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Interview

Véronique Jannot : «L’essence féminine est magnifique»

veronique jannot
Véronique Jannot, une femme inspirante
Anne Ghesquière
Anne Ghesquière
Mis à jour le 25 février 2021
Chanteuse et actrice, Véronique Jannot est une femme engagée, qui ne s’est pas laissé abattre lorsqu’un cancer l’a privée des joies de la maternité. Présidente fondatrice de l’association Graines d’avenir, qui aide les enfants tibétains, elle vient de sortir "Tout doux", un joli disque de berceuses à l’attention des tous petits. Rencontre avec une femme émerveillée et inspirante.

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Il y a quelques années, vous avez écrit un livre-témoignage fort, Trouver le chemin. Pensez-vous avoir trouvé le chemin de votre vie ?

Je pense être sur le chemin, du moins, je pense avoir trouvé les principales bornes de mon chemin pour avancer sereinement. Je n’ai pas peur de la mort, elle fait partie de la vie. Et c’est en étant conscient de cela que l’on peut avoir une vie plus pleine, enrichie de vraies valeurs. Si l’on meurt tourmenté, c’est que l’on est passé à côté de choses essentielles dans sa vie.

Quelles sont ces choses essentielles ?

Celles qui apportent Le bonheur. Attention, je ne parle pas de plaisir, mais bien de bonheur. Il se construit avec des valeurs  telle que  la bonté, la gentillesse, l’attention à l’autre. Si l’on est en cohérence avec ces valeurs essentielles, la vie devient beaucoup plus jolie. Le plus important est de vivre en conscience de ses pensées et de ses actes .L’importance du moment présent ne me quitte jamais, ainsi que la notion de l’impermanence de toute chose. Je cultive et me réjouis de chaque petit plaisir, toujours.  Moi j’ai fait le choix d’ouvrir mon cœur aux rencontres et d’opter pour la pensée positive !

Comment en êtes-vous arrivée à cette sagesse personnelle ?

J’ai traversé des souffrances dans ma vie, qui m’ont ouverte à la spiritualité. Je me suis tournée vers le bouddhisme et ses enseignements m’ont permis de comprendre comment les accepter et les transformer. Le bouddhisme est une philosophie de vie qui nous donne les clés pour nous ouvrir intérieurement, nous éveiller et  nous aider à nous libérer des contradictions que nous avons en nous, souvent par une mauvaise identification ou interprétation des choses. Identifier les choses pour ce qu’elles sont vraiment, sans les maquiller de ce que notre esprit projette sur elles, ça s’appelle la vue, et c’est réellement un chemin vers le mieux être, une recette de bonheur..

Pensez-vous que la souffrance soit une grâce ?

Totalement. Je ne regrette rien. Grâce à cette souffrance, j’ai fait des pas de géants dans ma vie et surtout j’ai fait de ma vie ce qu’elle n’aurait jamais été autrement. L’important n’est pas les épreuves que l’on traverse mais comment on les vit et on les transforme en une force pour continuer.

Vous avez tourné un documentaire sur le féminin, la femme sacrée. Pourquoi ce sujet vous touche-t-il particulièrement ?

Ce sujet me touche d’autant plus que je pense que l’image de la femme a été beaucoup galvaudée et abîmée. Elle ne peut pas se limiter aux jolies filles qui défilent en petite tenue. La femme mérite mieux que ce qu’elle est devenue dans l’esprit de beaucoup. Il faut revaloriser l’essence féminine, celle de la femme qui donne la vie, qui protège, qui materne, qui est généreuse, qui aide à grandir. L’essence féminine, c’est tout cela et bien plus encore. Aujourd’hui, les hommes ont accepté leur part de féminité et partagent aussi certaines tâches sans pour autant se sentir diminué. Mais la femme doit encore être partout à la fois : mère, épouse, femme au foyer et femme active. La société ne la met pas en valeur pour cela. Pas assez.

Pensez-vous que l’on bascule vers un monde féminin ?

Peut-être. Ce serait une bonne chose en tous cas. Dans le masculin, il y a du guerrier, dans le féminin, de la protection et de l’empathie spontanée, de l’intuition. L’essence féminine est magnifique.

Y a-t-il des femmes qui vous inspirent particulièrement ?

