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Quel(s) lait(s) choisir pour mon bébé ? Eclairages de Candice Levy, naturopathe

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Lait végétal ou lait infantile pour bébé ? Les explications de Candice Levy, naturopathe et auteur aux éditions Le Souffle d'Or
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Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Face à la multitude de choix concernant les préparations infantiles, les mères qui n'allaitent pas sont souvent démunies. Lait de vache ? Lait végétal ? Candice Levy, naturopathe, nous éclaire sur l'alimentation des nourrissons dans son livre "Quels laits pour mon bébé?" aux Editions Le Souffle d'Or.

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Comment vous est venue l'idée et le besoin de faire ce livre ?

"Quels laits pour mon bébé?" est parti d'une expérience personnelle. J'ai allaité ma fille aînée pendant 6 mois, puis elle commençait à refuser le sein progressivement. De part ma formation de naturopathe, mon éthique me poussait à ne pas consommer de lait de vache. Je me suis alors énormément documenté auprès de praticiens de santé : sage-femme, pédiatre, PMI... Aucune information précise ne m'était donnée sur les alternatives possibles. A l'époque il existait une seule préparation à base de protéines de riz, Modilac Riz, mais qui contenait une très forte concentration de maltodextrine*, et de l'huile de palme. Cette formulation ne me convenait pas non plus.

Il s'agit soit de maltodextrine de riz, soit de maïs. Le riz est tout de même préférable, car limitant les risques d'aliments transgéniques. Lorsque la mention est "maltodextrine" sans autre précision, il s'agit de maïs. Cet ingrédient surcharge les fonctions du pancréas du bébé, dont le système immunitaire et digestif n'est mature qu'à partir de 18 mois.

Quels problèmes pose l'utilisation d'huile de palme dans les préparations infantiles ? 

L’utilisation de l’huile de palme en nu­trition infantile est une pratique obsolète, et aucune publication scientifique n’indique qu’en pratique, les lipides de l’huile de palme présentent des effets physiologiques et nutri­tionnels comparables à ceux du lait maternel : cette assertion va fortement à l’encontre du consensus scientifique. 

L'huile de palme présente un double problème éthique et nutritionnel. L'acide palmitique qu'elle contient créé des dépôts au niveau des intestins.

L’huile de palme exerce une action dé­favorable sur la minéralisation des nour­rissons. Elle a pour effet de déminéraliser beaucoup le terrain, je cite des études mettant cela en avant dans mon livre. De nombreux fabricants ont fait le choix de la remplacer par de l'huile de tournesol, de coco ou d'amande. L'huile de coco contient des acides gras beaucoup plus proche du lait maternel que l'huile de palme. Comme le lait maternel, il contient de l'acide laurique qui permet de stimuler les défenses immunitaires du jeune enfant.

L’acide gras qui semble être le plus proche du lait maternel est l’huile de noix de coco. Elle contient de l’acide laurique, celui-ci également synthétisé par la glande mammaire et transformé par la flore intesti­nale du bébé. L’huile de noix de coco aurait un effet protecteur contre les diarrhées.

Quelles sont les principales différences entre les laits infantiles commercialisés actuellement ?

Il existe plus de 160 références de laits infantiles, et malgré les indications des praticiens de santé que j'ai consulté, j'ai eu du mal à croire qu'ils étaient tous équivalents.

L'idée de départ du livre est-elle de proposer des alternatives végétales ou de dresser un état des lieux de ce qui est disponible ?

Au départ, je pensais parler uniquement des boissons végétales. Puis, au fur et à mesure de la rédaction j'évoluais vers l'envie de l'adapter aux besoins de chaque femme et de chaque enfant. L'allaitement est un choix, donner des préparations infantiles en est un autre, il n'y aucun jugement là-dessus. J'ai alors voulu dresser un état des lieux des choix qui s'offraient à nous pour nourrir nos enfants.

Qu'a donné cette recherche dans les grandes lignes ?

J'ai mis en valeur 5 critères indispensables :

  • Un lait d'origine biologique
  • Une teneur basse en protéines
  • Une teneur faible en caséine et teneur élevée en protéines solubles
  • Qualité et teneur des acides gras essentiels et apport en DHA
  • Absence d'huile de palme

J'illustre ces arguments d'explications et d'exemples, ainsi, selon la sensibilité de chacun et chacune, il est possible de faire des choix éclairés selon ce à quoi on est plus sensible. Car aucune préparation infantile n'égale le lait maternel.

Quel choix avez-vous fait pour votre enfant ?

Personnellement j'ai fait le choix des boissons végétales, avec l'amande et la châtaigne, et j'ai été confronté aux foudres de mon entourage, médical ou pas. Pourtant, ayant allaité 6 mois, j'étais convaincue qu'à cet âge-là, l'enfant aurait des besoins différent. Il commence à découvrir les aliments et à y puiser ce dont il a besoin. Ma fille était surveillée par un pédiatre et tout allait bien sur tous les plans.

En tant que naturopathe, je m'apercevais que les mamans de ma clientèle avait peur. Elles cherchaient beaucoup d'informations, étaient convaincues, mais ne savait pas comment faire.

J'ai aussi écrit ce livre pour donner un maximum d'information concrètes et sécuritaires sur la façon d'utiliser les boissons végétales, en expliquant notamment qu'elles ne se valent pas toutes.

Ainsi, les "prêtes à l'emploi" vendues en briques, sont très peu nutritives car elles contiennent au maximum 6 à 10 % de fruits (oléagineux ndlr), le reste étant de l'eau ou du sirop de riz (ou autre). Bien sûr, cela ne convient pas du tout pour nourrir son enfant à partir de 6 mois.

