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Conseils de coach pour comprendre la flemme et la procrastination

Adrian Infernus / unsplash
Louise Guyonnet
Par Louise Guyonnet
Mis à jour le 12 octobre 2022

Alors que la flemme, l'oisiveté et la paresse sont socialement reconnus comme bénéfiques pour la santé mentale, la procrastination elle, peut rapidement devenir un ennemi pour notre quotidien. En entachant rapidement notre productivité, elle provoque une charge psychologique souvent lourde à porter. Stéphane Abry, coach de vie et spécialiste sur la question de la procrastination, nous donne les clés pour l'analyser et la contrecarrer.


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La procrastination, un mode de vie universel

Si vous êtes atteint(e) de procrastination, rassurez-vous, vous n'êtes pas un cas isolé : "Tout le monde procrastine" rappelle Stéphane Abry. "80% des gens procrastinent fréquemment au cours de leur vie. Pour 20 à 30% d'entre eux, elle est chronique. C'est là qu'elle devient problématique."

Parmi ses clients, les métiers sont divers et variés ; ici un écrivain qui a un roman de 700 pages à écrire, là un chef d'entreprise, une professeur d'université sous l'eau... en free-lance ou salarié d'une entreprise, tout le monde semble être touché par la procrastination, même si la tendance penche plus du côté des femmes : 90% de ses clients sont des clientes.

"J'ai moi-même été un grand procrastinateur !" se rappelle Stéphane Abry. Difficile à croire à première vue en échangeant avec cet ultra marathonien, passionné de développement personnel et désormais coach de vie.

Flemme, dépression ou procrastination chronique ?

Paresser a plusieurs effets bénéfiques sur notre santé physique et psychique. Une étude menée par le médecin espagnol Vicente Saavedra prouve qu'elle ferait baisser le taux de cortisol (hormone alimentée par le stress), permettrait de mieux supporter la pression sociale, renforcerait nos défenses immunitaires... La flemme est mise à l'honneur depuis l'Antiquité, notamment par le philosophe Sénèque, qui lui consacre une éloge en soutenant qu'elle permettrait de développer son introspection.

A la différence de la flemme ou la paresse, la procrastination est souvent chronique, et peut empoisonner le quotidien. Des tâches importantes sont inlassablement reportées, ce qui peut instaurer un stress pour le(a)procrastinateur(ice). "Par exemple, pour ce qui est de la déclaration d'impôt. La personne qui procrastine va y penser énormément, sans toutefois se décider à le faire. Cela peut rapidement lui causer des soucis dans sa vie personnelle, ou à son travail."

Stéphane Abry tient à faire la part des choses : paresse et procrastination sont deux tendances différentes. "La procrastination, il faut la comprendre et l'analyser pour trouver des outils qui nous aideront à la débloquer. On peut par exemple ressentir un manque de motivation pour des raisons psychologiques sous-jacentes, comme par exemple la dépression. Auquel cas, il vaut mieux avoir recours à un psychiatre."

Analyser sa procrastination pour mieux s'en détacher

Alors pour combattre son envie de procrastiner, Stéphane Abry propose de commencer par deux petites astuces. La première, celle de faire "un maximum de choses avant 9 heure du matin". Cela permet, selon le coach de vie, de commencer la journée sur une bonne lancée, productive et saine, de se mettre dans un mode productif et de soulager son stress. Stéphane Abry préconise de commencer par des petites tâches rapides et simples, comme répondre aux mails, faire une routine sportive... Le deuxième conseil du coach de vie est de prévoir ses rendez-vous journaliers le plus tôt possible. "Comme ça, c'est fait !" Le matin est donc une période charnière pour donner un ton productif à la journée.

Encore une fois, la prudence reste de mise. "Une méthode qui marche pour une personne ne va peut-être pas être efficace pour un autre", nuance Stéphane Abry. "Il n'y a pas de baguette magique, pas une seule méthode anti-procrastination universelle." Et s'il y a autant de procrastination que de procrastinateurs, c'est parce que chacun a des motivations différentes, une autre manière de réagir... avant de vouloir la régler, il faut donc l'analyser, la comprendre, déterminer si il y a un secteur en particulier qui vous donne envie de procrastiner. "Il faut trouver ses propres outils, ses propres astuces et qu'elles puissent surtout être pérennes dans le temps", insiste Stéphane Abry.

Les conseils de Diane Ballonad-Roland, coach et fondatrice de Temps et Equilibre

1- Faire un premier pas le plus agréable possible

La procrastination nait le plus souvent du découragement que nous avons tous ressenti un jour devant l’ampleur d’une tâche à accomplir, qui nous apparait soudain « insurmontable », qu’il s’agisse de désencombrer toutes les pièces sa maison (garage et combles compris), de rédiger les 500 pages de sa thèse ou de courir les 42,195 km d’un marathon.

Adoptez la philosophie des petits pas et identifiez dans la tâche que vous repoussez à plus tard le premier petit pas le plus agréable possible que vous vous imaginez pouvoir réaliser sans trop de difficultés. Dans notre quotidien comme pour nos grands choix ou changements de vie, ce premier petit pas est souvent le plus douloureux à faire. Mais une fois ce premier cap franchi, l’effort à consentir nous apparait moins insupportable.

2- Adopter une stratégie de temps limité

Une stratégie de temps limité a pour objectif de segmenter votre action en périodes courtes, de 5, 10, 15, 20 minutes, et de la rendre beaucoup plus accessible à vos yeux. « Je ne me sens pas le courage de passer trois heures à rédiger ce dossier mais je peux aisément concevoir de m’y pencher pendant un quart d’heure ».

Une stratégie de temps limité est un facilitateur d’action qui va progressivement, en douceur, augmenter notre tolérance à l’effort. Seule exigence : vous équiper d’un minuteur (ou vous servir de celui de votre smartphone, qui suffit amplement) ! La plus connue d’entre elles est la technique Pomodoro® mais il en existe de nombreuses autres dont vous pourrez vous inspirer.

Libre à vous enfin d’imaginer vos propres stratégies de temps limité, de les rendre ludiques à souhait afin que votre mise en mouvement ne soit plus qu’une simple formalité.

3- Définir pas plus de 3 à 5 grandes priorités par jour !

Définir ses priorités du jour est une excellente façon de donner une feuille de route attentionnelle à son cerveau.

Prioriser, c’est choisir, procéder à un arbitrage. C’est décider de ce sur quoi vous allez porter votre attention aujourd’hui. C’est aussi décider de ce que vous n’allez pas faire aujourd’hui, et donc consciemment écarter de votre champ d’attention. Prioriser, c’est donc aussi renoncer. Dans tous les cas, acceptez une fois pour toutes que vous ne pourrez pas tout faire : pas plus de 3 à 5 grandes priorités par jour !

Notre expert :

Stéphane Abry est coach de vie, coach anti procrastination, auteur et ultra marathonien.

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