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Sexualité

10 positions sexuelles du Kamasutra à tester avec votre partenaire

Naïri Boudet
Par Naïri Boudet
Mis à jour le 22 novembre 2022

Le Kamasutra est souvent considéré comme un recueil de positions sexuelles allant des plus aisées à pratiquer aux plus acrobatiques. Un manuel qui indique notamment de quelle façon faire l’amour, mais pas seulement : le Kamasutra est avant tout un ouvrage sur l'art de bien vivre en couple. La sexothérapeute Naïri Boudet nous aide ici à appréhender cette œuvre millénaire.


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Le titre sanskrit de l’ouvrage écrit par l'auteur médiéval indien Vâtsyâyana signifie « traité » (sutra) sur le «désir-amour-plaisir-sexe» (kama). Son contenu est à replacer dans son contexte historique et culturel : au temps de l’Inde dite classique, probablement au cours de la seconde moitié du troisième siècle. Et nul doute que la perception des désirs affectifs et sexuels était différente de celle que nous avons aujourd’hui...

La structure de la société indienne

Dans les textes normatifs, la société est présentée comme formée de trois classes endogames : les brahmanes qui occupent la fonction religieuse et d’enseignement, les ksatriya qui ont des fonctions royales et guerrières et les vaisya qui sont agriculteurs. La quatrième classe, celle des sudra, est au service des trois premières.

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Les hommes des trois premières classes ont droit à l’initiation brahmanique et à l’étude du Veda, au terme de quoi, ils deviennent, par initiation, des « deux fois nés », des djiva. La vie d’un djiva est censée s’organiser autour de la poursuite des quatre « buts de l’homme » : dharma (devoir de conformité à l’ordre cosmo-social), artha (pouvoir et richesse), kama (désir-amour-plaisir-sexe) et moksa (libération) qui vont le conduire au bien-être. Chacun de ces quatre buts a fait l’objet d’un traité et celui qui nous intéresse est ici le Kamasutra.

Le Kamasutra, un art de vivre

Comment trouver un ou une partenaire, comment maintenir son pouvoir dans le mariage, comment commettre l’adultère, comment vivre avec une courtisane et comment prendre du plaisir dans différentes positions sexuelles, sont autant de situations présentées dans le Kamasutra. Plus qu’un manuel, il s’agit d’une œuvre dramatique, présentée comme une pièce de théâtre divisée en sept actes avec des personnages bien définis (le héros et l’héroïne, le libertin, l’entremetteur et le bouffon) qui sont issus de la classe privilégiée. En effet, les amants dont parle le livre sont riches et ont beaucoup de temps libre. Il y a donc fort à parier que le Kamasutra s'adresse aux princes, hauts fonctionnaires et marchands fortunés.

Cela dit, ce texte, de façon presque unique dans la littérature sanskrite, n’a aucun égard pour la caste ou la classe sociale : seule la richesse compte. Et l’ouvrage s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes (les courtisanes, les filles de roi et de ministres) qui se voient conseiller comment trouver un mari par exemple.

Le Kamasutra rend compte des différentes façons d’embrasser et de donner des baisers, de griffer et de mordre et enfin les positions et les pratiques qui le rendent si célèbre. Tout ce qui relève de l’art de commencer et de conclure un acte sexuel est également explicité.

Le Kamasutra, un ouvrage également dédié aux femmes

On peut considérer le Kamasutra comme une œuvre très libérale en matière d’éducation et de liberté sexuelle pour les femmes, étant donné l’accent qui est mis sur le fait que les violences sexuelles sont à proscrire ou bien parce qu’il montre des femmes mariées accessibles à la séduction amoureuse lors de fêtes religieuses par exemple.

L’auteur du Kamasutra se montre aussi attentif à la jouissance des femmes, rejetant l’idée commune de l’Inde de son époque que le seul but sexuel d’une femme est l’enfantement et réfute le fait que la sexualité des femmes doive être contrôlée. Il postule que les femmes sont attirées par les hommes beaux comme ces derniers par les belles femmes et que l’infidélité est davantage quelque chose à interroger qu’à punir, en coupant le nez d’une femme par exemple. Il s’interroge autant sur les motivations à l’infidélité que sur les manières dont les femmes pourraient d’elles-mêmes résister à la tentation d’aller avec un autre homme que leur mari.

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Bien que mettant en avant une voie émancipatrice pour les femmes, l'ouvrage considère cependant le harcèlement sexuel comme légitime, surtout s’il s’agit d’hommes détenant pouvoirs et richesses.

Avant-gardiste pour l'époque, rétrograde aujourd'hui

En ce qui concerne l’homosexualité, présentée comme une « troisième nature » au sens de « troisième forme de comportement sexuel », elle est clairement évoquée lors de la description d’une pratique de fellation. L’auteur de l’ouvrage traite aussi des femmes utilisant des godemichés ou des légumes dont la forme évoque celle du pénis en érection mais l’homosexualité féminine est plutôt présentée comme un choix par défaut parce qu’elles n’ont pas accès à un homme.

Contrairement au discours majoritaire aujourd’hui, Vâtsyâyana explique qu’il est préférable que l’homme soit bien doté car la taille des organes sexuels a un impact majeur sur le désir et l’intensité du plaisir. La femme, selon l’ouvrage, a un désir huit fois supérieur à celui de l’homme, elle est aussi plus difficile à satisfaire que lui et de ce fait, la taille du pénis et l’endurance de l’homme sont déterminants pour qu’elle atteigne l’orgasme.