Mère Thérésa est un exemple pour moi. J’admire Jetsun Pema, la sœur du Dalaï Lama,qui a crée et qui s’occupe des villages d’enfants tibétains en Inde. Simone Veil également, qui s’est élevée pour les droits des femmes. Je considère aussi Indira Gandhi et Ang San Su Ki comme des femmes magnifiques. Vandana Shiva est exceptionnelle : elle ose manifester dans son pays, l’Inde, contre les OMG et la protection des semences, c’est une personnalité incroyable.

Quel rapport avez-vous avec la nature ?

Fusionnel ! J’aime profondément la nature et je la respecte. Elle m’a beaucoup aidée lorsque j’ai été malade, lorsque je vois qu’on l’abîme, je me sens atteinte au plus profond de moi. Au plus dur de ma maladie, lorsque je ne savais pas si j’allais vivre,  Je me suis allongée contre la terre et je lui ai demandé de me garder. C’est la terre que j’ai priée.

Que vous inspire l’état de la planète aujourd’hui ?

Le problème est que l’homme considère les choses comme acquises, il ponctionne sans jamais redonner. Je comprends qu’il faille couper des arbres, mais pourquoi ne pas en replanter après ? Il y a quelque chose qui m’a tout de suite plu dans la culture tibétaine, c’est que l’on parle aux enfants du sentiment de responsabilité. On leur explique dès leur plus jeune âge qu’il y a une répercussion à chaque acte, chaque pensée et chaque parole.

Quelle green-woman êtes-vous ?

Je mange bio autant que je peux. J’ai un potager dans ma maison dans le Sud et je fréquente beaucoup les magasins bio, les fermes des petits agriculteurs, le marché de mon village : je sais que j’y trouverai des fruits et légumes non traités. Je consomme  en conscience, c’est essentiel pour moi.

Comment vous soignez-vous ?

Je suis très favorable à la médecine préventive. La première façon de préserver sa santé, c’est de faire attention à ce qu’il y a dans son assiette ! J’aime bien les compléments alimentaires. Sinon, je suis adepte des médecines douces, comme l’homéopathie, l’acupuncture, et je n’hésite pas à faire appel à un magnétiseur, ou aux thérapeutes qui travaillent sur les énergies de beaucoup de façons. Je pense être cohérente avec soi-même. Le bouddhisme m’a appris la voie du milieu, c'est-à-dire ne pas faire d’excès, ni dans un sens ni dans l’autre. Il faut essayer plusieurs pratiques et si l’on sent que c’est bon pour nous, on peut l’adopter. Par ailleurs, tout ce qui a trait à la bio-résonnance, à la géobiologie et plus généralement à la médecine quantique m’intéresse. On a tout à découvrir ! Pour moi, c’est évident que ce n’est pas grâce à la médecine allopathique que je suis vivante aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous rend optimiste concernant le futur de la planète ?

Quand je vais en Inde, surtout à Pondichéry, je vois des rues entières où les gens réparent et bricolent. Là-bas, on ne jette pas systématiquement. On est loin de notre société qui fait de nous des consommateurs avant d’être des citoyens. Ca fait 25 ans que j’ai ma Golf, je n’ai pas du tout envie de m’en séparer. Peut-être  le jour où les voitures seront réellement écolo et abordables. Je déteste cette impression d’être prise en otage par le progrès et l’électronique, qui apporte une dépendance plus que du bonheur. Quand ma golf ne fonctionne pas bien, les hommes qui connaissent la mécanique sont heureux de pouvoir ouvrir le capot et bricoler!

Sommes-nous entrain de changer d’ère ?

Je dirai que l’éveil spirituel renait mais que la société de consommation continue sur sa lancée. Le spirituel a été étouffé pendant un long moment. Aujourd’hui, des milliers de gens essayent de s’échapper de ce rôle de vache à lait qu’on les oblige à jouer. Il n’y a aucun sens de vie à vouloir toujours consommer plus. Consommer nous isole. Dans ce sens, je trouve que le renouveau des mouvements associatifs redonne confiance en l’homme. L’ambition du partage donne sens à la vie.

Son actu : un disque de berceuses pour tous petits, Tout doux

Son assoc’ : Véronique est présidente-fondatrice de Graines d’avenir

Son documentaire : Dakinis, le féminin de la sagesse 

Son livre : Trouver le chemin 

Son site : veroniquejannot.com

Retrouvez cette interview dans votre magazine iPad FemininBio - février 2013

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