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Chronique

Le secret du bonheur qui dure

Trop de plaisir peut tuer le bonheur ! Notre experte nous explique pourquoi.
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Le bonheur
Florence Servan-Schreiber
Florence Servan-Schreiber
Mis à jour le 25 février 2021
Professeur de bonheur, Florence Servan-Schreiber nous invite à faire la différence entre plaisir et bonheur. Car un seul des deux peut se cultiver...

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #16 Avril-Mai 2018

Un plaisir se renouvelle, mais c’est bien le bonheur qui se cultive. Une petite révolution en psychologie positive nous permet enfin d’expliquer la différence, la complémentarité et l’opposition entre les deux. C’est une histoire de chimie.

Nous vivons un plaisir lorsque l’un de nos sens est stimulé. Par le sucre, un like sur Facebook, l’alcool, la nourriture, le sexe, une cigarette, du shopping, etc. Ce plaisir active le circuit de la récompense. Une information qui provient de l’extérieur nous chatouille le cerveau et produit de la dopamine, un liquide qui voyage de neurone en neurone, pour les informer qu’on est en train de se régaler… et nous donner immédiatement l’envie de recommencer. Et donc, souvent, nous recommençons.

Mais voilà, à chaque passage sur les mêmes sentiers, la dopamine use un peu plus la fraîcheur de nos terminaisons cérébrales et, petit à petit, nous nous habituons à la sensation. Alors, le plaisir viscéral décline, telle la seconde gorgée de bière, toujours plus fade que son aînée.

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Pendant ce temps-là, nous éprouvons aussi des sensations profondes d’émerveillement, de joie ou de connexion avec d’autres personnes, face à la nature ou en dansant, lorsque nous donnons, créons, partageons, aimons ou ressentons de la gratitude.

À ces sensations spirituelles nous ne développerons jamais d’addiction, car elles fabriquent une autre substance, de la sérotonine, le neurotransmetteur officiel du bonheur.
Bien que provenant de différentes aires de notre cerveau, ces deux liquides partagent le même jardin et arrosent les mêmes réseaux. Or, nos plantes intérieures aiment être hydratées, mais pas noyées. Et, pour ne pas être englouties, elles ferment parfois leurs écailles : c’est ainsi que trop de plaisir peut tuer le bonheur. La dopamine en abondance nous empêche d’accueillir la sérotonine.

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Alors, que retenir ? Que la modération a un effet secondaire. Celui de laisser librement circuler le bonheur dans nos cœurs. S’il nous fallait une bonne raison pour nous retenir, je pense que nous allons enfin pouvoir nous y tenir.

Florence Servan-Schreiber est professeure de bonheur et auteure de nombreux livres de psychologie positive.
> Retrouvez son dernier ouvrage, "3 ans de Kifs", parut aux éditions Marabout.

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