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Spiritualité

Esra Tat : "J'ai écouté mon besoin de cohérence"

Esra Tat : un pèlerinage a changé ma vie
Changer de vie !
Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Jeune entrepreneure dans l'immobilier humain, éthique et responsable, Esra Tat a renoué avec sa spiritualité et son intégrité à la suite d'un pèlerinage à La Mecque. Un bouleversement qui a renforcé son envie de s'investir au service de l'Autre.

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Vous est-il déjà arrivé de vous sentir morcelée ? Comme amputée d’une partie de vous-même ? Ces dernières années, j’ai vécu avec le sentiment confus par moment de ne pas être complète. C’est une émotion difficile à décrire.

Je fais partie de ceux qui "ont toujours eu la foi". J’ai grandi en étant baignée dans la religion et la culture musulmanes. Une éducation qui a forgé très tôt en moi la conscience de l’Autre, le désir de me mettre au service de l’Autre. C’est elle qui m’a donné envie très jeune de m’investir et qui m’a conduite à l’engagement écologique et l’entrepreunariat.

J'avais étouffé l'élan de spiritualité en moi

Pourtant, progressivement, avec le temps, j’ai en quelque sorte étouffé cet élan de spiritualité qui m’habitait. Au début de ma vie professionnelle, je me suis mise à "aseptiser" les valeurs profondes qui m’animent. C’est le risque de se laisser définir par l’Autre dans une société où trop souvent on aime la différence… tant qu’elle nous ressemble !

À un certain point, j’ai senti un profond décalage, le sentiment de ne pas être alignée dans ma personne. J’ai fait un "bilan de conscience" pour finalement réaliser que j’avais avancé dans ma vie… mais que je m’étais perdue en route. Que j’avais oublié la liberté d’être moi-même.

S'évader de son cadrePour être soi dans sa singularité, il me semble nécessaire de prendre le risque de s’affirmer, de se positionner en se respectant. J’avais pour cela besoin de comprendre les raisons de ce désir d’approbation ; finalement de me comprendre.

Je suis passée par une formation en sophrologie et des lectures pour aller vers une meilleure connaissance de moi. En parallèle, j’ai continué à cultiver cette prise de recul salutaire qui manque cruellement à nos vies "toujours pressées", par la méditation dans la prière rituelle, ou celle qu’apporte la pratique du jeûne fréquent par exemple.

Le déclic : le pèlerinage à La Mecque

Mais il m’a fallu un déclic, un électrochoc. Il m’a fallu m’extirper à mon quotidien. En octobre dernier, j’ai décidé d’effectuer le pèlerinage à La Mecque. Un grand moment spirituel de communion avec quelque 2,5 millions de personnes venues des "quatre coins" du globe ; le tour du monde en un seul regard. Un hymne à la singularité : tous différents, tous reliés.

À mon retour, je me sentais légère et pétrie d’une évidence, celle que nous avons tous notre place et que nos différences sont une incroyable richesse. La prise de conscience peut sembler banale mais pour moi elle a permis de dissiper un lourd poids.

À ce moment, le désir d’approbation a cédé au besoin de ne plus se trahir. Chez Carl Gustav Jung, c’est une étape dans le processus d’individuation. Être soiJe me suis fait la promesse de ne plus me laisser enfermer dans le cadre, de ne plus me laisser enfermer dans les projections de l’Autre - ou celles que je lui prêtais.

J’ai apporté des changements dans ma vie. J'ai décidé d’assumer pleinement ma spiritualité, comme je l’entends, comme par exemple me couvrir les cheveux à l'instar de millions de femmes de par le monde au fil des siècles.

Ce qui est extrêmement réconfortant lorsqu'on est amené à prendre une décision difficile, c'est la certitude que ceux qui nous aiment pour ce que nous sommes, et non pas ce que nous faisons ou représentons, seront toujours à nos côtés.

Je suis comblée d’un sentiment de régénération

Aujourd’hui, je souffle, je respire à pleins poumons. Je suis comblée d’un sentiment de régénération. Et triste de voir ce qu’engendrent les logiques d’approbation autour de moi. Je vois trop de personnes qui se laissent définir par l’Autre.

Dans le milieu professionnel par exemple, j’ai vu des femmes et des hommes nier leur nature profonde, opter pour des modes de management délétères pour se conformer à des comportements d’un autre monde, basés sur la compétition et la performance. Car c’est ce qu’"on attend d’un bon manager". Je ne peux qu’encourager chacun à s’impliquer dans ce chemin de consistance, de cohérence. Se forcer à être quelqu’un d’autre que soi demande vraiment trop d’énergie !

À présent, j’ai le sentiment que je touche du bout des doigts mon intégrité, cette capacité à exister en tant qu’individu, avec ma singularité, tout en étant membre de la communauté humaine. Un sentiment profond de reliance qui me donne encore plus envie de m’investir.

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