

Au quotidien le yoga me permet "d’affronter" sereinement ma journée les deux pieds sur terre, l’esprit clair, bien dans ma tête et mon corps. Un peu comme un bon footing. À la différence près que le yoga est une encyclopédie proposant un large éventail de connaissances et d’exercices visant, dans un premier temps cette assise qui vous donnera ce merveilleux sentiment de bien être. 

À long terme, le yoga me permet de faire en sorte que "ce que je dis, ce que je fais et ce que je pense" deviennent la même chose. Faire un !

Quel(s) type(s) de yoga pratiquez-vous et comment qualifiiez-vous votre pratique ?

Pour faire simple je dirai que je pratique un vinyasa ouvert à tous. 

Un "vinyasa" c’est à dire un enchaînement de posture à un rythme lent ou rapide où l’attention est portée sur la synchronisation entre la respiration et le mouvement. C’est une fois débarrassé de toute pesanteur physique, émotionnelle et mentale que l’on peut expérimenter ce moment de grâce, en suspension, sans gravité !

Rendre le cours accessible à tous est très important pour moi. Plus que de parfaire une posture il s’agit avant tout dans un cours public, d’une expérience humaine. Les plus habitués vont entraîner les débutants par leur énergie et les débutants vont restreindre les habitués à mieux écouter. C’est un bon équilibre.

Un bon cours de yoga, c‘est quand à la fin, tous ces individus qui sont arrivés chacun de leur côté, ne forment qu’une seule et même respiration. Yoga signifie UNION...

Ma pratique est influencée d’une part par l’asthanga yoga (très martial et dynamique), par ma rencontre avec un swami indien et trois années partagées avec lui entre l’Inde, l’Himalaya et Paris. Influencée aussi par Sharon Gannon et David Life qui m’ont invité en 2011 à leur formation à Woodstock et à enseigner chez eux à NYC (USA), et bien d'autres encore. 

Ma pratique est éclectique, organique et quelques fois électrique ! Plutôt que de chercher le bon dieu je cherche le bon-sens et j‘ai la sensation que c’est là qu’il se cache.

Que cherchez-vous à transmettre pendant vos enseignements ?

Avant tout la bienveillance, envers nous mêmes, les autres et le monde qui nous entoure...

Anecdote : un jour ou je donnais un cours, la classe se retrouvait pleine d’élèves. Beaucoup trop c’est vrai par rapport à la capacité de la salle. Effectivement les tapis étaient collés serrés, et j’entendais déjà les soupirs et soufflements d’exaspération des uns et des autres. Alors j‘arrêtais le cours et demandais à toute la classe s'ils souhaitaient "la paix dans le monde". Tous me répondirent oui, évidemment...

Je leur dis qu'ils étaient donc prêts à vouloir être en paix avec des gens tout à fait opposés, comme par exemple un taliban qui aurait brulé une enfant la veille parce qu’elle est allée à l’école, ou un tueur en série... C’est là qu’on réalise qu’il est difficile de vivre tous ensemble. 

Et là, dans un cours de yoga, entouré par des gens qui ont la même aspiration, personne n’est prêt à laisser un peu d’espace à son voisin, alors que tous tiennent à s’asseoir en lotus et arborer le sourire de bouddha pour le prix d’un cours de yoga. Du coup à la fin, alors que nous faisions des postures aux sols, nous nous sommes retrouvés le bras de l’un sur la jambe de l’autre et on s’excusait gentiment en disant "Oh c’est pas grave"... Avec bienveillance ! Tout n'est qu’affaire d’éducation et de bienveillance.

Vous êtes également musicien. Quel rôle joue le son, la musique dans votre vie ?

Il y a quelque chose d’inexprimable, je veux dire avec des mots, en ce qui concerne la musique. Mais il y a un lien évident entre le mouvement et le son. Comment expliquer le fait que l’on se mette à bouger lorsque l’on entend de la musique, je veux dire de façon rationnelle !

