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Méthanisation : la bonne solution ?

Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Alternative à l’enfouissement et à l’incinération, la méthanisation a ses fervents défendeurs. Cette méthode de valorisation des déchets se veut plus « verte » et moins chère que les deux autres. Serait-ce la solution miracle pour résoudre le casse-tête du traitement de déchets ?

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Méthanisation : la bonne solution ?

La méthanisation, un processus naturel

La méthanisation est un procédé par lequel les déchets organiques (biomasse agricole, sous-produits de l’industrie, …) deviennent des sources d’énergie. Ces déchets sont stockés dans des cuves hermétiques où, privés d’oxygène, ils sont soumis à l’action des bactéries. On en retire du biogaz et du digestat, qui sont valorisables. Le biogaz est composé à plus de 50% de méthane, mais également de dioxyde de carbone (35%), d’eau et d’autres composants chimiques en petite quantité. Le digestat, qui forme la plus grande partie des résidus de la méthanisation, est un résidu solide, composé des déchets organique non dégradés, des déchets minéraux et des bactéries.

Les deux résidus doivent être traités avant d’être valorisés.


Une valorisation complète des déchets de la méthanisation

Le biogaz est valorisé de manière thermique, électrique ou sous forme de biocarburant. La valorisation thermique nécessite la combustion du biogaz. La chaleur ainsi dégagée permet de produire de l’eau chaude ou de la vapeur à haute ou basse pression. Cependant, il est difficile de transporter le résultat de cette valorisation, les débouchés sont donc limités à l’environnement immédiat. La valorisation électrique est plus concluante : le biogaz alimente une turbine qui produit de l’électricité qui est exportée ensuite sur le réseau public. En cas de cogénération, le moteur de cogénération biogaz produit de l’électricité et de la chaleur. L’électricité est envoyée sur le réseau public tandis que la chaleur reste réservée à un emploi local. Si toute la chaleur produite est utilisée, on atteint un rendement de l’ordre de 85% (Source : Neskao). L’utilisation du biogaz comme carburant reste peut répandue en France, alors que cet usage est fortement développé en Suède par exemple. Une fois épuré, le biogaz est semblable à du gaz naturel. Il peut donc être utilisé pour faire rouler des véhicules. Pour l’instant, seules quelques villes en France, dont Lille, ont choisi de faire rouler leur flotte de transports en commun au biogaz.

Le digestat résultant de la méthanisation est une boue liquide, pâteuse ou solide. Nettement moins odorant que les déchets organiques qui en sont à l’origine, grâce à l’intervention des bactéries, il est aussi plus fertilisant. La teneur en azote, potassium, phosphore et calcium reste la même, mais la forme sous laquelle est présente l’azote n’est plus la même (ammoniacale et non plus organique) et il est donc plus facilement assimilable par les cultures. Le digestat est une matière fluide et homogène qui pénètre plus facilement le sol et est facile à épandre.


Quelles conséquences pour l’environnement ?

La méthanisation est un processus très positif pour l’environnement. Le biogaz obtenu est une alternative durable aux énergies fossiles pour la production d’énergie. Le traitement que subissent les déchets organiques lors de la méthanisation et de la valorisation de ses résidus permet de contrôler la production de méthane et d’éviter la pollution directe de l’atmosphère. Si le digestat obtenu est à haute valeur agricole, il est une alternative crédible aux engrais chimiques. De plus, il permet un retour du carbone dans le sol grâce au compost. Il y a donc réduction des émissions de gaz à effet de serre.


La méthanisation ne pourra cependant pas se substituer complètement aux autres forme de traitement de déchets car tous les déchets ne sont pas organiques. Cependant, elle mérite que l’on y prête attention car en plus de son aspect positif pour l’environnement, elle permet de produire de l’énergie à partir de ce qui est normalement considéré comme des déchets dont on n’attend rien. Mais pour arriver à avoir des coûts de traitement minimums, il faut un système de tri et de collecte des déchets organique à la base efficace et peu coûteux. Des projets de centres de méthanisation des ordures sont à l’étude en France, et l’Etat devrait s’y intéresser suite au rapport du groupe « Déchets » du Grenelle de l’Environnement. Face à l’intérêt de nos voisins européens pour cette filière de valorisation, la France devrait se bouger pour ne pas faire figure de mauvais élève.

Claire Sejournet

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