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L’endométriose, une maladie méconnue

L'endométriose peut être très handicapante.
femme sourire Féminin sans tabou
Apolline Compagnon
Apolline Compagnon
Mis à jour le 25 février 2021
Le mardi 8 mars 2016, lors de la journée internationale du droit des femmes, a été lancée la campagne sur l’endométriose, portée par le Dr Zacharopoulou. Cette maladie reste méconnue en France alors qu’elle touche entre 2 et 4 millions de Françaises…

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Alors que chez la majorité des femmes, le tissu endométrial reste contenu dans l’utérus, la femme atteinte d’endométriose voit un certain nombre de ses cellules endométriales migrer en-dehors de son utérus, provoquant des kystes, des lésions et des adhérences que l’on nomme endométriomes. Ceux-ci peuvent se retrouver présents sur les ovaires, sur l’utérus ou les ligaments utérins, dans les trompes de Fallope, dans les appareils urinaire ou digestif, ou même dans les poumons, dans les bras... Le tissu endométrial, dans et hors de l’utérus, est sensible aux fluctuations hormonales du cycle féminin, s’épaississant (sous l’effet des œstrogènes) ou se désagrégeant et saignant (sous l’effet de la progestérone).

Le développement de la maladie diffère d’une femme à l’autre (différents degrés d’atteinte, à différents endroits, selon différentes proportions). A l’heure actuelle, le corps médical n’a toujours pas mis en évidence les causes de la maladie. Différentes théories existent toutefois quant :

  • à la migration des cellules endométriales par la lymphe ou le sang, par les trompes ou suite à de la chirurgie ;
  • aux causes hormonales seules ;
  • au flux rétrograde, c’est-à-dire qu’une partie du sang menstruel remonte dans les trompes avec des cellules endométriales au lieu de s’écouler par le vagin ;
  • ou à la transformation spontanée de certains tissus en tissu endométrial sous l’influence de facteurs hormonaux, environnementaux ou génétiques.

La reconnaissance de l’endométriose passe par la communication que font des personnalités sur le sujet, alors que plus d’une femme sur dix souffre de cette pathologie (certains parlent même de 10 à 20% de la population féminine). On ne parle pas des règles, du sang menstruel, des crampes… C’est caché, tabou, presque sale. Une faiblesse féminine. Comment une femme peut-elle exprimer la douleur incommensurable qui est la sienne quand on lui rétorque : « Tu ne vas pas en faire un plat tous les mois ! » ?

Et pourtant ! « C’est un maladie qui peut toucher toutes les femmes. » Et c’est ce qu’il faut retenir. Peu importe votre âge, votre milieu socio-économique… chaque femme peut potentiellement être atteinte d’endométriose du moment où elle est menstruée.

Les symptômes de l’endométriose sont nombreux. Le premier reste la douleur pelvienne (chronique ou périodique) pour la plupart des femmes atteintes. Attention, vous pouvez souffrir de dysménorrhée, c’est-à-dire de menstruations douloureuses, sans avoir d’endométriose. Ne paniquez pas ! Si vos douleurs menstruelles disparaissent avec la prise de granules homéopathiques, de plantes, ou d’antalgiques allopathiques, il en faut beaucoup plus pour atténuer la douleur causée par l’endométriose. Celle-ci est presque invalidante pendant plusieurs jours au moment des règles (certaines femmes ont même mal plusieurs jour avant, pendant et après leurs règles), voire en permanence. D’où la nécessité parfois de recourir à des antidouleurs très puissants, morphiniques, aux effets secondaires importants.

En plus de douleurs abdominales, pelviennes, ou lombaires, quels sont les autres signaux que votre corps peut vous envoyer si vous êtes atteinte d’endométriose ?

Des troubles digestifs (constipation ou diarrhée, douleur à la défécation), des difficultés dans la sphère intime (douleurs lors des rapports sexuels, parfois même avant qu’il y ait pénétration), des troubles du système urinaire (difficultés à uriner, brûlures à la miction, sang dans les urines), des saignements surtout prémenstruels (d’origine gynécologique ou rectale), et de la fatigue.

Alors, comment savoir ?

Allez voir votre médecin généraliste ou votre gynécologue et exprimez-lui votre souffrance. Lui seul est à-même de pouvoir poser un diagnostic. Cela passera notamment par des examens radiologiques (IRM, échographie, hystérographie) et chirurgicaux (cœlioscopie, laparoscopie). Des projets sont en cours pour voir émerger des centres médicaux spécialisés dans la prise en charge des patientes atteintes d’endométriose, comme à Marseille ou à Nice. Mais depuis mars 2016, le CH de Rouen est le premier « Centre de dépistage précoce et de prise en charge pluridisciplinaire de l’endométriose » labellisé par l’ARS normande.

Même si à l’heure actuelle il n’est pas possible de soigner l’endométriose, les médecines douces et l’ostéopathie couplées à un traitement médical peuvent tout de même apporter un réel soulagement.

  • La phyto-aromathérapie : on utilisera des plantes anti-inflammatoires, sédatives, antispasmodiques… en gélules et/ou en massages locaux.
  • L’homéopathie : pour apporter une aide ponctuelle et/ou alors traiter le « terrain ».
  • Les médecines énergétiques comme la médecine chinoise : permettent le relâchement des tensions et une relance harmonieuse de l’énergie dans les organes et viscères. (A coupler à de l’ostéopathie pour un maximum d’effets.)
  • L’ostéopathie : un travail sur les viscères permet, entre autres, aux énergies de pouvoir mieux circuler dans l’abdomen et le petit bassin.
  • La kinésithérapie : va permettre de lever les tensions au niveau du périnée, de l’abdomen, des hanches et du dos.
  • Les cures thermales gynécologiques : reconnue pour ses vertus anti-inflammatoires,  antalgiques, décongestionnantes… l’eau thermale est toute indiquée pour apaiser les douleurs endométriales. Les cures durent 3 semaines et sont prescrites par votre médecin. Les centres thermaux spécialisés en gynécologie se trouvent à Luxeuil-les-Bains (70), Bourbon-l’Archambault (03), Evaux-les-Bains (23), Challes-les-Eaux (73), et à Salies-de-Béarn (64).

(Attention : les médecines douces ne sont pas synonymes de « sans danger ». Et parce que toutes les femmes sont différentes, aussi bien du point de vue de leurs antécédents que de leurs sensibilités, il n’y a pas de conseil-type. Celui-ci doit être personnalisé. Aussi, vous devez prendre rendez-vous auprès d’un professionnel compétent, et éviter l’auto-conseil.)

Aujourd’hui, de nombreuses femmes sont culpabilisées par leur entourage car elles sont « incapables » de supporter une « simple douleur menstruelle » alors qu’il s’agit d’une endométriose non diagnostiquée. Pendant au moins plusieurs jours par mois, les femmes souffrant d’endométriose ne peuvent plus rien faire sans que la douleur ne les paralyse. D’où des difficultés certaines pour ces femmes à mener une vie « normale » : difficultés familiales, intimes, professionnelles.

Laetitia Milot, Susan Sarrandon, Imany, Hillary Clinton, Lena Dunham, ont brisé le tabou. Et vous ?

Pour vous renseigner, pour en parler, plusieurs associations (certaines possèdent des antennes régionales) :

De nombreuses initiatives, courses solidaires, rencontres, conférences, en France et à l’Outre-Mer sont visibles sur les sites internet des associations.

Retrouvez Apolline Compagnon sur son site internet : Cabinetmedecinesdouces.fr 

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