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Le jeûne, révélateur du génie métabolique

Jeûner, une pratique de bien-être et de santé
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Roxane Nonque
Roxane Nonque
Mis à jour le 25 février 2021
Ancienne pratique religieuse, le jeûne revient depuis quelques années sur le devant de la scène pour ses vertus de bien-être. Et s'il était la clé de la véritable purification, tant physique que psychique?

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Ce n’est que très récemment que nos habitudes alimentaires sont devenues celles que nous connaissons. En septembre dernier, le physiologiste Jean-François Toussaint affirmait, sur le plateau de l’émission Allô Docteurs, que l’unicité d’un repas quotidien avait probablement été l’une des plus longues périodes sur lesquelles nous avions réglé nos habitudes, ce qui impliquerait que le fait de consommer trois repas quotidiens, voire plus, serait complètement dissocié de la façon dont nous avons évolué.

Dans son ouvrage Le jeûne, une nouvelle thérapie?, prolongement du film à succès du même nom, Thierry de Lestrade, documentariste maintes fois primé, plante le décor : “Et si le jeûne était une méthode simple et efficace pour traiter de nombreuses maladies ? Dans une société où la logique consumériste est poussée à l’absurde, le jeûne pose une question paradoxale : moins peut-il être plus ?”.

Hippocrate lui-même, surnommé “Le prince des médecins”, préconisait déjà au Ve siècle avant notre ère de jeûner régulièrement. Oubliée au profit d’autres méthodes, cette pratique fut remise au goût du jour dès 1822 par le docteur Isaac Jennings, suivi très rapidement par Herbert Shelton et Arnold Ehret pour ne citer qu’eux. Plus récemment, les médecins soviétiques sauvaient des milliers de patients grâce à cette thérapeutique dans les années 1950.

Si nous observons la nature, nous remarquons que lorsqu’un animal est blessé ou malade, il se met spontanément en retrait en s’abstenant de nourriture, de la même façon qu’un enfant souffrant refusera certainement de manger. Enseignant de santé et dirigeant de l’association “Régénère”, Thierry Casasnovas nous apporte son analyse : “Le jeûne ne guérit rien, il permet simplement de mobiliser au mieux les ressources du corps pour permettre ce travail de nettoyage, d’épuration, de destruction et de reconstruction qui est la nature même du vivant”.

Comprendre le fonctionnement d'un jeûne sur l'organisme

Selon la loi de l’homéostasie développée par le physiologiste français Claude Bernard en 1866 : “Tout système laissé à lui-même en l’absence de perturbation extérieure reviendrait spontanément au bout d’un certain temps à son état d’équilibre, ceci au travers de multiples processus régulateurs”. L’humain adulte se serait-il alors, par la force des choses, déconnecté de son ressenti instinctif au profit de dogmes ? Sandrine Lefoye, naturopathe et hôte du centre “Les belles humeurs”, nous rassure ; selon elle, notre corps, qui a su garder en mémoire le processus fabuleux du jeûne, sait encore mettre en place ses merveilleux mécanismes.

Dans les faits, pendant les 24 heures qui suivent le dernier repas, l’organisme puise son énergie dans le glucose présent dans le sang et dans le glycogène stocké dans le foie et les muscles. Au bout de 24 à 48 heures, ne sachant plus où trouver son carburant, le corps va se mettre à transformer lui-même ses protéines en glucose par un procédé appelé néoglucogenèse. Cette solution ne pouvant durer indéfiniment, il va alors enclencher un autre processus.

À partir de deux à trois jours, avec des variations possibles selon les individus, le corps va laisser le soin au foie et aux reins de fabriquer des molécules de substitution en puisant dans les tissus adipeux, c’est la cétogenèse. Ces corps cétoniques issus de la décomposition des lipides sont alors parfaitement capables de faire fonctionner les cellules. Cet aspect est d’autant plus intéressant lorsque l’on sait que le corps ne va pas se mettre à consommer ses réserves de manière aléatoire mais en établissant soigneusement un ordre de priorité avec, en ligne de mire, ses tissus les plus faibles, dégénérés et toxiques. En l’autolyse réside en effet la capacité de l’organisme à désagréger ses propres tissus et à protéger ses organes vitaux tout en apportant les nutriments essentiels à sa reconstruction.

