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La magie du sommeil : et si on réenchantait nos nuits ?

Et si on réenchantait nos nuits ?
Amandine Vallée Pluys
jeune femme dort Sommeil au naturel
Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Après avoir insufflé une vague de bonne humeur grâce à son livre La magie du matin, Isalou Regen revient avec un nouveau livre pour toutes celles et ceux qui veulent recharger vraiment leurs batteries : La magie du sommeil. On a voulu en savoir plus !

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Vous commencez votre livre en parlant des mythes et légendes autour de la nuit. Pourquoi avoir choisi cette entrée en matière ?
J’ai une formation universitaire en philosophie, j’aime donner du sens à un sujet, en le remettant dans une perspective large et atemporelle. Cela nous rappelle que notre rapport difficile à la nuit n’est pas une question récente. De plus, les mythes et légendes que je relate donnent un peu de poésie au sujet. Je trouve ça important.

A propos d’histoire, on apprend en lisant votre livre que le mot « insomnie » n’existait pas dans le dictionnaire avant 1920…
Lorsque je l’ai appris, ça a été un déclic : si le problème n’existait pas avant, c’est bien la preuve que c’est un mal récent et qu’on peut le dépasser. Cela m’a aidée à sortir d’un cadre de pensée dans lequel je m’étais enfermée. Mal dormir n’est pas une fatalité.

Le mauvais sommeil serait donc un mal moderne ?
Plus qu’un mal, c’est un symptôme. Il exprime un mal qu’on n’a pas forcément identifié : de l’anxiété, dont il faut définir la cause, une mauvaise hygiène de vie, des problèmes personnels, des coups durs comme un deuil ou une maladie... Prendre des médicaments pour dormir n’est pas la solution ! Il faut comprendre ce qui ne va pas dans notre vie pour travailler dessus. En fait, mon livre s’intéresse plus à la manière de récupérer une bonne énergie vitale que sur le sommeil en soi, car c’est sur l’énergie vitale, donc la qualité de vie, qu’il faut travailler pour retrouver un bon sommeil.

Vous insistez sur le fait que le sommeil implique un état de confiance. Qu’entendez-vous par là ?
J’ai eu un déclic lorsque j’ai compris et accepter l’idée que dormir nous met dans un cadre de vulnérabilité. Nous sommes des animaux diurnes, notre vue n’est pas adaptée à la nuit. Si l’on rajoute toute l’histoire transmise par la mémoire cellulaire, c’est normal de se faire des films lorsqu’on est dans le noir. Dormir est un acte de confiance, car il faut dépasser ses peurs, ses craintes pour réussir à s’endormir.

Dormir, c’est s’abandonner, ce n’est donc possible que si on est en paix. Ce n’est pas pour rien que l’on dit « dormir comme un bienheureux » ou « dormir comme un bébé » ! Il faut donc apprendre à avoir confiance dans son sommeil, apprendre aussi à arrêter de ruminer nos pensées tant passées que futures. Finalement, c’est se mettre dans un état d’esprit positif, ce qui peut être un sacré challenge. Dans La magie du sommeil, je partage ma propre expérience. Le sommeil est acte de confiance, il repose sur l’environnement que l’on crée autour de soi par nos actions du quotidien.

Justement, à la lecture de votre livre, on réalise qu’un bon sommeil, c’est en fait et surtout une bonne journée…
Tout à fait ! Le jour où j’ai compris qu’un bon sommeil, c’est une bonne qualité de vie, une bonne journée, ça a été une vraie révolution ! Nous sommes tous des usines chimiques : nous produisons des hormones toute la journée. Je peux fabriquer des hormones de stress qui m’empêchent de lâcher le soir, ou alors des hormones bien-être qui m’aident à produire de la mélatonine le soir. On peut vraiment agir sur son bien-être. Et ça se passe dans la journée : un geste généreux, un sourire, l’expression de la gratitude…

