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Alimentation de bébé

Pourquoi choisir la diversification menée par l'enfant ?

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Candice Levy
Candice Levy
Mis à jour le 25 février 2021
La DME est une méthode d’introduction des aliments solides, et ne se résume pas au fait de supprimer les purées et les compotes. C’est une approche globale d’introduction alimentaire, où bébé décide de son rythme alimentaire pour reconnaitre ses besoins. Découvrez tous les avantages de la DME.

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C'est généralement entre le 4ème et le 8ème mois que l'enfant nourri au lait (maternel ou infantile), commence à avoir envie de varier son alimentation. La DME (Diversification Menée par l'Enfant) est un apprentissage autonome, sous l’oeil attentif des parents. Il doit être constitué de produits naturels, sains et non transformés pour apprendre à bébé à manger seul. Même si cela parait contraignant (salissant, stressant, gaspillage) la DME présente beaucoup d’intérêts et avantages pour votre bébé.
Nous vous présentons aujourd'hui quelques conseils pour mettre en pratique la DME en toute sécurité.

Observez la motivation du bébé, ne rien imposer
Quand votre enfant sera capable d’attraper des petits aliments avec ses doigts, il sera par conséquent capable de les porter à la bouche et de les avaler sans entrave. Laissez-le utiliser son désir d’explorer, d’expérimenter, et d’imiter les gestes de ses parents. La DME propose de laisser au bébé la liberté de déterminer le rythme de chacun de ses repas en conservant l’élément jeu et exploration. Cela permet une transition douce et naturelle, vers l’alimentation solide.

A lire sur FemininBio : Lait végétal ou lait de vache infantil pour bébé ?

Les 6 avantages de la DME
- Bébé mange seul et sans aide
- Il mange sous forme de morceaux
- Respect de sa satiété et de sa faim
- Développement de sa motricité fine
- Repas pris en famille
- Repas similaire à ceux de la famille

1- Déterminer si votre bébé est prêt pour démarrer la DME
Vers l’âge de 6 mois, attendez qu’il soit capable de rester assis sans aide, qu’il tienne bien sa tête. Qu’il attrape les aliments avec ses doigts et les porte à la bouche seul. Prenez vos repas en famille, vous êtes un modèle pour lui, celui-ci tentera de vous imiter. Quand toutes ces conditions sont réunies, vous pouvez commencer la DME de façon sécuritaire.

2- La DME pour apprendre à mastiquer !
La mastication est la première étape de la digestion, pour en saliver les aliments commencer à sécréter des enzymes digestives et dégrader les glucides.

A lire sur FemininBio : Allaitement : l'alimentation de bébé en 3 questions

3- Faites confiance à votre bébé
Beaucoup de parents s’inquiètent de savoir si leur bébé court un risque de s’étouffer. Or nourrir un enfant avec la cuillère et de manière passive, ne l’aide pas à developper sa capacité à mâcher. Votre bébé a besoin de developper sa capacité à atteindre et saisir les aliments pour les porter à la bouche puis les mastiquer.

Alors que s’il est passif, il avale tout rond, il a ainsi plus de risque à s’étouffer car il n’a pas appris à mastiquer et donc à déplacer la nourriture intentionnellement au fond de sa gorge. Rassurez-vous, le réflexe de régurgitation est très important chez l’enfant jusqu’à ses un an, aussi si un aliment peu mâché s’approche trop près de la gorge, il sera expulsé par ce réflexe. Saviez-vous que votre bébé n’a pas besoin de toutes ses dents pour mordre et pour mastiquer ? Ces gencives font tout aussi bien l’affaire pour écraser les aliments.

4- L’installer de manière sécuritaire
Votre bébé doit être assis bien droit. Toutes les règles de sécurité et de bons sens sont de rigueur afin d’écarter des petits objets ou aliments qui feraient fausse route. Assurez une présence tout le long du repas.
Quand lui donner à manger ? Il n’y a aucune raison de faire coïncider les repas solides avec les tétées ou le biberon. Cela peut être envisagé comme deux activités distinctes afin d’avoir une attitude plus détendue et rendre l’expérience plus agréable pour les parents et l’enfant. Idéalement proposer une routine alimentaire pour le sécuriser, cela contribue à l’orienter dans sa journée.

5- Proposez une assiette équilibrée
> Les aliments sont coupés en gros morceaux, lanières, bâtonnets, afin d’occuper toute la paume de sa main et dépasser de son poing. Respectez les périodes d’introduction alimentaire.
> À partir de 6 mois, des légumes cuits à la vapeur, de saison et d’agriculture bio ou paysanne. Avec un filet d’huiles variées (olive, colza, lin).
> Puis vers 7 mois, introduction d’une céréale sans gluten (riz, millet, quinoa, petit épeautre) et l’introduction de céréale avec gluten (blé: pâtes, pain, semoule, avoine, orge). Pour démarrer avec les céréales, mieux vaut utiliser des pâtes spirales, penne, avec ou sans gluten pour l’initier. Ou bien proposer du riz sous forme de boulette, afin qu’il l’attrape facilement. Certaines préparations comme les crêpes, le pain sont idéales pour introduire les céréales qu’il n’est pas encore capable de manger seule à la cuillère.
Un peu plus tard vous pourrez placer une cuillère en bois ou silicone souple pour le familiariser avec l’objet et manger avec. La tasse à bec (rempli d’une petite quantité d’eau pour limiter les dégâts) sera aussi proposée pour l’encourager à boire en petite quantité pendant le repas.

