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Syndrome prémenstruel : les traitements habituels et leurs limites

Claire Seznec
Claire Seznec
Mis à jour le 25 février 2021
Habituellement, les médecins prescrivent la pilule, le stérilet ou encore les anti-dépresseurs pour limiter le syndrome prémenstruel... Le Dr Bérengère Arnal, membre du Comité éthique de FemininBio, nous en démontre les limites dans son nouveau livre, aux éditions Thierry Souccar.

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Syndrome prémenstruel : les solutions naturelles, aux Ed. Thierry Soucard

Si vous êtes l’une de ces millions de femmes qui, une fois par mois, ont la folle envie de verser toutes les larmes de leur corps, d’étrangler leur conjoint (qu’elles adorent), de jeter le pèse-personne par la fenêtre, alors il est urgent de lire ce livre.

Le Dr Bérengère Arnal, membre du Comité éthique FemininBio et médecin gynécologue, obstétricien, sophrologue, phytothérapeute, va vous aider à reprendre le contrôle de ces insaisissables hormones, pour que vous ne soyez plus jamais leur jouet à cette période délicate de votre cycle ! Sans antidépresseur, sans anxiolytique, uniquement avec des méthodes naturelles qui respectent votre physiologie.

Quels sont les traitements habituels du syndrome prémenstruel et leurs limites?

  • Le placebo

Il s’agit d’une gélule ou d’un comprimé ne contenant aucune substance active. Son efficacité dans le SPM n’est pas négligeable. Dans toutes les études, son action est démontrée avec, en moyenne, 15 à 25 % des femmes dont les symptômes sont améliorés. Deux mécanismes psycho-physiologiques entrent en jeu : la suggestion et le conditionnement.

  • La pilule (œstro-progestatifs)

En bloquant l’ovulation avec des œstro-progestatifs, il est possible, selon le type de pilule et la tolérance de chaque femme, de faire disparaître ou d’atténuer le syndrome prémenstruel... mais aussi de l’aggraver ! Certains conseillent la prise de pilule œstroprogestative en continu pour empêcher l’apparition des règles (saignements de privation en fait) mais les effets sur le SPM ne sont pas garantis. Et cette prescription est hors autorisation de mise sur le marché, la pilule ayant comme seule indication la contraception.

Les pilules à la drospirénone (pilules de 4e génération), récemment déconseillées en 1re intention en raison d’une augmentation du risque de maladie thromboembolique, étaient présentées en théorie comme luttant contre la rétention d’eau (via le système rénine-angiotensine). Cette propriété n’a pas été confirmée dans la pratique.

  • La micropilule (progestatifs microdosés)

L’effet contraceptif des progestatifs microdosés est lié à leur action sur la glaire cervicale (située au niveau du col de l’utérus) qui va être modifiée, empêchant la survie et la remontée des spermatozoïdes. La micropilule au désogestrel, progestatif de 3e génération (qui est un facteur de risque d’accident thromboembolique), inhibe l’ovulation en plus de son action sur la glaire.

En cas d’intolérance ou de contre-indication aux œstroprogestatifs, ces molécules, prises en continu, peuvent être proposées malgré des effets secondaires fréquents : absence de règles, saignements anormaux imprévisibles. Là encore, selon la tolérance de chaque femme, le syndrome prémenstruel peut être amélioré... ou pas !

Le lévonorgestrel, progestatif de 2e génération devrait être préféré en première intention au désogestrel, progestatif de 3e génération, malgré une marge de retard plus courte. Ces molécules (non associées à un œstrogène) ne présenteraient pas de sur-risque thromboembolique, ils sont pourtant contre-indiqués en cas de maladie thromboembolique récente.

  • Les stérilets au lévonorgestrel

Ces systèmes intra-utérins au lévonorgestrel libèrent ce progestatif de synthèse à faible dose au quotidien pendant 3 ans pour le Jaydess® (13,5 mg) et 5 ans pour le Mirena® (52 mg17). Ils permettent une nette diminution du flux et des douleurs de règles voire même un arrêt de celles-ci. Ils ont une action directe sur le développement de la muqueuse utérine et peuvent perturber l’ovulation.

Ce type de stérilet hormonal n’est pas dénué d’effets secondaires :prise de poids, œdèmes, douleurs abdominales et pel- viennes, acné, peau grasse, nervosité, état dépressif, ralentissement psychomoteur, chute de la libido, migraines, cheveux gras, chute des cheveux, inflammation d’une glande au niveau des paupières (chalazion), varicosités, constipation, kystes ovariens, paradoxalement douleurs des seins et plus rarement hirsutisme18. II n’est pas certain qu’il améliore le SPM, il peut même en être à l’origine ou l’aggraver.

  • Les antidépresseurs

La prescription d’antidépresseurs de la famille des inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine est réservée aux formes invalidantes et récidivantes des troubles de l’humeur prémenstruels – le SPM dysphorique. Elle se fait en phase lutéale, c’est-à-dire pendant les deux semaines qui précèdent les règles, parfois tout au long du cycle. Il faut rechercher la dose minimale efficace. Ces antidépresseurs peuvent faire apparaître des nausées, une fatigue, une insomnie ou une baisse de la libido. Le traitement est de longue durée en raison des risques fréquents de récidive.

Citalopram (Seropram®), fluoxétine (Prozac®), paroxé- tine (Deroxat®), sertraline (Zoloft®) sont les molécules les plus prescrites dans cette indication.

En raison des risques de tolérance et de dépendance, les anxiolytiques ne sont pas recommandés au long cours dans cette pathologie.

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