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Nouvelle vie

Partir vivre à la campagne, est-ce vraiment fait pour moi ?

S'installer à la campagne
"Je sais que tu viens pour mille autres raisons, et que ton projet n’a peut-être rien à voir avec l’élevage ou l’agriculture."
Ana Madeleine / pexels
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Aurélie Delahaye
Par Aurélie Delahaye
Mis à jour le 19 mars 2021

Entre confinements et contexte économique associé, nombreux sont les citadins à vouloir quitter la ville. Envie de nature, de calme, de liberté... Aurélie Delahaye a fait le grand saut il y a quatre ans, et a publié un livre relatif à son expérience. Et c'est avec beaucoup d'humour qu'elle partage ici ses meilleurs conseils à l'usage de celles et ceux que le grand air démange.


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(©DR)

Cet article a été publié dans le magazine #33 mars-avril 2021

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J’ai entendu dire que tu avais envie de t’installer à la campagne. C’est ta tante Monique qui m’en a parlé. Apparemment, cette décision qui commence à mûrir en toi, que dis-je, ce rêve qui essaie d’éclore, a l’air de beaucoup inquiéter ta famille… Pour ton avenir. Si tu vois ce que je veux dire.
Ils t’ont imaginée partant dans le Larzac pour y élever des chèvres ! Et comme t’as jamais mis les mains dans la terre, ils se disent que tu vas vite déchanter. Moi je sais que tu viens pour mille autres raisons, et que ton projet n’a peut-être rien à voir avec l’élevage ou l’agriculture mais, que veux tu, les gens ont des idées reçues !

Ta nouvelle vie t'attend

Heureusement, malgré les grands panneaux «stop» et «sens interdit» qu’ils brandissent devant toi, il paraît que tu vas quand même sauter le pas. Bravo !

Ta vie t’appartient et tu en fais ce que bon te semble.

Ici, tu n’auras pas ta famille sur le dos pour faire des ragots, ou encore avoir des idées reçues. Par contre, il se peut que tu aies le petit Lucien, l’oncle de la belle-mère du mari de la tante de ton voisin. Lui, il connaît déjà toute ta vie alors que t’es même pas arrivée. Il m’a dit de te dire que, vraiment, ce n’est pas raisonnable que tu imagines élever des chèvres.

>>A lire sur FemininBio Comment avoir le déclic pour changer de vie ?

Si jamais ça peut aider, j’ai envie de rappeler que ta vie t’appartient et que tu en fais ce que bon te semble. Si ça te fait plaisir de t’imaginer courir nue dans des champs, te délecter de bons produits locaux matin, midi et soir, profiter d’une nature foisonnante au quotidien, t’apaiser à son contact, te réjouir de ses bienfaits, de ses miracles, troquer le bruit du camion poubelle et le ciel pollué contre le chant des oiseaux et les nuits étoilées, c’est ton droit !

J'ai sauté le pas, mes 6 conseils pour toi

Il y a quatre ans, je me suis installée dans ce qu’on appelle communément «le trou du cul du monde», alors que j’étais une Parisienne pure et dure. Ta tante Monique m’a donc demandé de faire un petit tour de la question avec toi. Je crois que, secrètement, elle espère que tu changes d’avis.

Moi, j’ai plutôt envie que tu me rejoignes, mais je voudrais être sûre que tu le fasses en connaissance de cause. Ça n’empêchera pas les imprévus et les désagréments. Mais, au moins, tu seras prévenue.

1. Ton projet professionnel

est blindé, carré, bien analysé ? Mais non, je plaisante ! Ça ne sert strictement à rien d’avoir un projet professionnel, «il n’y a plus de boulot ma bonne dame!» Il vaut mieux avoir de la créativité, de la ténacité, de la souplesse, et une capacité à enquiller les kilomètres. Ici, tu vas apprendre à te réinventer.
Mais, au fond, n’est-ce pas ce que tu cherchais depuis si longtemps ? La bonne nouvelle, c’est que mille possibilités s’offrent à toi.

