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Flexitarisme

Philippe Stefanini : « Le flexitarisme est une vraie révolution »

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Aujourd'hui c'est veggie
Publirédactionnel
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Mis à jour le 25 février 2021
Aujourd'hui c'est veggie ! Bjorg s'engage et vous donne rendez-vous chaque semaine pour vous faire découvrir les alternatives saines et gourmandes du régime flexitarien. Témoignages, recettes, reportages, conseils...découvrez tous les bienfaits de ce mode d'alimentation facile à adopter où les protéines végétales sont à l'honneur !

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Philippe Stefanini, chercheur et docteur expérimenté en anthropologie biologique nous explique comment et pourquoi le flexitarisme est une tendance alimentaire à l’avenir prometteur. Entre discours sur l’origine végétale de notre alimentation et sur l’actuelle nécessité de réduire notre consommation de viande, il a répondu à toutes nos questions…

Philippe Stefanini, chercheur au CNRS/AMU/ADES/CREAT
Bonjour Philippe, vous êtes docteur en anthropologie biologique. En quoi votre métier consiste-il ?
Je suis chercheur au Centre de Recherche Ethique Aliment Terre. Je travaille sur deux notions, l’une sur l’aliment dit « durable », l’autre sur le processus de conversion éthique, qui s’établie sur des personnes qui souhaitent changer leur alimentation. Je puise mes réflexions et mes recherches en étudiant l’alimentation de plusieurs peuples premiers, comme les Inuits ou les Amérindiens, ou celle des astronautes, comme ceux prochainement envoyés sur Mars par la NASA.
Il semblerait que nos très lointains ancêtres aient été végétariens. Qu’en pensez-vous ?
C’est plus compliqué que cela. Nos très lointains ancêtres s’adaptaient là où ils étaient. Il s’agissait de nomades. Selon leur environnement, ils puisaient les aliments les plus faciles à consommer. Néanmoins, il est vrai que, si on analyse l’impact des protéines sur leur os, on peut s’apercevoir que la dominante de leur alimentation était plutôt végétale… sans pour autant ne pas être animale ! Ils mangeaient, dans une moindre mesure, de la viande. D’ailleurs, les peuples premiers avec lesquels j’ai vécu durant mes expériences, ne mangeaient de la viande que deux fois par semaine. Les produits carnés n’étaient pas dominants à l’inverse des plantes qu’ils ne cessaient de consommer.
Peut-on dire que nous sommes des « végétariens refoulés » ?
Non, je dirais que nous sommes des flexitariens de base. Nos ancêtres mangeaient beaucoup de végétaux mais ils leur arrivaient de chasser des animaux quand ils étaient dans le besoin. Certes, cette consommation de viande n’était pas omniprésente mais bel et bien existante.
Comment expliquez-vous l’évolution de la consommation de viande chez l’Homme ?
A un moment donné dans l’Histoire, l’Homme a cherché de l’énergie rapide afin d’être apte à coloniser des territoires et combattre d’autres peuples. Quand on consomme de la viande, on ressent une certaine énergie et une sensation de chaleur importante sur le plan physiologique. C’est pourquoi nos ancêtres ont commencé puis ont augmenté petit à petit leur consommation de viande afin de développer une force pour les conquêtes et une certaine adaptation à la survie. Ensuite, est venu le temps où les techniques de cuisson se sont améliorées. La viande cuite et grillée a apporté un goût nouveau dont l’Homme a éprouvé une certaine curiosité à le savourer. Puis, enfin, la viande est devenue une mode alimentaire, une tendance qui n’a cessé d’évoluer grâce à l’émergence d’un lobby alimentaire. 
Aujourd’hui, pourquoi est-il nécessaire de réduire notre consommation de viande ?
A l’heure actuelle, les gens s’interrogent sur l’impact qu’à la viande sur la planète et la santé de l’Homme. Diverses recherches ont prouvé que manger trop de viande, surtout de la viande rouge, augmentait les risques de développer des cancers, des maladies cardiovasculaires ou du diabète de type deux. A cela, 40 milliards d’animaux et 132 milliards de kilo de poissons ont été tués et consommés par l’Homme l’an dernier. En 2050, si rien ne change, ce sera 140 milliards d’animaux et 500 milliards de kilos de poissons qu’il aura mangé. La planète ne peut supporter ce poids. Il faut agir maintenant pour la préserver. Heureusement, les gens commencent à prendre conscience que c’est avant tout une question de survie. 
L’alimentation végétarienne est-elle meilleure pour la santé ?
Oui et c’est encore mieux si elle est non chimique. Mais quoiqu’il en soit, en mangeant végétarien, on évite le trop-plein d’acides gras saturés qui n’est pas sans risque pour la santé. On en trouve 90% dans la viande contre seulement 10% dans les végétaux… En revanche, quand on est végétarien, il faut faire attention au sucre. Si l’on en consomme en trop grosses quantités, il peut être néfaste pour la santé. Pourquoi ? Car il développe le stockage du peu de graisses saturées des végétaux. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’une nouvelle tendance alimentaire dite « flexipaléolithisme » a émergé ces derniers temps. Comme son nom l’indique, elle mêle les régimes paléo et flexitarien. 
Nous mangeons de la viande par simple habitude, comment changer les mœurs ?
Je pense qu’il faut avoir une approche décomplexée et facile à mettre en place pour au moins réduire, sans nécessairement arrêter, sa consommation de viande. C’est très dur de ne plus en manger dans notre société. C’est pour cela que le flexitarisme est beaucoup plus facile à adopter. En étant intermédiaire [NDLR, entre les alimentations omnivore et végétarienne], il évite certaines frustrations. Néanmoins, pour que l’on se tourne davantage vers le flexitarisme, il faut que l’on trouve aisément des produits végétaux. La boucherie végétale, qui a récemment ouverte à Paris, est précurseur de cette tendance.
Passer d’une alimentation omnivore à une alimentation végétarienne du jour au lendemain, c’est possible ? Quelle est la nécessité de suivre un régime flexitarien avant un régime végétarien ?
On peut aisément passer d’une alimentation omnivore à une alimentation végétarienne à partir du moment où l’on maîtrise les apports et les nutriments des végétaux. Il faut impérativement connaître les alternatives en protéines animales et en vitamines B12. Les gens croient, à tort, que les protéines sont uniquement présentes, en grosse quantité, dans la viande… La spiruline, par exemple, est une algue à plus de 60 g de protéines au 100 g ! Le régime flexitarien est utile puisqu’il permet de changer notre alimentation sans violence ni extrême. On y consomme moins de viande mais de meilleure qualité, bien plus saine pour la santé.
 
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