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Nutrition

Manger en pleine conscience, un plaisir pour les sens

Ananda vous invite à découvrir l'alimentation en pleine conscience.
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Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Manger en pleine conscience, c'est prendre le temps de prendre conscience de ce qu'il y a dans notre assiette, de se délecter des odeurs, des couleurs, des textures... C'est une pratique intéressante pour prendre conscience de ce que l'on mange et renouer avec nos sensations. Rencontre avec Ananda Ceballos, professeur de yoga et fondatrice de Yoome, qui propose des stages de formation à l'alimentation en pleine conscience.

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Que signifie manger en pleine conscience ?
Manger en pleine conscience, c’est regarder les aliments, décrypter les sensations que nous procure un plat, plonger dans les couleurs, les textures, les parfums, les saveurs et même les sons qui accompagnent nos gestes de manger et de boire. Manger en pleine conscience, c’est une dynamique de prise en main de son alimentation fondée sur les principes de la pleine conscience, c’est-à-dire l’observation bienveillante et non jugeante des sensations, des pensées et des émotions qui surgissent au cours d’un repas.

On mange souvent pour une autre raison que la faim. La pleine conscience peut nous aider à stopper ces mauvaises habitudes ? 
L’exercice de la pleine conscience en mangeant nous amène à observer les mécanismes qui nous poussent à manger, ce qui est le début du travail quand on veut changer certaines habitudes. Si par exemple c’est une compulsion alimentaire qui pose problème, une mini-méditation peut nous aider à devenir plus conscients de l’émotion qui est derrière : tristesse ? colère ? anxiété ?... Une fois que nous identifions ce que nous ressentons nous devenons capables de mieux y répondre et surtout de mieux prendre soin de nous même.

La pleine conscience appliquée à l'alimentation peut-elle aider à soigner la boulimie et l'anorexie ? 
Se nourrir en pleine conscience peut « aider à soigner », ce qui ne veut pas dire que la pleine conscience appliquée à l’alimentation soit une thérapie en elle-même. Les outils proposés lors du programme « Mindful Eating » de 9 semaines pour apprendre en manger en pleine conscience se sont avérés très efficaces dans l’accompagnement des patients boulimiques et hyperfagiques (souffrant de compulsions alimentaires). J’ai aussi constaté une nette amélioration de symptômes dans les cas de conduites restrictives obsessionnelles, grignotages pathologiques et dans le traitement de l’orthorexie, (l’obsession de manger sain), ces derniers étant des troubles de l’alimentation considérés comme « atypiques ». Dans les cas de l’anorexie, on a encore besoin de plus d’études pour pouvoir affirmer l’efficacité de cette approche.

Vous proposez des stages pour retrouver une relation harmonieuse avec l'alimentation. En quoi les personnes qui n'ont pas de problèmes de comportements alimentaires peuvent-elles néanmoins améliorer cette relation ?
On a tous une relation plus ou moins affective avec la nourriture, ce qui est tout à fait sain est normal. Dans mes stages j’accompagne des personnes qui, ayant ou pas une pathologie, veulent apprendre à distinguer la « faim du cœur » de la « faim du corps ». Ensemble, on explore des alternatives pour nourrir le cœur sans forcément manger, mais aussi à ne pas avoir honte d’utiliser les aliments pour améliorer son état émotionnel.  L’important c’est de savoir comment le faire et en quelles quantités…

Vous insistez sur le fait qu'il faut changer ses habitudes alimentaires par l'auto-compassion et non l'auto-critique. Qu'entendez-vous par là ? 
Imaginez que vous décidez de suivre un régime pour maigrir et que vous faites, un jour, un écart alimentaire. Vous pouvez réagir avec une attitude hyper-critique qui se traduit par des pensées du type : « ça y est, tout est foutu », « tu es nul(le) », « tu n’arriveras jamais »…, un schéma de comportement que j’appelle du « noir ou blanc ». Ce type de réaction va automatiquement déclencher dans votre cerveau la sécrétion d’ hormones appelées « du stress » (adrenaline et corticoïdes), car il se sent sous pression, sous menace. Inversement, si vous vous engagez dans un régime et que vous pratiquez la pleine conscience, vous apprendrez à répondre à cet écart alimentaire en développant une attitude d’amour bienveillant envers vous-même. Votre cerveau secrètera alors des  hormones du « bien-être » (ocytocine et endorphines), vous vous sentirez ainsi dans une plus grande sécurité émotionnelle, à partir de laquelle votre engagement dans un processus de changement, comme par exemple un régime, deviendra envisageable, agréable, plus réaliste et donc finalement plus efficace!

Quelle est l'importance des couleurs dans notre assiette ? 
Enorme ! La vue intervient constamment dans notre conduite alimentaire. Les couleurs ont une grande influence sur notre comportement pré-ingestif, c’est-à-dire, sur la façon dont nous percevons la faim et sur ce que nous faisons avant d’initier un repas. Quand on nous présente un aliment, les couleurs nous permettent de le reconnaître, de l’identifier, mais elles contribuent aussi à créer des attentes, à anticiper le plaisir ou le déplaisir qu’il va nous procurer. Il y a des études qui montrent par exemple que les couleurs chaudes inspirent l’envie de manger tandis que les couleurs froides seraient moins alléchantes. La pleine conscience nous apprend qu’il est important d’apprendre à reconnaître « la faim des yeux » pour parvenir à la combler. Lorsque nous regardons les aliments vraiment, nous pouvons déjouer les tactiques « pousse-au-crime » des publicitaires et écouter les signaux de faim et de satiété que notre corps nous envoie, nous réappropriant ainsi notre liberté de manger.

La texture des aliments joue-t-elle un rôle dans notre plaisir gustatif ? 
Avant même la naissance et pendant toute notre existence, la bouche est un organe de pur désir. Elle a envie d’éprouver des sensations agréables, elle veut que ce soit toujours la fête ! Mais voilà, elle s’ennuie vite, et quand elle s’ennuie, elle demande à être remplie, provoquant parfois une absorption trop élevée de calories. Or, si nous sommes présents à ce qui se passe dans notre bouche quand nous mangeons, si nous guettons les réactions de nos papilles, si nous prêtons attention aux mouvements de la langue, nous pouvons renforcer le plaisir gustatif avec moins de nourriture et sans être frustrés. Gardées en bouche, les textures se modifient : dur, mou, onctueux, râpeux… Qui ne se délecte pas du carré de chocolat qui fond en bouche ? Donc « pour qu’il y ait une fête dans la bouche, dit Jan Chozen Bays, il faut que l’esprit soit invité ». Quand on mange en pleine conscience on invite la conscience dans la bouche et la conscience est le meilleur exhausteur du goût.

Ananda Ceballos enseigne le yoga depuis 15 ans. Elle a fondé Yoome et propose des ateliers basés sur le programme Mindful Eating, Conscious Living. Toutes les infos sur yoome.fr 

Envie d'essayer sans tarder ? Ananda propose une soirée le mardi 22 Mars

18h00- 19h30 Cours de Yoga
19h45-21h45 Atelier & Diner en Pleine Conscience

à NATA28 rue Planchat - 75020 Paris

infos : contact@yoome.fr

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