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Sexualité

La sexualité féminine : on y a droit mais on ne sait pas la vivre

Couple
femme sourire Féminin sans tabou
Mis à jour le 25 février 2021
Nous vivons en plein paradoxe : comprendre les difficultés sexuelles concernant notre désir, plaisir et jouissance, c’est reconnaître que nous sommes toujours tributaires d’un modèle qui précède l’émancipation sexuelle. Celui des grands-mères et arrière-grand-mères où la sexualité était honteuse, sous l’injonction : ‘Tu ne jouiras point’. Très tôt dans l’enfance, la sexualité est affaire de transmission par la famille, en particulier par la mère. Sans transmission d’un nouveau modèle, nous dupliquons inconsciemment celui qui est à l’œuvre dans nos familles.

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Comment une mère transmet à sa fille une future sexualité satisfaisante ?

Concevoir cet enfant dans le désir partagé avec le père donne d’emblée un ancrage dans la vie. Le plaisir d’être accueillie en fille va permet de ressentir la légitimité à être une fille. De zéro à trois ans, c’est par sa peau de sensations que le bébé fille communique et grandit. Elle ne se sait pas séparée de ses parents. C’est la période de la dyade, de l’empathie, de la télépathie. C’est par la confiance en sa mère, en son père, par la fiabilité des caresses et des baisers, qu’elle  acquiert ‘son sentiment de soi’.

L’intuition de sa féminité lui est aussi donnée par la toilette du sexe qui lui procure des sensations particulières et il est bon de s’en occuper consciemment. La considération respectueuse de son sexe permet à la petite fille de pouvoir l’intégrer.

Dans la rencontre amoureuse, les amants récréent l’espace commun qu’ils ont connu au moment de la dyade originelle. Se donner et s’abandonner à un homme implique de retrouver sa peau de bébé. Devenue femme, elle saura se lover dans les bras d’un homme sans avoir peur, en se sentant exister. Elle aimera les caresses les baisers ; ses zones érogènes éveillées, elle jouira de son clitoris et se sentira reconstituée dans sa peau de fille.

Mais lors des préliminaires, les sexes ne se sont pas encore emboités. Il est essentiel de compléter la transmission pour que cette fille ait une représentation de la pénétration. Avant sept ans, sa mère va l’instruire que son sexe, en plus de sa vulve et son clitoris, se prolonge à l’intérieur de son corps. Non pas qu’elle n’a pas de sexe mais le sien est à l’intérieur et ne se voit pas : elle  a un vagin, un utérus, des ovaires.

La considération de sa mère envers le sexe masculin influence la façon dont la fille pourra recevoir le sexe de l’homme dans son corps. 

Les sexes des parents s’emboitent dans le corps de la mère procurant beaucoup de plaisir et de forces. Dans ses représentations « soit les parents font des bébés et c’est comme ça qu’elle est née, soit ils font des câlins de grands, » c’est délicieux et ça entretient la santé. Elle ne peut pas le vivre maintenant, car elle est beaucoup trop petite. Mais plus tard cela représente la promesse d’être heureuse d’être une femme.

Sans validation de cette sexualité de plaisir, les enfants dupliquent la structure sexuelle de leurs parents: de mère en fille ou de père en fils. Ils héritent alors toujours de l’ancien modèle où la sexualité était taboue, interdite, dégradante, sale… où elle faisait peur..

En conséquence, les difficultés du désir, du plaisir et de la pénétration remplissent les bureaux des thérapeutes et sont à l’origine de la majorité des ruptures.


Daniele Flaumenbaum est docteur, gynécologue, acupunctrice et auteur du livre Femme désirée, femme désirante, aux éditions Petite bibliothèque Payot.

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