« Tu n’écoutes pas, il faut que tu fasses un effort. », « Tu n’es pas gentille, les gentilles filles ne tapent pas… », « Tu as encore mis du bazar partout ! », « Tu n’en fais vraiment qu’à ta tête ! », « Tu ne fais jamais attention » ou encore « Tu es tellement lent, on va t’appeler l‘escargot ! ». Etc.
Pour comprendre ce qui se passe dans la tête de nos enfants lorsqu’on leur dit ce genre de choses, imaginons notre patron qui nous dirait : « Tu n’écoutes jamais ce que je te dis ? Il faut vraiment que tu fasses un effort », « Tu as encore fait une faute dans ton dernier mail, tu n’es vraiment pas rigoureux » ou encore « Tu viens seulement d’envoyer le dossier ? Mais comment fais-tu pour être aussi lent ? ».
Bref, de quoi plomber la journée, voire la semaine... Soit on a envie de casser la figure du boss, soit on se dit qu’on est vraiment un bon à rien, et on se décourage définitivement. Quoi qu’il en soit, ça ne motive pas à s’améliorer.
De la même manière, avec nos enfants, ne les persuadons pas qu’ils sont nuls ! Lorsqu’on dit à un enfant « Tu es méchant », rien dans cette phrase ne l’invite à changer de comportement. Ca a simplement tendance à figer dans le marbre un état de fait.
Alors supprimons de notre vocabulaire toutes ces généralités du type « Tu n’es pas gentil », « Tu n’écoutes jamais » ou « Tu es un menteur », car cela renvoie à nos enfants une image très négative d’eux-mêmes, et les persuade qu’ils ne pourront jamais s’améliorer. Focalisons-nous plutôt sur un fait, un geste, une phrase précise : « C’est ce que tu as fait qui n’est pas bien, pas ce que tu es ».
L’un des moyens pour qu’un enfant s’améliore est de lui faire comprendre les conséquences de ses actes. Soit il va lui-même les subir (ex : il a cassé un de ses jouets préférés) et il est inutile d’en rajouter (une simple explication peut faire l’affaire). Soit cela a un impact sur son entourage, et l’essentiel est de lui faire comprendre les conséquences de son comportement :
- Remplacer : « Tu es vraiment trop lent » par « Ce n’est pas sympa de ne pas t’être dépêché, maintenant je vais être en retard au bureau. Des gens comptent sur moi et cela ne me fait vraiment pas plaisir. » ;
- Au lieu de dire : « Tu es fatiguant », préférer « S’il te plait, arrête de crier dans le salon, cela me gêne et j’ai envie de me reposer. Tu peux crier… mais dans ta chambre. » ;
- Remplacer « Tu as encore mis du bazar partout ! » par « Cela ne me fait pas plaisir de voir la maison aussi mal rangée » ou encore mieux « Une opération rangement s’organise ! » ;
- Plutôt que : « Regarde, tu as fait n’importe quoi, tu as complétement esquinté la table ! », préférer : « Je ne suis PAS CONTENT la table est toute abimée maintenant ! »
Ce tout petit changement de vocabulaire est une vraie bonne habitude à prendre. Il évite d’écraser et d’humilier l’enfant, et l’invite plutôt à se soucier de l’impact de ses actes sur son entourage. Un bon « truc » pour embellir notre relation parents-enfants au quotidien !
Retrouvez Charlotte sur son blog, Cool parents make happy kids, qui démocratise l'éducation positive et bienveillante. Il s’inspire de scènes du quotidien pour faire découvrir simplement, de manière ludique et très concrète des façons plus positives d'agir et d'éduquer. Et un peu moins de conflits dans notre quotidien, cela fait du bien !