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La Bio dans les étoiles 2017

La transmission au cœur du développement de l’agriculture bio

Récolter les fruits de son potager, une récompense
Pixabay
Retour sur La Bio dans les étoiles 2017
Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
L’édition 2017 de La Bio dans les étoiles s’est ouverte par la projection du film de Martin Esposito, Le potager de mon grand-père. L’occasion de débattre tant de la question de la permaculture que de celle de la transmission du savoir.

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Pendant 36h, la petite ville d’Annonay vibre au rythme de la Bio. C’est en effet au cœur de l’Ardèche que la Fondation Ekibio, fondation d’entreprise du groupe Ekibio, a choisi d’implanter son événement annuel consacr au lien entre la Terre et notre alimentation. Et quoi de mieux pour ouvrir une neuvième  édition consacrée au thème « Potager partout & bio pour tous », que de proposer au public, venu en nombre au Théâtre d’Annonay, la projection du film de Marin Esposito, Le potager de mon grand-père ?

Sorti au printemps 2016 sur les écrans français, ce documentaire plein de tendresse invite le spectateur à observer le travail au fil des saisons dans le potager de Vincenzo, le grand-père de Martin. Le vieil homme ne se remet pas de la perte de sa femme deux ans auparavant. Le potager est ce qui lui reste comme lien avec elle, car c’est ensemble qu’ils s’en occupaient et en récoltaient les fruits. Mais c’est aussi une occupation qui donne du sens à sa vie, car s’occuper d’un potager prend du temps, nécessite de mobiliser ses forces et ses savoirs, oblige à rester agile et alerte mais offre en retour de profondes satisfactions, à commencer par celle de voir le miracle de la nature chaque année se reproduire et savourer des produits sains dont on connait la valeur du labeur qu’ils ont nécessité.

Ce potager est enfin un moyen de tisser des liens forts avec son petit-fils, venu se ressourcer à la campagne, et de transmettre un savoir, des techniques, des savoirs-faire qui se sont enrichis de générations en générations. De son côté, Martin est venu à la campagne se ressourcer et s’ouvrir à la permaculture. Grand-père et petit-fils ont chacun leurs idées, leurs façons de faire, ils apprennent l’un de l’autre même si Martin se prend au jeu et révèle, les mois passant, sa soif d’apprendre et de comprendre le grand jeu de la nature dans la parcelle de potager que son grand-père lui a confiée.

Du jardinage bio à la permaculture
La lumière revient dans le théâtre d’Annonay sous les applaudissements du public, prêts à écouter Didier Perréol, fondateur d’Ekibio, Marie Arnould, rédactrice en chef du magazine Les4 saisons (Terre Vivante) et Jacques Caplat, agronome, ethnologue et auteur du livre L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité (Actes Sud).

Bien que le film ne soit pas centré sur la permaculture, et que jamais le grand-père de Martin Esposito ne donne le nom d’une technique pour expliquer ce qu’il fait, celle-ci est très présente. La permaculture est l’une des formes les plus abouties de l’agriculture biologique, affirment les intervenants. Marie Arnoud en apporte une définition : « c’est la construction d’un jardin résilient, qui vit de lui-même. C’est une façon de voir les choses comme un tout cyclique, et chercher à laisser faire la nature ».

La transmission, clé du progrès
Le film, qui parle de deuil, de transmission et d’espoir, montre l’importance de maintenir vivants des savoirs-faire. Pour Jacques Caplat, ce point est essentiel : il y a une dimension réflexive à la construction du savoir. On apprend en demandant, en imitant et en adaptant. L’agriculture, ce sont des plantes qui sont en lien avec l’homme. De ce fait, les cultiver nécessite des savoirs élaborés qui ne s’acquièrent pas (ou pas seulement) dans les livres, dont le texte est figé et dont la compréhension peut évoluer dans le temps.

Tout comme les semences, le savoir a besoin de se renouveler pour rester un patrimoine vivant. Le transmettre, c’est lui donner la chance d’être connu et adapté aux nouvelles réalités. C’est aussi garantir la diversité des savoirs, et donc multiplier la capacité de résilience.

Pour Jacques Caplat, une chose est sûre : « une semence, c’est plus qu’une graine. C’est aussi des techniques de culture, des savoirs humains, des interactions avec l’environnement. L’idéal, lorsque l’on donne des graines, c’est d’apporter des informations sur la culture et les usages qui l’entourent ». Mais quand ce n’est pas possible, les grainothèques sont une bonne roue de secours : ces systèmes d’échanges de graines entre particuliers (légales si elles se font sans contreparties financières) permettent d’assurer au moins une certaine diversité génétique.

La soirée se conclut sur le rappel de quelques vérités et sagesses du jardinier : cette activité apprend l’humilité (si ça ne marche pas cette année, on aura peut-être plus de chance l’an prochain), elle oblige au compromis (si on ne laboure pas mais que l’on crée des monticules de terres, n’est-on pas quand même en train de transformer la terre ?) et invite à la patience autant qu’à la générosité (il faudra quelques générations pour adapter une graine à son milieu, mais dans ce cas, ne vaut-il mieux pas commencer tout de suite ?). De quoi ouvrir de belles perspectives pour les débats et tables-rondes de ce vendredi.

La Bio dans les étoiles se tient encore toute la journée du vendredi 8 avril 2017 au théâtre d’Annonay. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Stands et animations sur la place des Cordeliers.

Tous les tweets de la soirée sous le #LBDLE2017 sur le compte FemininBio

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