Et même, j’ai été un peu vache, il y a aussi, dans la campagne, des exceptions qui confirment la règle, et qui arrivent à bâtir un plan de carrière dans la continuité de celui de la ville. Eh oui ! Mais il faut s’accrocher !

2. T’as ta panoplie bio

écolo, tu sais tout ce qu’il faut faire et ne pas faire pour être une bonne écocitoyenne ? C’est top ! Mais ne le crie pas sur tous les toits, sinon, tu risquerais de te faire mal voir. Adopte la stratégie du renard et de l’infiltration, et laisse un peu ces mots de côté pour aller à la rencontre des gens du coin. T’inquiète, tu pourras les ressortir au moment de faire tes courses, ce sera le paradis.

Tu iras à l’épicerie bio associative à côté de chez toi pour acheter les meilleurs légumes, à un prix raisonnable en plus ; les produits secs, tu les prendras en vrac, avec tes sachets ou tes bocaux. Et je ne te parle pas des festivals, avec leurs roulottes de cuisine bio et locale !

3. Dans la veine écolo, t’as juré que tu ne passerais jamais ton permis ?

Ben, tu peux aller fissa t’inscrire à l’auto-école, et revoir cette conviction. Ici, sans voiture, tu n’es rien. Les bornes, il faut bien les parcourir. N’hésite pas à le faire aussi pour aller militer pour la réouverture des gares et des lignes de campagne.

4. Tu voudrais te désintoxiquer d’Internet ?

T’es au meilleur endroit pour ça ! Tout simplement parce qu’ici, Internet ne passe pas. Zéro, niet ! J’exagère, il y a juste ce qu’il faut d’Internet pour te rendre chèvre (on en revient à la tante Monique!). Suffisamment pour que tu puisses avoir un aperçu du contenu que tu voudrais regarder, pas assez pour pouvoir le faire.

Au moins, tu diras au revoir à la procrastination. Si t’es en télétravail, t’inquiète, tu trouveras des solutions (mais il faudra t’armer de patience) : une association qui t’accueille, des bureaux partagés, changer quatre fois d’opérateur, monter au grenier.

5. T’en peux plus du monde, de la foule, du bruit ?

Ce que tu voudrais c’est un peu de paix. Ici, tu vas la trouver. Le matin, au réveil, tu pourras admirer le lever du soleil sur la campagne brumeuse (les jours où il ne pleut pas). La journée, tu auras le bonheur de méditer en pleine nature, marcher, enlacer un arbre, travailler dans le silence. Tu savoureras tout cela.
Mais jusqu’à quand ? Parce que le silence, c’est bien quelques instants, mais au bout d’un moment, ça pèse. Et ça te pèsera… Il y aura peut-être là une opportunité d’apprivoiser ta solitude, d’apprendre à te connaître. Après un hiver au cœur de la campagne, au coin du feu, tu seras grandie. À propos d’hiver, en arrivant, demande donc à tes voisins quels sont les conseils du coin pour la saison (connaître un bon chauffagiste, avoir du bois en stock, vérifier l’isolation des tuyaux d’eau, etc.).

>>A lire sur FemininBio Ecovillage, vivre ensemble à la campagne

Je te parle de solitude, mais j’oublie quand même de te dire qu’ici la vie est foisonnante : on boit des coups, on fait la fête, on monte des festivals et des associations. Et on a toujours besoin de nouvelles têtes." Ici la vie est foisonnante [...] et on a toujours besoin de nouvelles têtes."

6. Tu voudrais te redécouvrir ?

Eh bien tu es tout simplement au bon endroit ici. La vie au gré des saisons t’y invitera, la scie sauteuse que tu devras saisir pour rénover ta maison aussi (en vrai, tu pourras y échapper, si besoin). Et je ne te parle pas de toutes les discussions à refaire le monde, des apéros qui s’éternisent l’été à l’ombre d’un tilleul. Viens, on t’attend !

L'autrice :

Aurélie Delahaye, ex-Parisienne, s’est improvisée campagnarde après un long voyage.

(©Jouvence éditions)

Le livre :

Tu veux vraiment t’installer à la campagne ?!, d'Aurélie Delahaye, aux éditions Jouvence,

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