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Verte, ma banque ?

Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
On le sait bien, notre argent ne dort pas tranquillement dans un coffre quand il est à la banque. Il voyage, il finance des projets, des investissements. Bref, il bouge, et ce n’est pas forcément très écolo… Que faire ?

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Les Amis de la Terre

L’ONG Les Amis de la Terre mènent depuis 2007 une campagne d’information et de sensibilisation sur l’impact carbone des banques et de l’épargne. Point d’orgue : la parution en novembre dernier d’une étude réalisée avec le cabinet de conseil UTOPIES sur « L’empreinte carbone des banques ». On y découvre que dans certaines banques, le coût environnemental de notre argent est exorbitant.
 

Les Amis de la Terre ont passé au peigne fin les activités des grandes banques françaises afin de les classer en fonction des risques sociaux et environnementaux que génèrent leurs activités. Six points sont décortiqués :

  • l’environnement, avec l’intégration par la banque de la problématique dans son action,
  • le climat, en analysant les niveaux de rejet de gaz à effet de serres (GES) dû à l’activité de la banque,
  • les éco-prêts, en pointant les offres de la banque en la matière,
  • la transparence, avec l’analyse de la qualité des rapports d’activité, les politiques sectorielles, avec un examen des secteurs dans lesquels la banque s’investit (nucléaire, énergies fossiles, droits de l’Homme, biodiversité…),
  • les énergies renouvelables, avec un calcul de la part du financement des énergies renouvelables dans le total des financements du secteur énergétique de la banque,
  • les paradis fiscaux, avec un état des lieux des relations entre la banque et les paradis fiscaux et judiciaires.


C’est ainsi que selon ces critères, les plus grands groupes bancaires français sont aussi ceux qui font plus mauvaise figure. BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale sont tous trois classés rouge, autrement dit leurs activités génèrent des risques sociaux et environnementaux maximum. Un résultat pas très étonnant lorsque l’on découvre au fil du rapport les projets que financent ces groupes (complexes gaziers ou pétroliers dans le monde entier, construction de barrages, mines de charbon, d’or ou de minerais, etc.), le manque d’engagement de ces groupes sur des sujets sociaux et environnementaux et leur connivence avec les paradis fiscaux (BNP Paribas comptait en 2010 pas moins de 347 filiales dans des paradis fiscaux et judiciaires !).

L’étude est sans concession, puisque même le Crédit Coopératif se voit attribuer quelques mauvais points, principalement pour manque de transparence : sans chiffres, pas d’analyse possible. La transparence est d’ailleurs sans aucun doute le grand défaut des institutions bancaires. Les Amis de la Terre notent que la Nef, une coopérative de finances solidaires, est le « seul acteur financier français à publier chaque année l'intégralité des projets qu'elle finance en incluant le montant du prêt octroyé et la description des activités financées ».

Mais cette mauvaise passe du Crédit Coopératif, à la bonne réputation, est vite compensée par une politique exemplaire en matière de politiques sectorielles et de relations aux paradis fiscaux. Sur ces questions, la banque est à milles lieux des trois géants du marché bancaires français : aucune implantation dans un paradis fiscal, et une action tournée vers l’économie sociale et solidaire, domaine « dans [lequel] on ne retrouve pas de secteurs à risques tels que les énergies fossiles, les grands barrages ou l'énergie nucléaire ».

Les autres banques françaises naviguent entre les bons et les mauvais points, et les risques sociaux et environnementaux induits par leurs activités sont qualifiés de moyens à faibles par les Amis de la Terre. On note ainsi que la Caisse d'Epargne est la seule banque française à mesurer les émissions de GES induites par ses activités de banque de détail, et qu’avec La Banque Postale, elles sont les seules banques françaises à n’être présentes que dans un paradis fiscal (respectivement l’Ile Maurice et Monaco).

Les banques françaises semblent donc avoir beaucoup de mal à franchir le cap de la politique responsable. Et si on leur donnait un petit coup de pouce ? Changer de banque n’est pas toujours simple, mais on peut aussi interpeller sa banque : subtilement, en changeant de produit d’épargne pour un produit responsable (mais attention au greenwashing dans ce domaine), ou plus directement, en parlant de ces sujets avec son banquier lors d’un entretien, en signant des pétitions collectives ou en écrivant personnellement au siège.


Plus d’info :

 

 

  • Le guide des Amis de la Terre Comment choisir ma banque
  • Le guide des Amis de la Terre Comment choisir son épargne



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Claire Sejournet

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