On entend avec les muscles disait Nietzsche (physiologie de l’art). Platon basait sa philosophie sur la musique. Pour Pythagore, la musique faisait partie de la philosophie mathématique et participait du coup à l’harmonie dans le cosmos. Il y a quelque chose de magique dans la musique et l’interprétation des sons (je recommande les ouvrages d’Oliver Saks). Ainsi, dans ma pratique du yoga, j’utilise les sons, les musiques, les battements, le rythme. Mais, comme dirait le vieux sage sur sa montagne, tout cela n’a d’autre but que de vous faire entendre le son intérieur "anahata nadam" en Hindi ! La musique tapisse mes souvenirs et en fabrique pour demain. Dans la pratique du yoga elle me permet d’exprimer et d’amener les gens dans un voyage.

Qu'est ce que le YogaLab, concept que vous avez créé avec votre ami Marco Prince ?

J'avais envie depuis longtemps d’amener mes élèves à une expérience de conscience modifiée. Un peu comme au cinéma : vous êtes assis et vous croyez en une histoire qui n‘existe pas, le temps se dilate, vous ressentez de l’empathie pour tel ou tel personnage et cela vous met à l’épreuve de vous même sans que personne ne vous dise quoi ressentir, quoi regarder ou quoi écouter. J’avais envie d’amener à ces états, grâce au 5.1, des enceintes éparpillées à tous les coins de la salle.

Marco lui, musicien depuis toujours, pensait à faire vibrer les gens grâce aux fréquences sonores, les fréquences binaurales qui sont des fréquences émises par le cerveau lorsque vous êtes dans un état de sommeil ou de concentration. 

YogaLab est un compromis entre les deux. Et comme les écouteurs permettent une meilleure utilisation des battements binauraux nous avons ajouté les casques à la pratique de YogaLab. 

On n’invente pas un nouveau yoga, on ne fait qu’utiliser des outils qui n’existaient pas ! C’est donc du yoga en immersion sonore, là encore une expérience.

Si le yoga s'est beaucoup démocratisé, il semble toujours difficile d'accès à de nombreuses personnes (souplesse, concentration, souffle etc). Quelles sont vos conseils pour bien démarrer sa pratique et comment s'y retrouver entre les différents types de yoga ? Faut-il tous les tester ?

Il suffit juste d’avoir envie d’apprendre. Il ne faut pas savoir tenir en équilibre pour faire du vélo, il ne faut pas savoir flotter pour apprendre à nager. Pas besoin d’être souple, ça c’est le résultat de la pratique ! Quand j ‘ai commencé, j’étais raide comme un piquet, mal foutu, asthmatique... (Ndlr : difficile à croire !)

Pour bien commencer il s’agit surtout d’être dans la bonne disposition d’esprit. Si vous avez de la patience et de l’humilité vous serez comblé, sinon vous deviendrez peut être philosophe ! Si vous voulez apprendre rapidement il faut vous amuser, le faire sérieusement sans jamais se prendre au sérieux. Avec des amis, ça aide aussi d’être en confiance.

Pour choisir le bon cours, il faut avant tout choisir le bon prof. Pas parce qu’il est meilleur que les autres, mais parce que vous le comprenez. Pour une bonne communication il faut le bon émetteur avec le bon récepteur... Sinon c’est compliqué et à moins d’être un shadock, faire simple et fluide c’est mieux !

Le yoga aujourd’hui peut être une heure et demie de pratique dans un club de gym, mais aussi une initiation avec un maître.

Le Yoga peut être tant de chose : un rituel, une mystique, une thérapeutique, une hygiène, une diététique, une épistémologie, une cosmologie, une théologie. C’est comme faire de la musique, vous pouvez faire du rock dans votre garage ou jouer dans l’orchestre philharmonique de Berlin. Ça reste de la musique !

De ce fait, il y a une énorme confusion avec les différentes formes de yoga.

Le yoga vous enseigne à aller au delà du nom et de la forme. Mais aujourd’hui le yoga prend tous les noms et toutes les formes et promotionne même le nom du professeur comme le "Mika Yoga" par exemple. C’est fou non !? Le mieux est d’essayer et de suivre son instinct. C’est une expérience avant tout. 

