Selon une étude de l’OCDE intitulée “Panorama de la société”, les Français passent en moyenne 8 heures et demie par jour au lit. C’est dire combien ce temps de repos est nécessaire, indispensable, à notre bien-être. Pour s’assurer un sommeil réparateur, le choix de la literie doit faire l’objet d’une grande attention, du sommier à la couette, en passant par l’aménagement high-tech de la chambre.
Le sommier
Tout repose sur lui. Il est idéalement en bois massif - éviter les structures métalliques - provenant de forêts françaises ou gérées durablement (1), du bois brut ou traité de manière écologique. Les agglomérés sont à éliminer, ils contiennent notamment du formaldéhyde, composé organique volatil classé comme « cancérogène certain » par le Centre international de recherche contre le cancer, un des polluants les plus sérieux de nos atmosphères intérieures, responsable d’irritation des voies respiratoires, et même de troubles neurologiques (migraines). Les sommiers à lattes sont préférables pour le dos, ils s’abîmeront moins vite et soutiendront mieux le matelas, pour lequel il est aussi préférable d’éviter les ressorts. Pas besoin de rebondissements pour rêver.
Le matelas
Avant d’en tester le confort, il faut décrypter la liste de ses composants. Les « poly » (polyester, polyuréthanne, polypropylène…) doivent vous faire tiquer : ce sont des dérivés pétrochimiques, à la lourde empreinte écologique tant lors de leur fabrication que pour leur fin de vie. Les matelas en laine naturelle, ou autres fibres textiles, peuvent s’avérer séduisants, mais ils vont surtout très rapidement attirer les acariens, qui s’y installent avec délectation. Actuellement, la meilleure solution semble être le latex naturel. Issu de la sève de l’hévéa, cultivé essentiellement en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud (2), le latex absorbe convenablement la transpiration, n’est que peu prisé par les acariens et offre un bon soutien de la colonne vertébrale, avec une bonne capacité de résilience qui évite au lit de se transformer en nid creux.
Le linge de lit
Si les couettes et oreillers sains sont assez faciles à trouver, et foisonnent dans les pages des catalogues, il ne faut jamais oublier une règle essentielle : l’enveloppe ne fait pas l’essence. Méfiance donc lorsque vous voyez l’étiquette coton bio, elle peut ne concerner que l’enveloppe et cacher des fibres plastiques. Coton, bambou, millet, épeautre… peuvent servir pour le garnissage ou pour la housse de l’oreiller. Comme pour le matelas, le latex peut être très intéressant. Pour la couette, il faut savoir que plumes ou duvet, d’oie ou de canard, ne sont pas plus sensibles aux acariens que les fibres synthétiques. Il est par contre important de s’assurer que le produit est en pur duvet neuf, qui garde toutes ses qualités, car on trouve souvent du duvet « recyclé ».
Les champs électromagnétiques
Wifi, téléphone portable et autres technologies sans fil sont à bannir de la chambre. Nous y passons au moins un tiers de notre vie ; il faut protéger nos nuits des pollutions électromagnétiques, cause désormais avérée de troubles du sommeil. Les radios réveil et tous les appareils électriques doivent être suffisamment éloignés du lit - au moins 50 cm. Pensez à ne pas utiliser des ampoules basse consommation pour les lampes de chevet, elles émettent des champs électromagnétiques. Enfin le réseau électromagnétique Hartmann quadrille naturellement la Terre, tous les deux mètres environ ; il peut être intéressant de voir avec un géobiologue comment placer votre lit pour éviter de dormir sur un «nœud» Hartmann - un croisement. Et le réveil ?
La sensation d’avoir eu une nuit réparatrice passe aussi par le réveil. Au coucher, il est impératif de créer un noir complet, qui permet au corps de sécréter la mélatonine, l’hormone du sommeil. Et le matin, l’idéal est de pouvoir se réveiller avec la lumière du jour. Pas facile lorsqu’on a dû barricader ses volets pour se protéger des lumières des lampadaires. Le simulateur d’aube est alors une bonne solution : la lumière va traverser les paupières closes et alerter la glande pinéale : « le jour se lève, faut se remettre en route, arrête de produire de la mélatonine et envoie plutôt du cortisol ». Cette hormone enclenche plusieurs processus générateurs d’énergie. C’est parti pour une belle journée.
Quelques huiles essentielles pour bien dormir
Les huiles essentielles peuvent aider à rétablir un bon équilibre nerveux, et par là-même un bon sommeil. On peut les utiliser en massage : quelques gouttes de ravensare aromatica, de marjolaine ou de petit-grain sur la colonne vertébrale, de lavande vraie sur le plexus solaire, ou de camomille noble sur la gorge. On peut aussi les diffuser dans la chambre, ou directement sur les draps. Mandarine, pin sylvestre, épinette noire, verveine, lavande vraie, orange douce créent une atmosphère apaisante.
Zoom sur : comment se coucher ?
Isabelle Monnet, ostéopathe, nous aide à trouver la bonne position.
« La règle de base est d’éviter les torsions, qui abîment les disques vertébraux. La pire position est sur le ventre car on cumule une rotation complète des cervicales avec une hypercambrure lombaire. Sur le dos, c’est bien pour les personnes qui ne sont pas trop cambrées : on ne doit pas pouvoir passer la main sous le bas du dos, il faut que la literie, en étant ni trop dure ni trop molle, absorbe la cambrure. Sur le côté, c’est très bien, à condition de ne pas passer une jambe par-dessus l’autre, vu de derrière, la colonne doit être bien alignée. L’épaule doit être dégagée, le poids du corps ne doit pas reposer sur elle, d’où l’importance d’un très bon oreiller. Et si l’on est dans une position qui nous convient, le corps n’a a priori pas de raison de se réveiller, il a besoin de plusieurs heures de repos complet, il ne va pas s’en priver. »
(1) Les labels peuvent vous aider à vous repérer : Forest stewadship council (FSC) et Programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC) certifient les bois issus de forêts écogérées. Il ne faut aussi pas hésiter à demander des renseignements très précis aux fabricants. (2) Il n’y a pour l’instant pas vraiment de label fiable pour s’assurer des conditions d’exploitation des forêts d’hévéa, le mieux est de chercher un fabricant qui s’engage personnellement dans une démarche de développement durable.
Élodie Touret
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