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Respiration

Le souffle : observer sa respiration

Notre venue au monde se scelle dans un premier inspir et nous le quittons dans un dernier soupir. La respiration accompagne ainsi le cycle de la naissance et de la mort.
Delphine Lhuillier
Delphine Lhuillier
Mis à jour le 25 février 2021
Savez-vous que nous utilisons seulement 10% de notre capacité respiratoire ? Si nous augmentions ce volume, ne serait-ce que de 20%, notre santé s’en trouverait renforcée. Respirer étant une dynamique naturelle, nous la prenons pour acquise. Pourquoi ne pas en faire une priorité ?

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Respirer, c’est un inspir et un expir. Ils sont souvent entravés : rythme saccadé, amplitude faible, etc. Certaines traditions (méditation, Pranayama) nous apprennent à "pacifier" notre respiration en insistant sur le prolongement de notre expir par le nez. Elles nous enseignent aussi la respiration abdominale. Nous pouvons concentrer notre attention sur notre diaphragme et sur notre ventre qui se gonfle à l’inspir et se vide en douceur et en profondeur à l’expir. Le souffle ainsi s’apaise. Le stress diminue.
L’ornière de ces pratiques
Elles nous coupent de nos élans. Si vous retrouvez une personne que vous aimez et n’avez pas vue depuis longtemps, que se passe-t-il ? Vous ouvrez vos bras pour une accolade chaleureuse. Et vous inspirez avec un grand "Ah !" de contentement. Pas question ici de respiration abdominale. Idem dans nos émois amoureux qui nous transportent dans de douces et tumultueuses chevauchées. L’inspir, porte du plaisir et de l’extase, prend alors toute sa place. Mais cette respiration animée est bien souvent jugée. Elle nous fait peur ou nous fascine car elle altère le champ de nos perceptions ; la respiration abdominale tend d’ailleurs à la canaliser.
La complétude de la respiration 
C’est la voie de la globalité. Elle se situe à plusieurs niveaux. Dans la libération et le déploiement tout autant de notre inspir que de notre expir. Un inspir fluide, léger et délicat comme du miel. Un expir profond, doux et continu comme l’eau d’une rivière paisible. Privilégier l’un plutôt que l’autre consisterait à se couper d’une partie de soi. La complétude se trouve aussi dans la restauration du cycle de notre respiration et dans le secret des silences respiratoires. 
Je ne parle pas d’apnée ni de rétention, mais bien de silence. Observez. Nous respirons souvent en butée. Autrement dit, nous saturons notre souffle en haut de notre inspir et en bas de notre expir. Or, la respiration consiste en un échange permanent entre l’inspir et l’expir. En haut de l’inspir, un silence respiratoire, une suspension, un temps, un espace ouvert sur l’infini. En bas de l’expir, une nouvelle ouverture, une porte. Quand ce cycle s’installe en nous, en plus de ses bienfaits régénérateurs, il nous permet de déboucher vers des territoires inexplorés où gravitent à la fois l’inspiration, la créativité et nos forces primordiales.
La sagesse du souffle
C’est pour toutes ces raisons que le souffle a par tous les temps et tous les peuples à travers le monde occupé une place essentielle. Comment pourrait-il en être autrement ? Notre venue au monde se scelle dans un premier inspir et nous le quittons dans un dernier soupir. La respiration accompagne ainsi le cycle de la naissance et de la mort. Si l’on s’intéresse à l’étymologie du mot respirer, on découvre bien vite que le mot nous ramène au latin respirare qui signifier "souffler". C’est la même racine que le mot esprit, inspiré ou aspiration. Il y a donc dans la respiration la manifestation du spirituel et du sacré. Nous avons besoin d’être inspirés. De nous référer à quelque chose de plus grand que nous. Subtile et impalpable. 
Le souffle devient alors comme une passerelle entre l’humain et l’indéfinissable. De nombreuses techniques y font référence comme le Dhikr dans la tradition soufie. Mais aussi chez les Amérindiens, dans des tribus d’Afrique ou d’Asie. Quant aux taoïstes, ils considèrent la respiration comme une technique alchimique capable de raffiner nos énergies. Plus contemporain, Stanislaf Grof a créé la Respiration holotropique, Leonard Orr, le Rebirthing et Pol Charoy et Imanou Risselard, l’art du Souffle alchimique. Je pourrais aussi vous parler de la respiration embryonnaire, chère aux taoïstes, qui précède la respiration pulmonaire. De la respiration tissulaire mise en mouvement en ostéopathie ou en fasciathérapie. Mais ça, c’est une autre histoire. Les voies du souffle sont infinies.
L'auteur : Formatrice en Wutao, Delphine Lhuillier est l'auteure de "Le féminin sans tabou", paru aux éditions Eyrolles.
Pour en savoir plus sur l'art du Souffle alchimique : Wutao, pratiquer l'écologie corporelle par Pol Charoy et Imanou Risselard, éditions Le Courrier du livre.
 
 

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