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Coaching: J'ose prendre la parole en public!

Et prendre la parole devient agréable...
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Bien-être au travail
Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Votre prochaine prise de parole sera un immense succès. Vous en doutez ? Il est temps de vous faire changer d'avis sur vos propres capacités.

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Ce que vous redoutiez le plus est arrivé : c'est vous qui devez présenter la stratégie marketing développée par l'équipe à votre client, les résultats définitifs du bilan de l'association à la prochaine assemblée générale ou encore les revendications des parents en matière de cantine à la réunion parents-profs dans huit jours...
On peut tout mettre dans le même sac, car il n'y a pas de petite ou grande prise de parole. Il y a juste vous, votre public et le message que vous souhaitez lui transmettre. Alors, par où on commence ?

La voix, une affaire de confiance en soi
Tout d'abord, il est temps de balayer l'idée selon laquelle vous ne seriez pas à la hauteur. Si c'est à vous qu'échoie le rôle de porter et de faire passer le message, c'est que l'on vous reconnaît la capacité de le faire. Cessez donc de remettre en cause votre légitimité ! Accepter votre mission pour ce qu'elle est vous soulagera déjà d'un poids. Reste alors à vaincre votre sincère timidité.

"La timidité est souvent liée au fait de se poser trop de questions sur soi, analyse Abyale Nan Nguema, chanteuse et auteure du livre L'art délicieux d'apprivoiser sa voix (éd. Leduc.s). Le timide est autocentré et se bloque car il craint le jugement de son auditoire".

Or, c'est bien connu, on est souvent le juge le plus critique envers soi-même. Autrement dit, nous nous imposons des obstacles, des freins, qui n'auraient pas lieu d'être et que les autres ne mettent pas en travers de notre chemin.

En matière de prise de parole néanmoins, il est vrai qu'il faut faire face à une certaine culture qui a tôt fait de nous entraîner dans un cercle vicieux. Dans sa conférence TED, "Comment parler pour que les gens veuillent écouter", Julian Treasure, consultant et conférencier spécialiste du discours, liste sept "péchés capitaux" qui gangrènent nos prises de parole dans la vie quotidienne. Ragots, propos négatifs, récriminations, excuses et victimisations, mensonges (incluant l'exagération) et dogmatisme sont ainsi retenus comme autant de mauvaises habitudes souvent inconsciemment ancrées dans notre manière de parler et d'écouter. Elles rendent difficile l'écoute attentive et brouillent la réception des messages que nous envoyons ou recevons.

La voix, une affirmation de soi
Pour une prise de parole réussie, il vous faudra donc aller à contre-courant de ces habitudes et opter pour un trio de valeurs positives avec lesquelles irriguer votre discours : la sincérité, l'enthousiasme et le partage.

"Soyez bien conscient que les gens sont venus vous écouter, ils sont donc disposés à entendre votre message, souligne Abyale Nan Nguema. Ne pensez pas que vous avez un public devant vous. Vous avez des personnes, qu'elles soient 10, 100 ou 1 000." Osez donc parler avec votre cœur : "Même face à un auditoire, votre prise de parole reste un dialogue. Vous vous adressez à chacune des personnes du public."

Un conseil pratique pour vous aider à rentrer en contact avec le public est de chercher dans la foule des personnes qui vous inspirent confiance et que vous pouvez fixer au cours de votre exposé pour créer du contact avec la salle. "Cela peut être quelqu'un qui vous amuse, pour n'importe quelle raison : la couleur de son pull ou la forme de ses lunettes. Cela vous fera sourire intérieurement et ça se verra immédiatement." Veillez à choisir vos "ancres" en divers endroits de la salle pour balayer régulièrement tout l'auditoire des yeux.

L'enthousiasme, c'est la meilleure façon de faire passer un message. "Si le sujet n'est pas intéressant pour vous, il ne le sera pas pour les autres, pointe Abyale Nan Nguema. Lorsque vous prenez la parole en public, vous transmettez avant tout votre passion pour le sujet". Cela est aussi valable dans le monde du travail : même lorsque vous devez présenter un sujet particulièrement pointu et aride, ne perdez pas de vue la question fondamentale : "Quel est l'intérêt pour moi de cette communication ?" Dès lors que la réponse est claire dans votre esprit, votre message gagne en force.

"Parler aux gens, c'est leur donner quelque chose, conclut Abyale Nan Nguema. Les personnes qui sont venues vous écouter sont là pour recevoir. Elles ne vont pas vous dire non !" Soyez généreuse dans votre prise de parole, et pensez à la force de l'intention. Si vous décidez que votre auditoire vous est par principe hostile, non seulement vous interpréterez tous les signaux via ce filtre et trouverez mille et un arguments allant dans votre sens, mais vous risquez fort de vous comporter de telle façon à ce qu'une "distance de sécurité" s'installe entre votre public et vous. Le message ne pouvant plus passer, votre auditoire risque fort de décrocher rapidement. Posez donc l'intention inverse : envisager sa prise de parole comme un temps de partage, une occasion d'apporter quelque chose aux autres, n'est-ce pas plus agréable et plus valorisant ?

