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Interview de François Stévignon, auteur du livre "En finir avec le mal de dos"

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Le livre "En finir avec le mal de dos" de François Stévignon permet de se soigner en 21 jours
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Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Et si pour ne plus avoir mal au dos, vous vous teniez comme... un S ? Le livre "En finir avec le mal de dos" de François Stévignon, kinésithérapeute, casse les codes et vous explique comment prévenir et soulager durablement vos douleurs en 21 jours seulement.

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​Le mal de dos est le mal du siècle, au point d'en devenir un sujet récurrent dans la presse. Comment en est-on arrivé là ?

François Stévignon

Dans toutes les statistiques on comprend que plus on vit assis, plus on a mal au dos. Que plus on est mal assis, pire c'est. Qu'on a davantage mal au dos à la ville qu'à la campagne. Notre mode de travail est de plus en plus sédentaire, donc assis. Heureusement, l'ergonomie est arrivée dans les voitures, et au travail de plus en plus.

Curieusement, l'ergonomie n'a pas investi nos salons à l'inverse du design. Nos habitudes de vie ont évolué notamment avec la télévision, les tablettes, les jeux vidéo. Notre mobilier a aussi évolué : on est passé de fauteuils Voltaire à des canapés trop profonds. Nos habitudes de détente ne vont pas dans le sens de l'ergonomie, assis sur le canapé pieds posés sur la table basse, assis par terre, regarder la télévision au lit.

Quelle est votre expérience du mal de dos ?

30 ans d'expérience auprès de mes patients ! Trop de constatations illogiques m'ont fait réfléchir à propos de l'explication des douleurs : comment peut-on avoir une tendinite de l'épaule gauche alors qu'on ne la sollicite pas et que les examens complémentaires ne montrent rien ? Comment être jeune, sportif avec des douleurs et âgé avec de l'arthrose sans douleurs?

Y'a-t-il plusieurs types de mal de dos ? 

Il y a malheureusement des problèmes qui ne sont pas liés à la façon dont on se sert de son dos. Il faut consulter son médecin, lors de douleurs, et ne pas passer à côté d'une pathologie qu'il devrait prendre en charge.

Y'a-t-il un âge où il est trop tard pour soulager son mal de dos ?

A tout âge, je me suis rendu compte qu'il était possible de faire disparaître ses douleurs. En comprenant les mécanismes de la douleur, en adaptant son environnement, en prenant conscience de la bonne position de ses vertèbres. En pratiquant 3 minutes d'exercices par jour, il est facile de changer un mauvais dos pour un bon dos.

Parlez-nous de la méthode que vous proposez pour ne plus en souffrir. En quoi est-elle différente des autres méthodes ?

Tout ce que j'ai toujours pu lire ou entendre consiste à recréditer son compte-dos. C'est fort utile, mais cela a ses limites puisque finalement et malheureusement cela ne "marche" pas. Nager, s'étirer, respirer, se faire masser, tout cela fait du bien, mais est insuffisant. Au niveau du débit, de la prévention donc, on a fait beaucoup de progrès : les sièges de voitures, les sièges dans les transports en commun, au bureau, on parle beaucoup d'ergonomie dans le créneau 8h/20h. On nous a bien expliqué comment se baisser ou porter, c'est important, mais cela devrait être acquis. 

Par contre, en ne s'intéressant qu'au ressenti (j'ai mal en faisant ci ou ça...) on ne s'intéresse pas à l'essentiel. Il faut s'intéresser aux causes que je décris dans mon livre. Étonnamment, dans le créneau 20h/23h, on ne parle que de design et je m'intéresse à ce créneau car dans les explications de la douleur, je me suis rendu compte que certaines postures de détente étaient pires que la plupart des postures actives.

Vous parlez dans votre livre de se tenir droit comme un… S. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L'expression habituelle est qu'il faut se tenir droit comme un I. Quand un parent demande cela à son enfant, il est très proche de la vérité en lui demandant de se redresser ou de se grandir. Mais lorsque la plupart des préconisations est de rentrer le ventre, de rétroverser le bassin, de se plaquer contre le mur et vouloir faire ressembler notre colonne à un I, c'est tout simplement aberrant.

J'explique dans le livre pourquoi on s'est toujours cru trop cambré, pourquoi des attitudes antalgiques nous font confondre causes et conséquences. Nous sommes soulagés par l'étirement de nos contractures musculaires et nous nous nous retrouvons ainsi dans un vrai cercle vicieux. Notre position normale est bien de se grandir avec nos courbures naturelles en respectant nos lordoses lombaires et cervicales. Nous avons mal, en étant normalement cambré, parce que nous sommes assis en ne respectant pas notre colonne en S. 

