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Diplômées et green, les fémivores s’affirment

Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Le néologisme nous vient tout droit des Etats-Unis, où le phénomène s’amplifie. Des femmes diplômées, destinées à des carrières grandioses, laissent tout tomber du jour au lendemain pour s’occuper de leur potager et éduquer leurs enfants à la maison. Les fémivores s’inscrivent dans le mouvement de retour à la Terre, par choix et par conviction. Zoom sur cette nouvelle tendance.

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Diplômées et green, les fémivores s’affirment

Des horaires contraignants, une pression continue, des enfants que l’on ne voit pas grandir. Pour certaines femmes, la vraie aliénation est là. Vouloir l’égalité homme-femme ne doit pas se faire au détriment de la santé et de la planète.


Il y a quelques décennies, on pensait que l’émancipation des femmes leur viendrait de leur possibilité de travailler. Aujourd’hui, certaines s’interrogent sur la pertinence de cette vision des choses. De l’autre côté de l’Atlantique, de plus en plus de femmes diplômées, que les études destinent à briller dans les plus hautes sphères, quittent tout pour revenir à des valeurs fondamentales. Ecolo et féministes, elles ne veulent plus s’enfermer dans un système qui les oppresse.


Peggy Orenstein, journaliste au New York Times, décrit ce phénomène dans un article intitulé « The Femivore’s Dilemma ». Fémivores ? Drôle de terme, dont on pourrait penser qu’il signifie « qui mange les femmes ». Pas du tout. Il s’agit plutôt d’une façon de consommer et de se nourrir, d’un mode de vie, mis en avant par les femmes.


« Le fémivorisme se fonde sur les principes d'auto-suffisance, d'autonomie et d'investissement personnel qui ont poussé les femmes vers le monde du travail. Il se crédibilise immédiatement grâce à la prise de conscience presque obsessionnelle des gens concernant la question de l’origine et de la qualité de la nourriture » écrit ainsi Peggy Orenstein.


Les fémivores ne sont donc pas des femmes au foyer passives. Elles s’investissent pleinement dans des projets qui leur assurent l’autonomie : elles jardinent pour cuisiner, elles cousent pour se vêtir, etc. avec peu, on peut faire beaucoup pourrait être leur credo. Ainsi faisant, elles se prémunissent contre le manque soudain. « Transformer le manque en abondance est un solide filet de sécurité », peut-être même plus que d’avoir deux salaires, affirme Pegg Orenstein.


On ne serait lui donner tord, surtout dans le monde dans lequel nous vivons. Un imprévu est si vite arrivé, comme le souligne la journaliste : « Après tout, entre une femme au salaire conséquent qui perd son travail et une femme économe qui peut compter sur ses poules pour se nourrir, laquelle est la mieux parée pour surmonter les aléas de l’économie contemporaine ? ».


Et quid des maris dans l’affaire ? Le mouvement est emmené par les femmes, mais les hommes ne sont pas absents de l’aventure. Les fémivores sont des féministes. Pour elles, il est évident que la démarche ne peut fonctionner que si les hommes s’impliquent dans la gestion quotidienne du foyer. En clair, que l’égalité homme-femme soit une réalité au quotidien. On est donc loin de l’idée qu’être écolo et féministe fait régresser la cause de la femme. Une réponse concrète aux critiques d’Elisabeth Badinter ?

Pour en savoir plus, le livre d'une fémivore : Radical Homemakers de Shannon Hayes (en anglais)

Claire Sejournet

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