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Une catastrophe nucléaire peut-elle changer les hommes ?

Mis à jour le 25 février 2021
La catastrophe nucléaire qui touche actuellement le Japon ne peut laisser la France indifférente - comme eux nous avons des centrales nucléaires et des risques sismiques. L'Association Santé Environnement France (ASEF), qui réunit plus de 2 500 médecins, s'inquiète des procédures d'urgence prévues, notamment au niveau sanitaire, en cas de catastrophe équivalente sur notre territoire.

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Inquiétudes de l'ASEF sur le nucléaire

Le Japon est, tout comme la France, un pays fortement nucléarisé avec 55 réacteurs en fonctionnement. Si ce qui se produit actuellement à Fukushima est exceptionnel par son ampleur, le pays n'en est pas à son premier accident nucléaire mortel... En septembre 1999, deux techniciens sont décédés dans l'incident qu'ils avaient provoqué involontairement en utilisant une quantité d'uranium beaucoup plus importante que prévue. Plus de 600 personnes, employés et riverains, ont été exposées à des radiations et plus de 320 000 personnes avait été évacuées. En 2004, cinq employés sont morts brûlés par de la vapeur non radioactive échappée d'une canalisation rompue à la suite, vraisemblablement, d'une importante corrosion... Qu'en est-il en France, patrie d'Areva et d'EDF et qui compte 19 centrales et 58 réacteurs sur son territoire ? En France, les accidents les plus importants ont atteints le niveau 4 - sur une échelle allant de 0 à 7 - notamment lors des accidents de 1969 et de 1980 à la centrale de St-Laurent-des-Eaux dans le Loir-et-Cher. Dans la plupart des cas, les accidents sont de niveaux 2 ou 3. Ce fut le cas lors de la perte de plutonium à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône en 2009 ou de ceux liées à des catastrophes naturelles comme lors de la tempête de décembre 1999 où le réacteur de la centrale nucléaire de Blaye en Gironde a dû être arrêté d'urgence après que tous les systèmes de sécurité aient été inondés : les digues de protection n'ayant pas résisté à la force des vents..

Quels peuvent être les impacts de la radioactivité sur la santé ? A long terme, les risques pour la santé sont majeurs. Le principal effet des radiations est d'augmenter les mutations de l'ADN et donc les risques de cancers (thyroïde, moelle osseuse, poumons, seins, etc.). Elles posent également problème au niveau du système de reproduction. S'il n'est pas possible que les humains se contaminent entre eux, les milieux restent très longtemps pollués et la propagation peut se faire pendant des années via la chaîne alimentaire. En cas d'accident nucléaire, deux éléments radioactifs sont rejetés dans l'atmosphère l'Iode 131 et le Césium 137. L'iode 131 pose un problème sanitaire immédiat en se fixant sur la thyroïde il augmente considérablement le risque de cancers. Cependant, il perd rapidement dans l'environnement son caractère radioactif. Le Césium 137, quant à lui, est un polluant radioactif persistant. Il s'accumule dans les mousses, les champignons, les sols.. Chaque Français est exposé chaque année à une dose moyenne de 2,4 millisieverts (mesure de la radioactivité). Cela est principalement lié à l'exposition à la radioactivité naturelle et à celle du secteur médical. En effet, une radiographie des poumons expose le patient à 0,3 millisieverts (mSv). En temps ordinaire, un travailleur du nucléaire ne doit pas être exposé à plus de 20 mSv par an, selon les normes internationales. A la centrale de Fukushima, selon le Criirad, laboratoire indépendant sur la radioactivité, les taux mesurés mardi, après une explosion, ont atteint 400 mSv par heure à l'extérieur du réacteur numéro 3.

L'ampleur de cette catastrophe nippone remet de facto en question nos modes de vie, notre façon de produire et de consommer de l'énergie. L'homme met au point des techniques qu'il affirme maîtriser parfaitement , malheureusement les événements actuels nous prouve le contraire. « Si je compare cela à ma pratique de chirurgien, cela reviendrait à dire à mes patients, je vais vous opérer en utilisant telle technique. Si tout se passe comme prévu, tout ira bien. Par contre en cas de problème, on ne sait pas, mais ne vous inquiétez pas ça devrait aller. C'est pourquoi il nous semble important que notre façon de produire notre énergie soit discutée de façon transparente afin que nous sachions à quel risques nous acceptons de nous exposer et surtout quelles mesures seront prises en cas de problèmes. Peut-être qu'un débat national sur notre énergie serait plus « utile » actuellement qu'un débat sur l'identité nationale ou sur l'Islam. » propose le Dr Patrice Halimi, Secrétaire Général de l'Association Santé Environnement France.

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Pour aller plus loin :

Le site officiel de l'ASEF

ASEF

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