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Etudes et carrières : devenez le "lanceur d'espoir" de votre adolescent

"Choisir une orientation est un moment crucial. Pour votre ado, parce qu'il a le sentiment de "jouer sa vie", et pour vous, car vous revivez votre propre histoire à travers la sienne."
© Jernej Graj/Unsplash
Caroll Le Fur
Caroll Le Fur
Mis à jour le 25 février 2021
La fin de la scolarité approche pour votre grand, et il ne sait pas vers quoi se diriger. Peut-être vous rappelle-t-il votre parcours d'étudiante, avec ses doutes et ses errances ? Vous êtes pourtant la mieux placée pour l'écouter et le guider vers son chemin. Faites confiance et avancez ensemble !

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #24 août-septembre 2019

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L’orientation, tout comme l’éducation, doit permettre à chacun de trouver sa place dans le monde et de disposer de tous ses moyens intellectuels, créatifs et affectifs pour devenir un être humain à part entière.

Choisir une orientation est un moment crucial. Pour votre ado, parce qu’il a le sentiment de "jouer sa vie", et pour vous, car vous revivez votre propre histoire à travers la sienne. L’incertitude du monde de l’emploi pousse les parents à pousser leurs enfants à faire des études qui parfois ne leur correspondent pas.

Vous souhaitez le meilleur pour vos enfants

En tant que parents, vous transmettez des modèles et incitez inconsciemment vos enfants à suivre une voie qui vous correspond. Vous avez peur de les voir rater leur vie et vous avez peur de rater leur éducation.

De nombreuses études et analyses de sociologues viennent alimenter le débat du déterminisme social. Il en ressort des statistiques édifiantes:

  • un fils qui a un père dans l'armée est 5 fois plus susceptible d’y entrer ;
  • dans le secteur de l’agriculture, la probabilité qu’un enfant exerce le métier de ses parents est 7,6 fois supérieure à la moyenne ;
  • les filles d’un père scientifique ont près de 4 fois plus de chances de travailler dans cet environnement ;
  • un fils dont la mère travaille dans le droit a 7 fois plus de chances d’exercer dans ce milieu professionnel.

Les chiffres de la reproduction sociale sont sans appel : les conditions de naissance continuent, aujourd’hui comme hier, à déterminer le destin des individus.

Posez-vous donc la question de la part de liberté de vos enfants dans leur choix de carrière

Pour vous permettre d’être davantage clairvoyant en ce qui concerne vos influences, bonnes ou mauvaises, je vous propose de lire cette liste appelée "la liste des SY". Cette liste regroupe des syndromes plus ou moins faciles à identifier. En la parcourant, interrogez-vous : "Suis-je assez neutre dans ma façon d’aborder son futur ?"

Le syndrome de réussite par procuration : les parents vivent à travers les réalisations de leur enfant sur le plan académique. Vous ne faites plus la différence entre vos propres besoins de réalisations et de succès et les siens. Vous êtes surinvestis. Vous y consacrez tout votre temps et votre énergie comme s’il s’agissait de votre propre parcours.

Étudiant, Paul était un basketteur recruté en centre de formation professionnel. Il poursuivait en parallèle des études exigeantes, mais sa vie, c’était le basket. Tout s’est arrêté suite à un accident de voiture dans lequel il perd l’usage d’un œil. Stan, son fils, possède les mêmes qualités sportives, à la différence près qu’il ne veut pas en faire son métier. Il considère cette activité comme un loisir mais refuse les contraintes inhérentes au statut de professionnel. Paul avoue rechercher à influencer son fils à poursuivre en professionnel : "J’aimerais tant vivre mon rêve à travers mon fils", avoue-t-il finalement.

Le syndrome d’autorité incite vos enfants à penser que votre parole est infaillible et ne doit pas être remise en cause. Les parents, premières figures d’autorité, exercent un pouvoir plus ou moins inconscient.

"Depuis petit, mes parents me prédisent un avenir de médecin ou d’avocat. Ils m’ont poussé à faire un bac scientifique et ensuite à faire médecine. J’ai échoué. J’ai alors rejoint la filière droit, le second choix de mes parents. Cette pression me pèse. Je n’ose rien leur dire mais je sais que je perds mon temps."– Selim, 20 ans, étudiant à l’Université de Lyon 3.

Le syndrome de l’autocensure interdit de concevoir d’autres perspectives que celles qui dominent dans le milieu social. L’enfant ne s’autorise pas à imaginer une autre voie que celle suivie par son entourage proche.

Pierre est très bon élève. Ses deux parents ont fait une prestigieuse classe préparatoire aux grandes écoles. Tous deux n’envisagent pas autre chose pour leur fils. Celui-ci ne se pose même pas la question, bercé par cette perspective depuis toujours.

Le syndrome du mouton de Panurge privilégie la pensée collective. Il traduit la tendance naturelle à développer une vraie confiance en la majorité, perçue comme ayant forcément raison. Ce penchant favorise souvent le choix des indécis.

Louis est depuis toujours passionné d’art mais s’intéresse aussi au digital. Mais peu à peu, tout au long de sa scolarité, il s’éloigne de ces deux idées, ne sachant comment choisir. Ses trois meilleurs amis et son cousin vont intégrer une école de commerce. Il penche alors vers cette filière business. Il se convainc qu’il s’agit de la meilleure option. Louis a réfléchi par défaut et va suivre une route sans conviction profonde.

Le syndrome du miroir sans tain limite l’ouverture à d’autres croyances. Il s’agit de prendre en considération uniquement les informations qui vont dans le sens de convictions ancrées. Dans cette situation, tout ce qui est méconnu est inévitablement occulté.

Quentin est passionné de jeux vidéo. Bernard, son père est un financier pur jus qui a du mal à accepter l’engouement de son fils pour ce secteur. Quentin est bien renseigné sur les filières. Il ne s’intéresse à rien d’autre. Il oppose à ses parents un raisonnement très construit sur la facilité d’obtenir un job dans ce secteur. Bernard repousse cette idée.

Le syndrome du briseur de rêve pousse les enfants à ne pas tenter ce qui semble inaccessible. Des parents qui refusent d’écouter les rêves. Une attitude régie par la peur, comme un instinct de conservation qui refuse la prise de risque.Fouler les sentiers battus plutôt que faire du hors-piste.

Charlotte rêve de devenir "nez". Un métier qui requiert une double compétence : une solide formation scientifique en chimie et de la créativité pour créer des expériences olfactives. Ses parents sont sensibles à cette envie mais la pénurie de postes et d'opportunités de carrière leur fait peur. Elle décide finalement de poursuivre en école d’ingénieur, un parcours balisé aux multiples débouchés.

En tant que parents, il est crucial d’avoir l’humilité et la curiosité nécessaires pour jouer un véritable rôle d’orientActeur(1). Donner envie de parler, d’être écouté, faire éclore le dialogue, aborder de façon positive les divergences sont autant de challenges à relever. Construire un parcours d’orientation qui a du sens est un défi. La communication en est le dépositaire. Il s’agit d’un jeu à deux voix qui nécessite de savoir accepter la libre parole de l’autre, faire des compromis et ne pas perdre de vue que l’objectif final est de favoriser des moments de partage enrichissant. Les parents ont à créer une relation qui est le berceau de l’échange constructif et bienveillant pour un avenir radieux.

Parents, soyez des lanceurs d’espoir !

(1) OrientActeur: un néologisme apparu lors d’ateliers destinés aux parents. Ce mot associe "orientation" et "action", l’un n’allant pas sans l’autre pour être efficace.

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