Quelques outils pour bien faire passer son message
Maintenant que la prise de parole n'a plus de secrets pour vous, mettez toutes les chances de votre côté avec ces quelques conseils pratiques et astuces. "Imaginez un trampoline, propose Elisabeth Baïle, fondatrice de la méthode du Chant Postural©. Pour que la voix sorte bien, il faut d'abord qu'elle ait pu correctement rebondir à l'intérieur". Autrement dit, adoptez la bonne posture, légèrement cambrée, et musclez votre périnée, car c'est là qu'ira s'appuyer la voix. "Une voix ne peut pas s'incarner dans un invertébré, insiste la thérapeute, il lui faut de la contenance. Une voix bien placée, c'est une personne alignée dans sa posture et dans son mental."

Cela se travaille, en prenant des cours de théâtre ou de chant, par exemple. On vous y apprendra à bien vous placer et à respirer correctement pour enrichir votre voix d'une plus vaste gamme de notes. "Le timbre de votre voix, c'est comme un chocolat chaud", résume Julian Treasure dans sa conférence : il doit être riche, chaud et doux. Le yoga peut aussi être intéressant pour une première approche de la respiration.

Vous pouvez également vous exercer à faire varier votre débit de parole selon l'intensité de votre propos : plus rapide pour une anecdote, pensez à le ralentir lorsque vous abordez un passage-clé. Jouez aussi sur le volume et l'intonation : une question, même rhétorique, réveillera votre auditoire. Rien de pire qu'une intervention sur un ton monocorde : un discours sans vie n'a aucune chance de captiver le public.

Enfin, n'ayez pas peur des blancs, des silences. Ils permettent de digérer une information importante autant que d'obtenir un accord, même tacite, de la part de votre public, ou bien encore de le captiver de nouveau en créant une attente. "Avant de débuter une allocution ou pendant, remarque Abyale Nan Nguema, ce peut être l'occasion de boire, de respirer et de regarder votre auditoire. Cela ne sert à rien de vouloir aller vite, vous risquez d'être ennuyeux".

Amusez-vous
Pour être à l'aise lors d'une prise de parole, il n'y a pas de secret : il faut que vous ayez du plaisir à parler (ce qui ne veut pas dire aimer vous écouter parler). "Il faut avoir du plaisir à jouer avec sa voix, assure Abyale Nan Nguema. Sentez la résonance en vous, sa vibration, sa caresse sur vos lèvres, dans votre bouche ! La voix, c'est une petite cuisine intérieure, chacun doit la placer à sa manière avec plaisir." "Une personne sent instinctivement lorsqu'elle réussit à placer correctement sa voix, renchérit Elisabeth Baïle. Et plus elle s'entraîne, plus cela lui viendra naturellement."

Deux astuces pour s'entraîner : la première, préconise Abyale Nan Nguema, c'est de lire des histoires à voix haute. "Cela oblige à prendre le temps, on ralentit notre lecture et on s'applique à mettre la bonne intonation, le bon rythme. Surtout si on lit à des enfants !"
La seconde, c'est de chanter pour le plaisir sans se soucier du regard des autres ; la douche et la voiture sont en ce sens d'excellentes occasions de se lâcher. "En France, on chante très peu alors que ça fait un bien fou, s'exclame Abyale Nan Nguema. En boîte de nuit, on voit bien des gens qui ne savent pas danser mais qui s'éclatent. Pourquoi ne pourrait-il pas en être de même pour ceux qui veulent chanter ? Ça donne de la joie de vivre, on a tort de s'en priver !"

Que ce soit pour une prise de parole ou pour vous-même, n'hésitez plus et travaillez votre voix. "C'est un formidable moteur de développement personnel, affirme Abyale Nan Nguema. Ce n'est pas toujours évident de travailler sa voix, mais lorsqu'on y arrive, on ose se dire : 'J'en suis capable'. On renforce alors sa confiance en soi. Les techniques artistiques utilisées pendant les exercices vous mettent face à vous-même et vous obligent à vous regarder. Cela vous fait franchir des étapes et vous invite à oser exprimer certaines choses que vous reteniez jusque-là. J'ai rencontré beaucoup de personnes qui m'ont dit que travailler leur voix a aidé à transformer leur vie. Cela vous fait oser, et c'est génial !"

POUR ALLER PLUS LOIN
- L'art délicieux d'apprivoiser sa voix, Abyale Nan Nguema, éditions Leduc.s, 17 €.
- Voilà ce que j'aurais dû dire !, Olivier Bettach et Pauline Klein, éditions Eyrolles, 19,90 €.

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