En revanche, les préparations en poudre, représentées en France par deux grandes marques La Mandorle et Debardo, ont des procédés de fabrication très intéressants qui "potentialisent" l'aliment et le rendent plus nutritif.

Ces boissons contiennent-elles une quantité suffisante de protéines ?

A l'heure actuelle, il y a une surestimation des besoins en protéines de l'enfant. Les préparations infantiles ont d'ailleurs revu leur taux à la baisse. Les boissons végétales sont à ce titre moins "surchargeantes" pour le métabolisme du jeune enfant.

Toute femme peut-elle envisager de nourrir son enfant sans lait de vache, et ce, sans avoir de connaissances particulières ?

Au niveau légal, on peut proposer les boissons végétales après 6 mois, lorsque l'enfant commence la diversification alimentaire. En tant que naturopathe, je dois me tenir à cette législation et je suis en mesure d'accompagner les parents vers les préparations infantiles les plus adaptées à leur enfant.

Quels sont les laits végétaux adaptés aux enfants à partir de 6 mois ?

Les préparations infantiles à base de lait d'amande (pour la minéralité), de lait de châtaigne (pour les sucres lents, les vitamines B, utile pour la flore intestinale de l'enfant). Plus l'enfant grandit, plus on peut alterner et utiliser par exemple la noisette, la coco.

Ensuite, il y a toutes les préparations végétales à base de céréales (riz, avoine, épeautre...) que j'estime moins intéressante car la céréale est tout de même acidifiante et qu'il en existe très peu adaptées aux bébés.

Faut-il rajouter quelque chose aux préparations infantiles végétales à partir de 6 mois ? Des huiles par exemple ?

Tout dépend de la situation. Si l'enfant est encore allaité et qu'on lui fait goûter du lait végétal en diversification, il est inutile d'ajouter quoique ce soit, puisqu'il trouvera les acides gras essentiels dans le lait maternel. Si l'enfant n'est pas allaité, il suffit d'accompagner ses premières purées de bonnes huiles riches en Oméga 3 et Oméga 6.

J'utilise assez souvent l'huile de cameline, riche en oméga 3 et au goût assez neutre et l’huile de périlla, une des plus riche en oméga 3.

Le colza a un goût plus prononcé mais est tout aussi intéressant. Côté oméga 6, je conseille les huiles d'onagre (plutôt pour les filles) et de bourrache (plutôt pour les garçons) et l'huile d'olive également.

Que conseiller alors pour les nouveaux-nés jusqu'à 6 mois, quand on n'allaite pas ?

Je conseille une préparation labellisée bio, à base de lait de vache, des marques BabyBio, Holle, Prémilait. La marque Hipp a une teneur plus élevée en protéines.

En cas de risque d’allergie ou d’intolérance aux protéines de lait, je recommande Bébé Mandorle, c’est la première préparation infantile issu de protéines de riz bio, sans huile de palme et sans gluten.

C’est une innovation dans le domaine de l’alimentation pour nourrisson tant au niveau de sa composition et que de son procédé fabrication qui ne détériore pas les matières premières.

Une fois ce choix fait, je conseille aux parents de conserver ce lait 1er âge jusqu'aux 12 mois de l'enfant. Les préparations de suite sont souvent plus riches en protéines, ce qui est un non sens puisque l'enfant commence à manger après 6 mois. Il trouvera des protéines dans son alimentation solide.

Mais toutes les marques proposent du lait 2ème âge car la publicité est interdite sur le 1er âge.

Et le gluten ? Quand l'introduire ?

J'ai longtemps conseillé d'attendre 9 mois pour introduire le gluten, afin de ne pas agresser l'organisme. Une étude de l'institut de recherche sur la maladie coeliaque indique que l'organisme de l'enfant doit rencontrer le gluten avant l'âge de 7 mois, et ce pour pouvoir "s'immuniser". Comme il n'y a pas de règle absolue et que je suis adepte d'un discours modéré, je conseille de l'intégrer autour des 7 mois, en petite quantité, et d'observer : un peu de pain, des petites pâtes, une semoule de blé, une fois par semaine. Observer les selles, la peau de l'enfant, et vérifier s'il y a une manifestation particulière. Savoir aussi que plus il y a d'allergies ou intolérance dans la famille, plus il est possible que l'enfant soit sensible.

En ce qui concerne les œufs, viandes, poissons, je propose de les intégrer à partir de 12 mois, car jusqu'à 1 an, le lait est l'aliment principal de l'enfant. Comme il contient déjà des protéines, il est inutile de surcharger l'enfant.

Voici l'ordre d'introduction que je recommande à mes patients en ce qui concerne les œufs, viandes, poissons, en fonction de la quantité de lait encore absorbée par l'enfant à 1 an :

  • volaille
  • poissons blancs
  • œufs coques ou mollet à mélanger dans une purée.
  • poissons gras (sardines, flétan...) en évitant les poissons prédateurs qui contiennent trop de métaux lourds.

A partir de 2 ans, la viande rouge (bœuf, agneau...) peut-être introduite si on le souhaite.

* La maltodextrine est un sucre de charge, l'un des éléments principaux glucidique des préparations infantiles. Sucré et inodore, son index glycémique est de 105 (celui du sucre de cuisine est à 64). La montée de la glycémie est aussi rapide après ingestion de maltodextrine et prati­quement identique à celle qui survient après ingestion de glucose. Cela sollicite beaucoup le pancréas et provoque une hypoglycémie réactionnelle. Des réactions intestinales ont été remarquées chez des nourrissons et des jeunes enfants. Source de glucide principalement utilisée dans les préparations infantiles. Résultat de la dégradation et du raffinage de l’amidon au cours de l’hydrolyse.

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