Le repos digestif, mental et physique induit par le jeûne laisse alors un maximum d’énergie disponible au corps pour enclencher ce programme de nettoyage exceptionnel. L’organisme va se mettre à brûler ses réserves dans lesquelles sont notamment stockés polluants environnementaux et toxines en tout genre qu’il ne sait plus éliminer. L’utilisation de notre énergie, dont une grande partie est habituellement utilisée pour la digestion, s’en retrouve nettement optimisée, offrant enfin à notre système immunitaire habituellement surmené un peu de répit.

Des répercussions très directes

En revanche, il faut alors s’attendre à ce que cette phase de nettoyage profond soit plus ou moins mal vécue. En effet, nos organismes étant généralement très encrassés, il se pourrait bien que le ou les premiers jeûnes ne soient consacrés qu’à la détoxification, celle-ci induisant des états de malaise passablement inconfortables, prévient Thierry Casasnovas, bien que la plupart du temps sans gravité. Sandrine Lefoye insiste sur l’importance d’aller au-delà de ces symptômes en ne cherchant pas simplement à remettre en circulation les toxines, ce qui serait contre-productif. Il faut aussi les éliminer en aidant, au moyen de diverses techniques, nos cinq organes émonctoires que sont la peau, les poumons, le foie, les reins et le tube digestif – mais aussi secondairement l’utérus via les règles – à accomplir leur mission d’épuration.

Au bout de trois jours, la capacité pulmonaire maximale augmente de façon notable, tout comme le métabolisme et la sécrétion des hormones responsables du système nerveux sympathique. Ces effets positifs sont également observables sur la tension artérielle, les connexions neuronales et la flore intestinale. Pour ne rien gâcher, dans un corps régénéré le cerveau fonctionne d'une manière surprenante, l'esprit est apaisé, les pensées sont plus claires, plus fluides, les capacités cognitives sont étonnamment décuplées.

Jeûner avec les bonnes motivations et dans les bonnes conditions


"Contrairement aux idées reçues, jeûner n’affaiblit pas, si tant est que l’état initial du jeûneur soit bon, sans dénutrition au niveau musculaire ou faiblesse immunitaire", nuance Anthony Berthou, nutritionniste spécialisé en micro-nutrition. Il est d’ailleurs généralement plus simple de jeûner que de réduire son alimentation pour la simple et bonne raison que, lors d’un régime, l’apport de nourriture est insuffisant pour satisfaire les besoins métaboliques mais trop important pour déclencher l’auto-restauration. Il faut rappeler que jeûner n’est pas une solution miracle pour perdre du poids ; cela ne doit par conséquent pas être la motivation première, bien que ce soit l’occasion de reprendre confiance en son corps, de se reconnecter à soi et d’appréhender le manque autrement.

La grossesse et l’allaitement, les ulcères de l’estomac, les maladies nécessitant un traitement médical, les insuffisances hépatiques et rénales, les pathologies auto-immunes, les susceptibilités aux infections, la sarcopénie, le manque de vitalité, la maigreur, les troubles alimentaires et surtout la peur sont autant de contre-indications à la pratique du jeûne, bien que chaque cas soit évidemment différent.

D’après Sandrine Lefoye, toute personne en bonne santé peut aisément faire un jeûne d’une semaine à condition que ce soit le juste moment. Le jeûne est une démarche très intime, un rendez-vous avec soi-même, il doit être une évidence. Qu’il soit intermittent, alterné, court, moyen, long, hydrique, sec, actif ou encore au repos, chaque type de jeûne serait donc efficace pour peu qu’il soit adapté à la personne qui s’apprête à le réaliser, selon la finalité qu’elle souhaite.

Au docteur Jean-Pierre Willem de conclure : "Le jeûne peut être une solution pour échapper à une fatalité: si nous vivons de plus en plus vieux, c'est pieds et poings liés aux béquilles chimiques fournies par l'industrie du médicament".

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