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Impact des eaux polluées sur la santé

Mis à jour le 25 février 2021

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  • Les pesticides (produits phytosanitaires)

Ils sont principalement utilisés dans le cadre de l’agriculture, mais aussi dans les usages domestiques ou pour l’entretien des espaces verts. Ce sont des insecticides, raticides, fongicides, et herbicides (désherbants). La norme est fixée à 0,1μg/L (microgramme par litre) pour chaque type de pesticide et la totalité de ces produits ne doit pas dépasser 0,5μg/L. Des publications scientifiques récentes ont mis en évidence des liens entre une exposition professionnelle ou domestique aux pesticides et le développement de certains cancers (prostate chez l’homme, lymphomes non hodgkiniens et leucémie chez l’enfant). De plus, la combinaison de plusieurs pesticides dans l’eau  (« effet cocktail ») a des effets toxiques même lorsque chaque composé est individuellement au seuil toléré par les
autorités. Enfin, plusieurs pesticides ont des actions hormonales démontrées (changement de sexe des têtards ou féminisation des poissons dans les rivières). Comme ils ne sont pas tous éliminés par les unités de traitement de l’eau, des dépassements sont constatés. Il est possible que l’eau contaminée agisse de façon délétère sur les personnes porteuses de cancers sensibles aux hormones (sein, ovaire, utérus, prostate, cerveau, par exemple).


Les apports en pesticides liés à l’eau représentent 10% des apports totaux par ingestion selon l’Organisation Mondiale de la Santé. La consommation quotidienne d’eau contaminée doit être prise en considération pour les personnes fragilisées et dont les conditions médicales peuvent être sensibles à un effet de seuil.

  • Les nitrates

Ils sont des résidus de la vie végétale naturellement présents dans le sol. Ils sont surtout concentrés et en forte proportion dans les lisiers (déjections animales) et la plupart des engrais agricoles. Lorsque ces derniers sont répandus en excès, ils peuvent contaminer les eaux de surface par ruissellement et les eaux souterraines par infiltration. La norme européenne est fixée à 50 mg/L (l’OMS recommande 25 mg/L) pour prévenir certaines pathologies des jeunes enfants, notamment de la méthémoglobinémie. Même si les résultats ne sont pas toujours consistants d’une étude à l’autre, la présence de nitrates en excès dans l’eau potable a été associée dans plusieurs études au développement de certains cancers (notamment la vessie, mais aussi dans certaines populations aux cancers de la prostate et de l’estomac). Dans les études où il est détecté, le risque associé n’est pas négligeable. Il est de la même magnitude que celui associé aux hormones substitutives de la ménopause en matière de cancer du sein.

  • Les substances médicamenteuses

Elles ne sont pas mesurées de manière systématique par les autorités. Plusieurs médicaments sont aujourd’hui retrouvés dans les eaux des rivières et les nappes phréatiques, car les stations d’épuration ne sont pas suffisamment équipées pour les éliminer. Il s’agit en particulier de médicaments anticancéreux, d’antibiotiques, d’hormones féminisantes, d’antidépresseurs, antiépileptiques, et analgésiques. Certaines de ces substances se retrouvent dans l’eau potable car elles sont mal éliminées par les unités de traitement avant distribution de l’eau de boisson dans le réseau publique. Il n’y a pas d’étude à ce jour associant spécifiquement la présence de ces contaminants à des maladies humaines. Toutefois, plusieurs de ces contaminants ont un effet biologique avéré sur les poissons notamment au niveau hormonal (féminisation principalement mais aussi des effets cancérigènes et d’affaiblissement du système immunitaire). Bien que la concentration dans l’eau potable de chaque médicament pris individuellement soit extrêmement faible, les mélanges de substances multiples pourraient être néfastes pour des personnes fragiles comme le foetus, les enfants en bas âge, mais aussi les personnes affectées de cancer.

  • Le chlore

Il ne présente aucun risque sur le plan sanitaire mais ses dérivés, dont notamment certains trihalométhanes (THM) peuvent constituer un risque sur la santé humaine en favorisant les cancers de la vessie et en engendrant des troubles au moment de la grossesse, au-delà de 0,1 mg/L, seuil fixé par le Code de la Santé Publique. Une épuration de qualité des eaux usées avant le traitement de l’eau potable limite l’apparition de ces sous-produits car les THMs se forment uniquement lorsque le chlore est en contact avec les matières organiques présentes dans l’eau. Cette épuration est efficace dans la plupart des grandes villes en France, mais pas toujours dans les plus petites communes et il est important de vérifier la présence de THMs dans l’eau de boisson.

  • Le plomb

Il est rarement présent à l’état naturel : il se trouve dans les canalisations anciennes, en plomb. La présence de plomb en excès dans l’eau potable est associée à un risque accru de mortalité de toutes causes, de maladies cardiovasculaires et de troubles du développement cérébral chez l’enfant. Certains dérivés du plomb sont classés comme carcinogènes possibles chez l’homme (avérés chez l’animal) par l’OMS.


  • Les risques microbiologiques

Ils sont actuellement bien maîtrisés, avec l’injection d’un désinfectant dans les réseaux de distribution d’eau potable, généralement le chlore, et des contrôles fréquents pour l’eau du robinet et les eaux embouteillées. Lorsque l’eau potable ne respecte pas les normes bactériologiques (rare en France), le risque est infectieux (gastroentérites par exemple).

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David Servan-Schreiber / WWF

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