En Europe, les consommateurs ne sont pas en reste, puisque on estime que plus de 60% des parents utilisent aujourd’hui des biberons "sans BPA".
Que les villes de Paris et Toulouse aient fait officiellement le choix, courant mai, de procéder aux achats de ces biberons est un signal.
La plupart des marques depuis deux ans déjà proposent des alternatives en Polypropylène ou en Polyether Sulfone (PES). Et quoiqu’il en soit, tout parent a la liberté d’amener à la crèche le biberon de son choix.
Mais en attendant la fin du polycarbonate pour les biberons, les autorités sanitaires campent sur leurs positions : elles assurent que l’organisme, y compris celui des nourrissons, métabolise bien le BPA, c'est-à-dire l’élimine (avis de l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments) ou que même chauffés, (avis de l’Agence française de sécurité des aliments) les biberons ne relarguent que des quantités infimes ne dépassant pas la dose journalière admise (DJA).
Ce qui, soit dit en passant, est presque hors sujet en regard des centaines d’études connues sur les effets du BPA à très faibles doses, c’est-à-dire bien en deça de la DJA.
Lors de l’audition sur les risques du BPA à l’Assemblée nationale le 3 juin dernier, à l’invitation du député Gérard Bapt, président du groupe santé environnementale, la directrice de l’AFSSA (Anses), Pascale Briand a même une nouvelle fois affirmé: "Il n’y a aucun risque concernant le BPA".
On comprend bien qu’émettre des doutes sur la sécurité sanitaire de ce perturbateur endocrinien risque de provoquer des réactions en chaîne, compte tenu de l’exposition générale des populations au BPA, via en particulier la chaîne de conditionnement et de transformation des produits alimentaires.