Cela passe aussi par les rituels…
J’aime les rituels car ils donnent du sens et apportent de la beauté dans nos vies. C’est la grande différence avec les routines ! Je suis de nature anxieuse, tout bouge autour de moi, alors, pratiquer des rituels m’aide à m’ancrer et apporte de la sécurité dans mon quotidien. J’en propose 18 dans le livre, totalement laïcs, qui ne durent pas plus de 5 minutes. L’idée, c’est qu’ils soient autant d’actes clairs, jolis, posés avec une intention formulée précisément, qui m’aident à me construire un état d’esprit positif. Pour moi, les rituels réenchantent le quotidien, quand je les pratique, je me sens designeuse de ma vie !

A ce sujet, plus que de bonheur, vous parlez de joie de vivre. Pourquoi ?
Je trouve que le bonheur est un objectif trop aléatoire : c’est un instant éphémère, c’est abstrait. Quand tout va mal, on ne peut pas être dans la recherche de bonheur. Mais on peut toujours rire, avoir un moment de joie, même si ça va mal autour. Depuis que je travaille sur la joie de vivre, j’ai récupéré une qualité de sommeil inouïe !

Auriez-vous un exemple de rituel à partager avec les lectrices ?
Longtemps, j’ai bu de tout, sauf de l’eau. Lorsque j’ai réalisé que nous sommes composés à plus de 60% d’eau, j’ai compris qu’il fallait que je revois mon rapport à l’eau. J’ai commencé à les designer, en mettant des fruits à infuser dedans. Et surtout, j’ai trouvé un sens au fait de boire de l’eau. Je traversais une période très difficile, cumulant un divorce, des deuils de proches et des soucis de santé. Inutile de dire que je ruminais des pensées noires à longueur de journée ! J’ai commencé à visualiser l’eau à ce moment-là : quand je buvais, c’était non seulement pour me réhydrater, c’était aussi pour me purifier de l’intérieur, opérer un grand nettoyage de l’esprit. De cette manière, j’en suis arrivée à apprécier boire de l’eau.

Il n’est pas toujours facile de se coucher tôt, on a souvent envie de faire plein de choses le soir…
Aujourd’hui, nous sommes profondément coupés des cycles naturels, de la nature. Il n’y a pas de coupure de temps, notamment grâce à l’électricité qui prolonge nos journées. De plus, le monde est devenu plat : les nouvelles technologies gomment les frontières. Si les journées sont vues comme une contrainte, que notre travail se résume à « il faut que », alors oui, la journée paraît longue et l’on attend le soir pour vivre ! Il est temps de s’interroger sur nos aspirations profondes et de retrouver du sens. Finalement, il y a deux questions : ai-je de l’énergie ou pas, suis-je heureuse ou pas ? A partir de là, qu’est-ce que je fais ?

Finalement, votre livre est-il un plaidoyer pour le sommeil ?
Plaidoyer, le mot est peut-être un peu trop fort. Disons que j’invite à une prise de conscience : on est de plus en plus nombreux à ne plus arriver à aller se coucher normalement. On a tendance à tirer sur la corde, on est sollicité de toutes parts : on tire sur la corde et on ne récupère pas. La nuit est pourtant un vrai temps de récupération, on a besoin de recharger les batteries ! Un jour, j’ai réalisé que j’étais beaucoup plus bienveillante avec la batterie de mon smartphone qu’avec mes propres batteries !

Pour revenir aux rituels, je dirais que ce sont des sentinelles pour ne pas s’oublier, prendre du temps pour soi. L’enjeu n’est pas que personnel, il est aussi familial et sociétal. Nous ne sommes pas seules : il y a nous et les autres. Ce serait mieux de ne pas avoir une nation de zombies. Surtout les femmes qui ont une deuxième journée le soir, il faut faire très attention à avoir du temps pour soi. Comment peut-on donner aux autres si on n’est pas bien intérieurement ?

La magie du sommeil
Isalou Regen
Editions Leduc
18 €

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