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Coeur d'athlète : Elodie Clouvel, championne de pentathlon moderne

A 27 ans, Elodie Clouvel permettait à la France de décrocher sa première médaille olympique en individuel en pentathlon.
Speedo
Coeur d'athlète : saison 1
Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Si comme nous vous découvrez le pentathlon moderne avec Elodie Clouvel, vous serez sans aucun doute passionnée par le parcours hors norme d'une jeune nageuse de 30 ans jusqu'aux Jeux Olympiques de 2016 où elle remporte une médaille historique pour le pentathlon français. Rencontre avec une championne.

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Tout d'abord, quelles sont les disciplines du pentathlon moderne ? L'escrime, la natation, l'équitation, le tir au pistolet et la course à pied. Il faut le distinguer du pentathlon antique composé d'épreuves de lancer du disque, lancer du javelot, saut en longueur, course d'un stade (environ 192 m) et lutte. Sachez qu'aucune des épreuves du pentathlon moderne ne faisait partie des premiers Jeux Olympiques. Elodie Clouvel est avant tout nageuse professionnelle et filles d'athlètes de haut niveau. Elle nous raconte son parcours et ses motivations. 

Comment ce sport s’est invité dans votre vie ?

J’ai commencé par la natation et je ne me suis pas qualifiée pour les J.O. de Pékin en 2008. C’est alors que la Fédération de Pentathlon Moderne et la Fédération de Triathlon voulaient me recruter. J’ai donc décidé de changer de sport, et j’ai choisi le pentathlon. Au départ c'était surtout pour la natation car je me suis dit que c'était une bonne façon de rester proche des bassins, mais j'ai aussi été attirée par la diversité des disciplines que je voulais apprendre : l’escrime, le tir, et l’équitation.

Votre souvenir le plus intense ?

Sans aucun doute ma première qualification aux J.O. de Londres en 2012 remportée lors de la Coupe du Monde à Rio, sur le lieu des J.O. de Rio 2016... sûrement un signe :)

Mais comment ne pas évoquer également cette intensité "puissance 1000" que j'ai ressenti en devenant vice-championne Olympique à Rio devant ma famille. Je suis alors devenue la première médaillée individuelle en France dans mon sport. Une grande fierté. Un vrai moment de bonheur.

Votre souvenir le plus douloureux, et comment vous avez rebondi ?

J'ai du mal à en citer un, car même sur les compétitions où je n’ai pas fait ce que je voulais, ces échecs m’ont servi pour la suite.

Je dirais alors que le plus douloureux fut d’avoir dû arrêter de travailler avec mon précédent coach il y a 8 mois. Après les Jeux de Rio, j’ai tout fait pour m’entraîner avec lui et au final j’ai ouvert les yeux grâce à ma psychologue Meriem Salmi. Au final ce coach m’a plus desservie qu'autre chose. Il était en train de tout détruire autour de moi et de me détruire aussi.

Aujourd’hui je me suis reconstruite et j’ai ressoudé mon équipe grâce à ma psychologue. Sans elle je n’en serais pas là aujourd’hui. J’ai également un coach mental, Ludovic Savariello, qui m’a aidé dans cette étape de reconstruction et dans la préparation mentale quotidienne et en compétition. Il est très important pour moi d’être entourée de personnes bienveillantes, et ce n’était pas le cas avant.

Quelle place occupe le féminin dans votre carrière sportive ?

@ SpeedoC'est très important pour moi ! Je pratique un sport militaire et très masculin à la base car c’est un sport de "gladiateurs", ce qui fait de moi une "gladiatrice" au féminin.

J’aime me sentir belle quand je pratique mon sport. Quand je nage j’aime avoir de beaux maillots de bain, de belles tenues quand je cours et j'aime prendre soin de moi. Me faire les ongles, entretenir ma peau , être bien coiffée, tout cela fait partie de ma préparation pour être performante. 

Quand je me sens femme, je me sens forte.

Le principal frein à votre pratique en tant que femme ?

Le principal frein c’est qu'on ne peut pas rivaliser physiquement avec les hommes. Par contre on peut le faire sur les autres épreuves techniques comme le tir ou l’équitation. En natation, je titille certains garçons mais c’est sûr qu’on ne peut pas lutter.

Quel est votre mot-clé, celui qui vous définit en tant que sportive ?

Les mots clés qui me caractérisent : déterminée, instinctive et spontanée.

Quand vous êtes à bout de force, à quelle(s) ressource(s) faites-vous appel ?

Je fais appel à ma tête que je travaille tout autant que mon corps avec ma psy et mon coach mental. Si ma tête tient alors mon corps tiendra même à bout de force. Il est suffisamment entraîné pour cela. Par contre si ma tête lâche, mon corps aussi. J’utilise aussi des techniques d’ancrage que je travaille pour m’aider dans la difficulté.

Sport et environnement : qu’aimeriez-vous rendre plus "éthique" dans la pratique de votre discipline ?

Nous sommes déjà passés du tir à plomb au tir laser et c’est une grosse transition de la part de la Fédération Internationale. Et pour ma part, en compétition et à l’entraînement, j’utilise une gourde plutôt que des bouteilles en plastique.

Le conseil alimentation de championne que vous avez envie de partager avec nos lectrices

Je mange en me faisant plaisir et très équilibré pour avoir le maximum de bons nutriments pour mon corps. La nourriture reste mon carburant donc j’ai besoin de bien manger pour être forme.

Je prends un petit déjeuner copieux et salé avec des œufs, du jambon, du fromage et de l’avocat. Je privilégie le pain complet et tous les féculents complets pour plus d’énergie. Je mange beaucoup de fruits et de légumes. Et mon péché mignon, c’est le chocolat.

Manger sans se priver et en toute décontraction. Ne pas faire de fixette sur l’alimentation est important pour moi. L’entraînement n’est pas facile et mon plaisir c’est de manger juste après ! 

Quel enseignement tirez-vous de la pratique de votre sport ?

Mon sport m’a appris le respect et l’humilité. Pour moi c’est l’école de la vie et j’apprends chaque jour un peu plus.

Le sport aujourd’hui c’est ma vie. Mon rêve c’est d’être championne olympique et je fais tout pour y arriver. Dans la vie comme dans le sport, tout n’est pas linéaire et comme on voudrait que ce soit, mais il faut faire face aux imprévus, et aussi se relever quand on est très bas. Savoir savourer ses victoires et apprendre de ses défaites... Bref, la vie !

Je retiens aussi qu'il est important de savoir s'entourer des bonnes personnes, et que le sport ne se limite pas aux médailles. C’est tout un chemin parcouru en telement d'années. Des rencontres exceptionnelles, des désillusions aussi, mais à la fin tout devient positif car on apprend énormément. 

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui souhaite démarrer votre discipline ?

Je lui conseillerais de s’amuser et de prendre du plaisir. Ma discipline est très ludique et se pratique à tout âge. C’est un sport de maturité car il faut maîtriser 5 disciplines toutes différentes. C'est un sport où l’on ne se lasse jamais, alors si vous voulez vous éclater et apprendre sur vous même, le pentathlon moderne est fait pour vous ! 

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