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Consommation

Loi anti-gaspillage: "la distribution des surplus ne répare pas un système alimentaire"

Le gaspillage alimentaire : un problème de société
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Caroline Vazquez
Caroline Vazquez
Mis à jour le 25 février 2021
Adoptée en février 2016, la loi anti-gaspillage doit voir prochainement être mise en application. Deux experts de la City University de Londres s'interrogent sur l'intérêt du don alimentaire pour les associations.

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"Plus de 10 millions de tonnes de déchets sont jetés chaque année" selon le Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer. Les grands acteurs de la chaîne, des producteurs aux distributeurs, ont désormais l'obligation de se soumettre à la loi anti-gaspillage qui a été adoptée en février 2016 et qui sera appliquée en février 2017. Elle prévoit entre autres, "la sensibilisation et la formation de tous les acteurs, la mobilisation des acteurs au niveau local et une communication régulière auprès des consommateurs, en particulier dans le cadre des programmes locaux de prévention des déchets".

"Les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire sont mises en oeuvre dans l'ordre de priorité suivant : la prévention du gaspillage alimentaire, l'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation, la valorisation destinée à l'alimentation animale et l'utilisation à des fins de compost pour l'agriculture ou la valorisation énergétique, notamment pas méthanisation", ajoute-t-on dans le texte. 

Le don de denrées alimentaires : une alternative pas si viable...

Outre-Manche, on ose remettre en question les bénéfices d'une loi anti-gaspillage. En effet, un rapport de la Food Research Collaboration de la City University of London interroge sur l'intérêt du don alimentaire pour les associations et autres banques alimentaires."Un don de nourriture n'est pas une solution à long terme et ne répondra ni aux besoins des personnes en situation précaire, ni aux problèmes de gaspillage de nourriture" selon les conclusions du rapport. Contrairement à la France et à l'Italie, le Royaume-Uni n'a pas encore adopté ce dispositif. 

Le Professeur Martin Caraher et le Dr Sinéad Furey pointent du doigt ce procédé qui ne résoudrait en rien le coeur du problème, à savoir la pauvreté. Cette loi ne ferait qu'au contraire, renforcer les inégalités sociales et n'enrayerait en rien le gaspillage. "Il est dégradant d'avoir une approche à deux niveaux où certains citoyens peuvent choisir leur nourriture par des moyens socialement acceptables alors que pour d'autres, ce choix est fait à leur place. La distribution des surplus alimentaires ne réparera pas un système alimentaire qui fonctionne mal..."

Pour eux, cette initiative de loi anti-gaspillage adoptée en France, est un fourre-tout où sont mélangés précarité alimentaire et gaspillage. "Les problèmes de gaspillage et d'insécurité alimentaire doivent être traités en tant que problèmes distincts. Pour répondre au problème d'insécurité alimentaire, les professeurs disent que seule une disposition globale sur la sécurité sociale peut fournir une solution, en argumentant que les gouvernements doivent s'assurer que les retards dans le paiement des allocations et les sanctions n'amènent pas les familles à chercher de l'aide auprès des banques alimentaires et que le fossé entre le revenu et le coût de la nourriture soit comblé".

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