Et puis... On n'est pas obligé d’aimer toutes les musiques pour apprécier la musique.

Parlez-nous de Tout ça pour ça, événement festif d'un genre nouveau qui aura lieu fin juin au Purgatoire à Paris. Comment est née l'idée ? 

"Tout ça pour ça", c’est une super session de yoga en musique, ouverte à tous, aux confirmés comme aux débutants. Physiquement, des variations simples ou plus compliquées sont proposées. Enfin, après avoir bougé, on s’assoit et on médite. "On a fait tout ça pour ça"... Rester immobile un instant, dans le silence. C’est là que tout commence, avec des musiciens qui s’occuperont de la relaxation. 

Découvrez notre article sur "Tout ça pour ça"

Le yoga sera suivi d’un atelier de cuisine et brunch vegan et cru. Enfin nous aurons l’occasion de danser sur les morceaux qui, pendant mes cours, donnent envie de bouger à mes élèves : musiciens et DJ sur scène ! 

J’avais, depuis longtemps, envie de partager une autre manière de se rencontrer, de faire la fête et surtout de soutenir des actions de développement durable. Le yoga d'aujourd’hui est porteur de valeurs et il serait dommage que ces valeurs soient simplement recupérées pour devenir des slogans publicitaires stériles.

L’idée de se retrouver sans grand discours me plait. Je ne suis pas un activiste qui veut crier des slogans. Je crois en l’exemple et la pratique. D’ailleurs, le choix de la cuisine vegan n’est pas prosélyte. Il s’agit plutôt de proposer une manière alternative de consommer, de nous alimenter .

J‘avais envie de ça depuis si longtemps. Je crois qu’il fallait juste attendre le moment où le monde aussi en avait envie.... Venez yoger !! Tous à vos tapis !! Que vous soyez anges ou démons nous vous attendons le 30 juin au Purgatoire rue de paradis. Et également à la prochaine édition de "Tout ça pour ça" en septembre et aux futures soirées qui auront lieu 4 fois par an en version grand angle !

Vous pouvez soutenir ce projet dès aujourd’hui en nous aidant à le financer sur My Major CompanyMême 5 euros c'est parfait ! Vous pouvez nous aider en fonction de vos moyens, de vos envies, parce que le projet vous plait et que vous voulez le produire vous aussi  :

  • Pour 85 euros , vous participez à la journée complète yoga/cuisine /happening musical 
  • Pour 15 euros , vous participez au happening musical .. 
  • Et sur My Major Company vous trouverez plus de lots, de prix à hauteur de votre participation allant de la carte de fidelité pour la cantine Sol Sémilla, au cours collectif ou particulier avec moi. 

C’est un financement d’un genre nouveau qui transforme les gens, vous, nous, en producteur d’événement et donc en acteur de la vie culturelle. Notre force c‘est vous ! (c‘est un slogan politique ça !! Haha.. ) 

Oo°*   

D'autres projets que vous pouvez nous dévoiler ? 

En ce qui concerne "Tout ça pour ça", le projet est de continuer et de lancer nos soirées dans le courant de l’année. À travers ces futurs évenements, nous souhaitons que la communauté des yogis qui s'étend de plus en plus, se retrouve pour s’amuser et soutenir les acteurs d’un monde ecologique et solidaire.

Et bien évidemment j ‘ai plein d'autres projets ! Par exemple cultiver ma propre terre avec ma femme dans les Cévennes. A l’époque j'écoutais Marcel Marceau me parler de la guerre et de la résistance dans le maquis, aujourd’hui je crois qu’être en résistance c’est faire pousser soi-même ses carottes... Le vrai luxe !

Mais comme dit l’autre : "Dire c’est faire rire et faire, c’est faire taire"...  Alors chuuuut ! 

Petit à petit le yogi fait son nid ..oOo°* 

Toutes les infos sur Tout ça pour ça

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