Le Kamasutra insiste sur le fait que l’homme et la femme dépendent l’un de l’autre pour une bonne qualité des ébats qui est aussi le résultat d’un apprentissage, dont le contexte compte énormément : quand un citadin aisé reçoit une femme de son niveau, il doit lui manifester toutes sortes d’attention, lui offrir à boire et à manger, un échange intellectuel, un espace dédié au sexe qui soit séparé des autres lieux.

Finalement, cet ouvrage est à prendre comme un témoignage culturel d’une Inde qui se préoccupait de savoir comment répondre aux problèmes de la violence et de l’anxiété sexuelle.

Et maintenant, à vous de jouer ! Découvrez 10 positions simples à réaliser avec votre partenaire :

La levrette : elle apporte un plaisir visuel particulier à la personne qui pénètre puisqu’elle se tient face aux fesses de sa partenaire qui se tient à quatre pattes en se tenant sur les coudes ou les mains. Celle-ci est alors libre de faire des mouvements du bassin ou d’accompagner les va-et-vient de son partenaire. En faisant une rétroversion du bassin, il devient possible de stimuler davantage la partie interne du clitoris.

La montagne magique : il s’agit d’une levrette plus confortable, où l’on va utiliser des coussins empilés pour permettre à la personne qui est pénétrée de poser son buste dessus et de pouvoir se concentrer davantage sur son plaisir puisqu’elle n’aura pas à se tenir sur les coudes ou les mains. Le ou la partenaire qui se place derrière les jambes écartées pourra profiter du fait de coller son corps à celui de l’autre pour lui faire des baisers dans le cou et des caresses dans le cou ou le dos.

L’andromaque : la personne pénétrée est assise sur le pénis de l’homme (ou au niveau de la vulve d’une femme avec l’accessoire qui convient) qui est allongé en dessous. Cette position renvoie à l’image d’une femme libérée qui prend le contrôle de son plaisir, ce qui peut être autant perçu comme érotique par les femmes que comme par les hommes.
Il est alors possible de faire des mouvements avant-arrière avec le bassin, ce qui exerce une bonne pression sur le clitoris, de faire des mouvements circulaires, ou de bouger de haut en bas sur le sexe de la personne allongée.

Le flipper : celui ou celle qui pénètre se place entre les jambes de la personne pénétrée qui soulève son bassin et repose uniquement sur les omoplates et la tête. 
Cette position permet une pénétration plus profonde et une stimulation du clitoris qui peut être également excité par des doigts ou un sextoy.

Le compas : la personne pénétrée se couche sur le dos, jambes écartées, relève le buste et maintient cette position en se tenant avec les bras. Le ou la partenaire s’assoit à califourchon tout en entourant l’autre de ses jambes qu’il maintient allongées et peut s’accrocher aux épaules de sa partenaire. Plus les jambes de la personne pénétrée seront écartées, plus la pénétration sera intense. Le compagnon ou la compagne, peut aussi choisir de ne pas se tenir aux épaules et de caresser les seins, le clitoris ou toute autre zone érogène.

Le lotus : la personne qui va pénétrer s’assoit en tailleur. Sa partenaire s’installe face à elle et s’installe sur ses cuisses. Elle peut enlacer la taille du partenaire ou crocheter ses pieds dans son dos en se tenant avec les mains à ses épaules. Ella va également pouvoir bouger son bassin d’avant en arrière en contractant la ceinture abdominale. Les amants peuvent alors se regarder dans les yeux, se sentir, se toucher.

La belle endormie : la personne pénétrée est allongée sur le côté, la tête sur le bras. La personne qui pénètre s’agenouille, place un genou entre les cuisses de sa partenaire et la pénètre par derrière. Cette position invite à la détente et permet une pénétration profonde ainsi qu’une stimulation du clitoris (par le partenaire ou la personne pénétrée).

Le manège enchanté : la personne qui pénètre est allongée. La partenaire lui tourne le dos et s’assoit sur le sexe ou accessoire de substitution et fait des mouvements de va-et-vient en se tenant bien droite, cuisses ouvertes et genoux fléchis. Cette position stimule la friction clitoridienne et la partie intérieure du vagin et permet à la personne pénétrée de contrôler le rythme.

Le bilboquet : la personne pénétrée s’allonge sur le dos, colle ses genoux contre son torse et croise les chevilles. La personne qui pénètre se met à genoux, saisit sa partenaire par les hanches et la tire contre lui en pénétrant d’avant en arrière en lui tenant les cuisses. L’acte sexuel permet à la personne pénétrée de caresser les fesses de son ou sa partenaire ou de se caresser le clitoris.

Le bretzel passionnel : les deux amants se font face à genoux, chacun relève une jambe à la gauche de son partenaire. Ils effectuent des mouvements d’avant en arrière, lentement, pour favoriser la pénétration et peuvent se caresser et s’embrasser. Il s’agit d’une position parfaite pour les couples complices ou fusionnels.

L'experte

Naïri Boudet est sexothérapeute et thérapeute de couple, et propose des rendez-vous en cabinet et en visioconférence, qui peuvent être réservés depuis son site internet.
Son site : nbsexotherapie.com

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