> Vers 7 mois, préparez deux légumes cuits au départ et un féculent (pomme de terre, patate douce ou une céréale).
> Vers 8 mois, introduisez une protéine animale (volaille, oeuf) en morceaux grossier comme la cuisse de poulet ou en effiloché. Les protéines végétales issu de légumineuses seront proposées sous forme de tartinade de légumineuses (houmous de pois chiche ou lentilles corail) sur du pain ou « craquinette » sans gluten.
À 12 mois, il développera sa motricité fine, ce qui lui permettra d’attraper et de manipuler des aliments de plus en plus petits, mais demeurez vigilant. L’utilisation de la cuillère lui sera plus facile, ainsi les purées, soupes ou compotes pourront être introduits si besoin.

Vous observerez rapidement que votre enfant explore plus qu’il ne mange au départ ! Rassurez-vous, tout au long de la première année, c’est le rôle du lait maternel ou de la préparation pour nourrisson de combler les besoins de l’enfant. Les aliments solides ne font que compléter le lait. Puis la deuxième année, l’inverse se produit, et les solides gagnent graduellement en importance.

6- Mange-t-il assez ?
Si votre bébé est encore allaité, l’allaitement à la demande est à privilégier jusqu’à ses 1 an, car il couvre tous les besoins nutritionnels. Dans le cas contraire, la préparation pour nourrisson n’offre pas toute la diversité de goûts et de nutriments, il sera préférable d’installer une routine alimentaire pour l’encourager à manger plus généreusement.
Un enfant équilibre ses besoins sur la semaine et non sur un seul repas (comme chez un adulte). Donc ne paniquez pas s’il ne finit pas son repas, il se rattrapera sur le repas suivant.
La DME lui offre la possibilité d’écouter ses signaux de satiété et de faim, votre bébé vous guide sur ce qu’il est capable de manger. Résistez à l’envie d’aider votre enfant à manger : un bébé qui a des difficultés à faire pénétrer la nourriture dans sa bouche n’est pas prêt. Sa motricité fine, sa mastication et son appétit évoluent au même rythme que ses besoins en aliments solides.
Au fil du temps, votre bébé apprend et comprend le rôle de l’alimentation ludique à un besoin fondamental : se nourrir.

La durée des repas
Votre bébé a besoin de temps pour apprécier et manger. Nous autres adultes ne prenons plus assez le temps de mastiquer et de manger lentement. Et cela peut parfois nous agacer si le repas prend trop de temps ! Or suivant son rythme, votre bébé a besoin de plus de temps, une trentaine de minutes pour le déjeuner et une quinzaine de minutes pour une collation. En suivant ses signes de satiété et de fatigue, le repas s’arrêtera naturellement.

Si bébé refuse de manger
Proposer et familiariser l’enfant avec de nouveaux aliments. Certaines études rapportent qu’il faut parfois plus de 20 présentations pour que l’enfant accepte d’y goûter ; proposez sans forcer. La persévérance paye !
L’encourager et le féliciter lorsqu’il essaie un nouvel aliment plutôt que le réprimander s’il refuse de goûter est préférable.
Voici quelques conseils:
• Variez les consistances et le mode de cuisson des légumes (à la vapeur, à l’étouffée, en cocotte).
• Faites-le participer à la préparation des légumes (écosser les petits pois, les haricots verts) ou à la préparation d’un plat.
• Variez les assaisonnements (aromates, épices) et les huiles.
• Associez un aliment connu et le combiner avec un nouveau.
• N'accordez pas trop d’attention à ses refus, restez souple !
Rappelez-vous que votre enfant sait ce dont il a besoin, acceptez qu’il ne soit pas encore prêt, l’heure viendra !

Il convient d’être plus prudent avec la DME dans les cas suivants :
- frein de langue court,
- malformation buccale
- retards ou troubles du développement
- problème de coordination main-oeil
- bébé prématuré

Retrouvez d’autres conseils sur la diversification alimentaire de l’enfant dans "L’assiette de bébé, 60 recettes d’une naturopathe", Ed Hachette.

Les infos de Candice :

> Formation en naturopédiatrie, le 8 & 9 octobre 2018, Paris
> Cycle d’ateliers sur la santé de l’enfant, septembre 2018 au Kokocabane et à la minute Papillon.

Tout ce qu'il faut savoir sur son site Naturo Pédiatrie.

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