Comment faire pour prendre conscience de l'origine de notre mal de dos ? Quelles sont les positions les plus risquées ?

A l'origine de nos douleurs, provoquées par un conflit au niveau de nos vertèbres, il y a toujours une contracture musculaire. Si on a mal à l'épaule à cause du nerf qui est destiné à l'épaule, on retrouvera une contracture musculaire à l'origine de l'émergence de ce nerf entre 2 vertèbres. Les positions les plus risquées sont les positions passives.

Des faux mouvements comme une entorse, un coup de froid ou une mauvaise posture prolongée, tout cela au niveau du cou, peut provoquer un torticolis. Mais, j'ai envie de dire que ces causes sont bien élucidées, bien comprises. De ce fait, on cherche à les éviter, elles ne sont plus les plus risquées. De surcroit, si vous vissez quelque chose sous l'évier : votre cou est tordu et contracté, vous n'êtes pas confortable, vous changez souvent de position. Le résultat est que vous n'êtes pas bien sur le moment mais vous n'aurez pas de torticolis par la suite.

Par contre, si vous vous assoupissez en avion avec le cou de travers, vous n'avez pas de douleur, vous dormez, et pourtant le lendemain au réveil vous risquez un torticolis. En comparant ces 2 cas, les amplitudes articulaires sont plus importantes lorsque les muscles sont au repos et la contracture est pire à la suite d'une posture où les muscles ne travaillaient pas.

Je parle dans mon livre, des mauvaises postures passives répétées qui n'alertent pas. C'est ce phénomène chronique qui est terrible. Comme dans beaucoup de phénomènes chroniques, le mal initial n'alerte pas. Le danger est là. 

Peut-on vraiment s'auto-soulager durablement en 21 jours ? Et pourquoi cette durée précise ?

Beaucoup de jeunes patients ont des résultats beaucoup plus rapides. Lorsque l'inflammation est bien installée, j'ai observé qu'en 3 semaines, mes patients les plus douloureux avaient le temps d'être  convaincus de l'intérêt d'appliquer ma méthode. 21 jours sont suffisants pour changer ses habitudes et intégrer les exercices qui permettent de soulager les douleurs les plus persistantes. 

Quelles solutions simples proposez-vous ?

A l'aide de quelques coussins, il y a moyen d'adapter son environnement afin d'avoir un dos en bonne position, tout en profitant confortablement des moments de détente. Au minimum, en ajoutant un coussin lombaire et en ne mettant plus les pieds sur la table basse, en pratiquant quelques exercices, il est facile de se retrouver naturellement avec un dos en bonne position. 

Pourquoi, dans notre quotidien, ne s'intéresse-t-on pas au créneau 20h/23h ?

Tout simplement parce que nos mauvaises postures passives répétées n'alertent pas. Parce que la douleur n'arrive pas forcément au moment où l'on se fait du mal, ni à l'endroit où l'on se fait du mal ! Il y a moyen de comprendre ce mécanisme de douleur, d'adapter notre environnement et de faire quelques exercices pour prendre conscience de notre dos et de ce fait en finir avec le mal de dos et nos douleurs les plus persistantes. 

Quelles sont les règles d'or à apprendre dès le plus jeune âge pour prévenir le mal de dos ?

Il faut comprendre ce qu'il se passe. Bien expliquer aux enfants ces mécanismes permet qu’ils prennent conscience du pourquoi et du comment. Mes patients âgés qui ont des douleurs le disent que toute leur vie, on leur a dit : tiens-toi droit! Or on se rend compte que ce n'est pas suffisant. Mes jeunes patients, auxquels j'explique les mécanismes de la douleur et le comportement de notre dos en fonction de nos jambes et de la direction de notre regard intègrent tout cela. 

En vidéo : François Stévignon nous parle de son livre

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Retrouvez plus d'informations et de conseils dans le livre "En finir avec le mal de dos" de François Stévignon aux éditions Kéro

Un mot sur l'auteur

François Stévignon est  kinésithérapeute, diplômé en ostéopathie-vertébrothérapie. Il exerce  depuis 30 ans en cabinet et en clinique. Sportif de haut niveau, il continue de pratiquer le tennis régulièrement et intensément, sans douleur, en appliquant au quotidien sa méthode.

Crédits photos : Pascale Lourmand/Kero

 

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