Partenaire
Inspirer, Faire du bien

Environnement

Réduire sa consommation de viande, un enjeu environnemental

Le bien-être animal passe par l'élevage en plein air.
Pixabay
Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
La planète pourra-t-elle continuer à nourrir le monde ? Oui, si l'on change d'alimentation en réduisant fortement notre consommation de produits d'origine animale.

Partenaire

Aujourd'hui, le consommateur peut s'informer sur la qualité bio ou non d'un produit et, pour les œufs, des conditions de vie de la poule (élevée ou non en plein air). C'est bien, mais largement insuffisant pour Léopoldine Charbonneaux, directrice du CIWF France, qui réclame une meilleure information du consommateur : « sans étiquetage, ce n'est pas possible de faire évoluer les mentalités. Pourtant le consommateur doit pouvoir refuser certains produits s'il n'est pas d'accord avec les conditions d'élevage ! ». Or l'industrialisation concerne 80% des animaux d'élevage...

Les écarts sont variés rappelle la directrice du CIWF France : l'élevage de la volaille, des porcs et des lapins est très intensif, alors que celui des bovins, en tous cas pour le lait, est encore assez extensif, bien qu'il faille faire attention à « la mauvaise pente » qu'il est en train de prendre. Dans tous les cas, il est urgent d'encourager une transition en matière de politique alimentaire et pas uniquement agricole. « Aujourd'hui, on note une baisse de la consommation de viande rouge, pointe Léopoldine Charbonneaux, mais une augmentation de la consommation de volaille. Ce n'est pas la solution ». Un seul mot d'ordre compte, donc : amener les Français à réduire leur consommation de viande et de produits d'origine animale.
 

Retrouver un équilibre dans l'usage des terres

Il ne s'agit pas de faire de la France une nation de végétariens, mais de recréer un équilibre qui s'est brisé au cours des décennies passées. La directrice du CIWF France appelle ainsi de ses vœux à la création d'un « modèle post-industriel qui retisse du lien entre les hommes et les animaux ». Il en va de l'équilibre écologique de la planète.

Aujourd'hui, « 60% des terres agricoles sont utilisées pour produire de la nourriture pour les animaux, assure Freddy Le Saux, président de Terre de Liens. La déforestation de la forêt amazonienne pour planter du soja ne vise pas à nourrir les hommes, mais à nourrir les bêtes ». Faut-il rappeler que pour produire un kilo de viande, il faut 10 kilos de blé ? L'urgence est donc au changement de régime alimentaire, pour libérer des terres qui serviront à produire localement l'alimentation humaine.

A l'origine, l'élevage avait vocation à valoriser des terres que l'on ne pouvait pas cultiver. Il n'y avait donc pas de concurrence avec la création des matières premières utiles à l'alimentation humaine, et l'ensemble de la chaîne était équilibré. Aujourd'hui, la concurrence pour l'occupation des terres est grande, et avec elle des enjeux de souveraineté alimentaire voient le jour. « Avant l'an 2000, la Chine était autosuffisante en matière d'alimentation », rappelle Freddy Le Saux. Mais elle a commencé à changer d'alimentation, introduisant davantage de produits d'origine animale et « a perdu cette autosuffisance ». La Chine devient donc prédatrice de terres dans d'autres pays du monde pour s'assurer un approvisionnement qui réponde aux attentes de sa population.

Au-delà, des questions écologiques émergent. « Autrefois, le porc se nourrissait de tous les sous-produits de la ferme », rappelle Freddy Le Saux. Il valorisait des produits qui auraient été perdu et enrichissait la terre de ses déjections. « Aujourd'hui, avec l'industrialisation de l'élevage de porcs, la situation est catastrophique en Bretagne : le lisier, qui devrait être une externalité positive, est devenu un énorme problème ».

Alors que 67% des Français se disent opposés aux fermes-usines selon un sondage IFOP, il reste beaucoup à faire pour changer les habitudes alimentaires. Mais Freddy Le Saux est convaincu que cela peut changer : « l'idéal serait de manger moins de viande, mais de meilleure qualité. Financièrement, le consommateur s'y retrouverait et la planète aussi ».

Pour aller plus loin : signez la pétition « Moi Président-e #TransitionAgricole » sur le site www.23avril2017.vote. Retrouvez les dix mesures promues par les 7 associations de la campagne « Moi Président-e #TransitionAgricole » pour une transition agricole et alimentaire en PDF.

Découvrez FemininBio Magazine en version papier ou PDF ! Achetez nos éditions depuis notre boutique en ligne.

Partenaire

Vous aimerez peut-être

Coups de cœur

Chaque semaine, des partages conscients et inspirants dans votre boîte mail.

Inscrivez-vous gratuitement !

Partenaire