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Je suis végétarienne : témoignage de Leslie 21 ans

Leslie 21 ans végétarienne
Leslie est devenue végétarienne à l'age de 11 ans
Leslie
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Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Végétarienne depuis l'âge de 11 ans, Leslie est devenue calée en nutrition car "un végétarien carencé n'est pas crédible". Elle est maintenant végétalienne et nous raconte son cheminement.

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J'ai toujours trouvé triste de tuer des animaux pour se nourrir, pour me nourrir, aussi loin que je me souvienne. Comme tous les enfants, j'aimais les animaux, leur contact, ils me touchaient.

Je n'ai même jamais fait de mal à un insecte (mes parents essayaient aussi si possible de ne pas en faire, ils ont dû m'inculquer ces valeurs). On me disait cependant que la viande était nécessaire pour ma santé alors j'en mangeais sans rechigner.

Je préférais cependant les légumes aux vraies viandes, comme beaucoup d'enfant aussi il me semble... A part les knackies, cordons-bleus, steak hachés, le jambon, je n'aimais pas beaucoup la viande. A la cantine je mangeais plus les légumes que la viande.

Vers mes 11 ans, j'ai appris que la viande n'était absolument pas nécessaire à une bonne santé, alors j'ai décidé d'arrêter, têtue et décidée, fière de prendre une décision aussi importante, de m'engager pour une cause, pressée de voir la réaction de mes parents.

Étant donné que je mangeais déjà beaucoup et de façon assez variée (j'adorais le fromage, qui est plein de protéines), mes parents ont accepté mon végétarisme avec intérêt. Ils m'ont cependant par la suite gavée de fromage et d’œufs pour compenser l'absence de viande. 

On a envoyé un courrier à l'école pour demander que moi soit servis des repas végétariens, mais le directeur a refusé : j'ai donc fait mon possible pour manger le moins de viande possible à la cantine (cachant les morceaux de viande dans ma serviette, les remettant dans le plat quand personne ne regardait) et mangeais végétarien à la maison. Aujourd'hui le refus du directeur semble incroyable tant le régime végétarien est de plus en plus reconnu comme étant bon pour la santé.

Petit-à-petit je me suis renseignée sur le végétarisme, la nutrition, les bienfaits de ce régime... Tout végétarien est obligé d'en passer par là s'il ne veut pas perdre la face devant les autres, leurs questions, leurs attaques.

J'ai perfectionné mon argumentaire, appris l'intérêt du végétarisme pour la planète, la faim dans le monde, la santé, et j'ai découvert à quel point les animaux souffrent dans les élevages industriels. J'ai assez vite entendu parler du végétalisme, mais ne voulais pas trop m'y plonger de peur d'y adhérer petit-à-petit alors que jusque là je considérais ça comme de l'extrémisme... C'est toujours angoissant de voir ses convictions s'effondrer.

Je suis devenue calée en nutrition et ai fait attention à mon équilibre alimentaire ; encore une fois, un passage obligé pour les végétariens : un végétarien carencé n'est pas crédible. Et pourtant les omnivores aussi peuvent très facilement être carencés...

 

 

Suite à toutes ces recherches sur la nutrition, ces témoignages, j'ai timidement accepté l'idée que le végétalisme n'était pas si mauvais, s'il était bien mené. Et que les vaches laitières et les poules pondeuses étaient tout autant maltraitées que celles à viande.

Pour autant, j'ai mis du temps à vouloir devenir végétalienne. Comme Aymeric Caron, je considérais que le lait et les œufs n'étaient pas en soi des sources de souffrance pour les animaux, et que le végétalisme n'était pas la seule issue. Cependant il faut bien avouer qu'elle est la plus efficace, et j'ai tenté pendant des années de réduire ma consommation de produits laitiers et d’œufs, au moins chez moi.

Etre végétalienne à l'extérieur est non seulement très compliqué, mais aussi très agaçant pour ceux qui vous invitent. En outre mon but est aussi de faire bouger les conscience, et si le végétarisme fait réfléchir, le végétalisme a tendance à braquer car il est encore trop extrême.

Mes parents acceptaient de m'acheter tous ces ingrédients en remplacement de la viande que je leur faisais économiser. Le fait que je continue à manger du fromage (et les plats non-végétaliens qu'ils me concoctaient) les rassurait, d'autant plus que je leur parlais de mes découvertes sur le lait (j'ai lu Lait, mensonges et propagande de Thierry Souccar) et sur le calcium et les protéines présents dans de nombreux végétaux.

Ainsi donc, comme pour beaucoup de végétaliens, l'arrêt du fromage fut le plus fastidieux, étant très difficile à copier avec des produits végétaux (je connais aujourd'hui d'excellentes recettes de fromages végétaux à tartiner, de parmesan, mais toujours pas de fromages à pâte dure ou type camembert). Il existe dans les magasins bio et surtout en ligne des faux-mage (ou fromages végétaux), mais ceux-ci sont assez chers et je ne veux donc pas en acheter.

Cela fait maintenant 2 ans que je ne vis plus chez mes parents, que je ne vois plus constamment du fromage dans mon frigidaire ; aussi j'en achète de moins en moins et suis enfin devenue quasiment végétalienne à la maison.

Quant au veganisme, je ne me suis pas encore penchée sur la question, mais cela ne saurait tarder : je tente déjà autant que possible d'éviter le cuir et de fabriquer mes cosmétiques maisons.

Concernant les relations avec mon entourage, mon père s'inquiète un peu de mon végétalisme et m'achète quand je rentre à la maison mes fromages préférés pour me tenter ; je dois dire que c'est souvent une réussite. Je veux m'habituer progressivement à l'arrêt du fromage, et je sens déjà quand j'en remange que je n'aime plus autant ça : je suis donc confiante dans cet arrêt graduel. En outre je veux ménager mon père et lui faire accepter l'idée petit-à-petit.

Quant à mes amis, je les invite régulièrement à manger afin de leur montrer à quel point un repas végétalien peut être décadent (car je dois préciser que je suis une boulimique de cuisine et que je commence à être particulièrement douée dans ce domaine). J'ai petit-à-petit une réputation de très bonne cuisinière qui me ravit intensément et ils sont toujours très pressées de venir manger chez moi. C'est ainsi que 2 de mes amies sont devenues végétariennes cette années... Elles ne sont pas encore convaincues par le végétalisme (d'un point de vue santé) mais ne sont plus autant méfiantes qu'auparavant.

Malheureusement les gens que je rencontre généralement ne sont pas du tout intéressés par le végétarisme, et sont donc un peu moqueurs / offensifs. J'y fais face comme je peux, il n'y a pas de technique préconçue... Il est certain que garder son calme est déjà un bon début.

Souvent ils tentent un débat mais étant donné que je connais déjà par cœur la réponse adéquate à tous les arguments qu'ils peuvent me donner (avec chiffres à l'appui), ils terminent souvent la discussion par une remarque définitive sur le goût merveilleux de la viande, ou bien un argument un peu brouillon et loin du sujet ou nihiliste. Dans ces cas-là je me tais car j'ai souvent dis tout ce que j'avais à dire et ces arguments ne me touchent pas.

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