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Je suis végétarienne : témoignage de Marion 19 ans

marion vegan gironde
Marion, 19 ans, nous raconte son chemin vers le véganisme
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Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
En route vers le véganisme, Marion a souhaité témoigner pour nous raconter comment elle a ébranlé ses propres idées reçues pour devenir végétalienne. La jeune fille de 19 ans qui "aimait trop le saucisson" s'est rendue compte de l'incohérence entre son mode de vie et ses idées.

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La première fois que j’ai appris les termes “vegan”, “véganisme”, c’était sur Internet.

Je tombe sur une page noire, avec une écriture blanche qui fait mal aux yeux, et à ce moment-là, j’ai l’impression d’être agressée par de nombreux nouveaux concepts, comme celui de droit des animaux, d’exploitation animale. Une photo de vache figure aussi sur cette page, elle est plutôt mignonne. Il y est mentionné l’arrêt total de la consommation de viande, mais aussi de ses dérivés. A mon grand étonnement, le cuir, la laine, et le miel y sont mentionnés. Je pense “pff...encore des intégristes frustrés”, je ferme la page.

Je connaissais l’existence des végétariens, et la nuance entre végétarisme et végétalisme.

- Comme tout omnivore qui se respecte, je respectais ces deux choix de vie, mais refusais catégoriquement que l’on cherche à me convaincre d’adopter un des deux “régimes”.

- Comme tout omnivore qui se respecte, je considérais que le végétarisme était bon pour la santé, que le végétalisme était “peut-être un peu exagéré”.

- Comme tout omnivore qui se respecte, j’ai prononcé la phrase suivante à maintes reprises : “je respecte les végétariens, mais moi je pourrais pas. J’aime trop le saucisson.”

Comme tout omnivore qui se respecte, j’offrais une véritable vie de roi à mon chat, tout en avalant un morceau de viande à chaque repas. Bref, j’avais tout de l’omnivore avec qui j’ai désormais des discussions houleuses.

Puis, lors d’un débat sur la religion avec une camarade à la fac, voilà que de fil en aiguille et même sans encore connaitre le terme, je développe dans mon argumentation le concept d’antispécisme.

Ainsi je cherche à lui montrer que selon moi, il n’y a pas de hiérarchie entre les animaux, qu’entre une crevette grise et moi il n’y a pas de frontière, car nous sommes toutes les deux des individus. Cette limite qu’elle me cite pour différencier l’humain des autres animaux, je la sens arbitraire et bancale. Non, ça ne tient pas debout.

Ce débat dérive sur les végétariens, ma sœur s’auto-proclamant végétarienne (alors qu’elle mange du poisson), je pense avoir suffisamment de connaissances pour faire face aux arguments de mon adversaire : non elle n’est pas carencée, non ses enfants non plus. Non il n’est pas plus atroce d’imposer un régime végétarien à ses enfants que de leur imposer un régime carné. Je prends conscience de la fragilité des arguments soutenant la consommation carnée et l’exploitation des animaux. Le débat prend fin, je rentre chez moi.

Si la discussion s’est terminée, ce n’est pas le cas de ma réflexion. Je me rends compte que, pendant une heure, je viens de soutenir l’idée selon laquelle nous n’avons de par notre statut d’humain, aucune supériorité envers les autres animaux.

Mais alors, si je ne vaux pas plus que cette crevette grise, pourquoi je la mangerais...?” (sachant que le fait de ne pas la consommer ne m’est pas préjudiciable).

Je prends conscience que manger de la viande n’est rien de plus qu’un plaisir, et un plaisir sanglant. Poursuivant tranquillement ma réflexion et en discutant avec un ami –végétarien à l’époque, et rejetant le spécisme- j’en déduis que cette supposée supériorité que l’humain s’octroie sur les animaux non humains touche aussi la production de lait, d’œufs, de cuir, de laine.

Je vois le monde sous un tout nouveau jour : notre mode de vie repose en grande partie sur le présupposé que les animaux sont une ressource, un moyen de production, une source de bénéfice ou un moyen pour parvenir à nos fins.

J’ai alors la conviction que les animaux sont les victimes à grande échelle d’une conception erronée et communément partagée.

Je décide d’arrêter brusquement ma consommation de viande, ce sera chose faite en trois semaines.

En me baladant sur le net, je prends connaissance d’un vaste mouvement de pensée derrière cette démarche que je m’apprête à effectuer, et découvre le concept d’antispécisme (et aussi celui de spécisme), je comprends que “exploitation des animaux” s’applique parfaitement à ce que l’on fait subir à ceux-ci. Je saisis enfin le message que voulait faire passer ce site à fond noir et à l’écriture blanche sur lequel j’étais tombée quelques mois plus tôt.

Je retrouve mon propre ressenti dans chaque phrase exprimée dans ces articles promouvant l’égalité entre les espèces, je m’approprie ces réflexions. J’utiliserai alors ces termes à mon tour. Je constaterai avec tristesse l’attitude désinvolte et la mauvaise foi de la plupart des omnivores, fermés à mon argumentation.

Cinq mois après ce que j’appelle “ma prise de conscience”, je peux dire que je suis végétalienneJe refuse de porter à nouveau mes vêtements en laine, mes chaussures en cuir. J’évite tant bien que mal les produits testés sur les animaux. 

Ma démarche ne vient pas d’un lavage de cerveau, je n’ai pas été influencée par un discours sectaire, non.

Au contraire, je dirais que j’ai réussi à prendre du recul, à reconsidérer mon mode de vie en opposition avec celui fortement répandu. J’ai ébranlé mes propres idées reçues par une remise en question globale du fonctionnement de notre société, bien trop encline à penser en termes de hiérarchie pour justifier son avidité.

Marion, 19 ans, Gironde. 
 

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