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Les conseils de l'ASEF pour manger mieux

Mis à jour le 25 février 2021
Faut-il passer au « Bio » ? Peut-on manger de la viande sans culpabiliser ? Comment choisir son poisson pour éviter PCB, métaux lourds, etc. ? Manger sain en respectant l’environnement, est-ce possible? Autant de questions auxquelles les médecins de l’ASEF tentent d’apporter une réponse.

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Fruits et légumes = Pesticides et pollution de l’eau ?
La France, premier consommateur européen de pesticides, ne compte aujourd’hui que 2% de surfaces cultivées en "Bio". En 2009, le rapport de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes estimait que 52,1% des fruits et légumes analysés en France en 2007 comportaient des résidus de pesticides et que 7,6% dépassaient les doses autorisées. Or, si plusieurs études scientifiques ont permis de montrer à quels risques les agriculteurs s’exposaient en manipulant des pesticides, on mesure encore mal l’effet à long terme des faibles doses ingérées par les consommateurs et surtout celui des interactions entre les différents produits. D’autant plus que le consommateur est également exposé aux pesticides via l’eau. En 2005, l’Institut Français de l’Environnement a trouvé des pesticides dans 91% des points de mesures en rivière et dans 55% des eaux souterraines.

Alors faut-il passer au "Bio" ?
Le "Bio" est bien sûr le mode de culture qui paraît le plus durable et le moins polluant… à condition qu’il soit local. En effet, celui que l’on trouve en grande surface, s’il respecte le cahier des charges du 'Bio', est souvent importé de très loin par les grandes surfaces qui le paient moins cher à l’étranger. Il faut donc faire attention au "Bio" qui voyage! Premièrement, ces produits ont une importante empreinte écologique, puisqu’ils ont parfois fait le tour du monde. Importés, ils ne sont pas forcément soumis à la même réglementation pour l’obtention du label. Enfin, ayant voyagé de longues heures, ils ont perdu de leurs qualités nutritionnelles et gustatives.

Le non-Bio local est-il préférable au 'Bio' venu du bout du monde ?
Au niveau de l’avantage nutritionnel, ce qui importe le plus c’est de savoir si le produit est local et de saison, et donc frais ! Par exemple, il faut éviter d’acheter des tomates venues de l’autre côté de la planète au mois de février ! Il faut donc donner la priorité aux produits locaux, de saison et dans la mesure du possible les choisir "Bio". Car la question du "Bio" se pose surtout par rapport à ce qu’il n’apporte pas : pas de produits chimiques, pas de pesticides, etc. Ceci étant si vous ne pouvez pas vous le permettre, consommez tout de même des fruits et légumes, car leurs bénéfices pour la santé restent plus importants que les méfaits liés à leurs contaminants. Pensez tout de même à bien les rincer !

Viandes = Antibiotiques et gaz à effet de serre ?
Au début du siècle, consommer de la viande était réservé aux jours de fête. Aujourd’hui, nous en consommons quotidiennement. Est-ce bon pour la santé et pour la planète? La consommation de viande est incriminée par de nombreuses études. Volailles et lapins sont pointés du doigt en raison des taux importants d’antibiotiques qu’ils contiennent, quant aux porcs et aux bovins, ils sont eux mis en cause dans le développement de l'obésité et de certains cancers. En 2005, l’étude EPIC menée par le Pr Elio Riboli du Centre International de Recherche contre le Cancer a montré que le risque de cancer colorectal était 3 fois plus élevé chez les consommateurs réguliers d’au moins deux portions quotidiennes de viandes rouges et/ou de charcuterie que chez ceux qui ne mangeaient qu’une portion par semaine.

Autre problème lié à l’abondante consommation de viande: le réchauffement climatique. L’élevage est en effet la deuxième source mondiale de gaz à effet de serre. Produire 1 kilo de bœuf revient à produire 14,8 kilos de CO², soit à parcourir 121 kilomètres en voiture. Mieux vaut donc un végétarien roulant en 4x4 qu’un mangeur de steak à vélo… De plus, l’élevage suppose une production intensive de céréales pour nourrir le bétail, qui entraine une déforestation accrue et l'utilisation de nombreux traitements pesticides. Quant au bétail, lui est soigné à coup d’antibiotiques, et tout ceci se retrouve dans l’eau notamment via les déjections des bêtes.

Et l'alcool ?
En mars 2008, une étude sur le vin a été publiée. 40 bouteilles de vin rouge ont été analysées – 34 étaient issues de l’agriculture intensive et 6 de l’Agriculture Biologique. Les vins ont été sélectionnés parmi des marques à bas prix, aussi bien que parmi les marques des plus célèbres du monde. Les 34 vins conventionnels testés été contaminés par les pesticides. Les niveaux de contamination étaient dans certains cas 5 800 fois plus élevés que ceux autorisés pour l’eau potable ! Les vins 'Bio', eux, ne contenaient pas de pesticides à l’exception d’un contaminé par les pulvérisations du champ voisin.

Poissons = PCB et extinction des espèces ?
Est-il devenu suicidaire de manger du poisson? Entre "les poissons sont pollués" et "les poissons vont disparaître", difficile de savoir quoi consommer… D’abord, en ce qui concerne les espèces menacées, il est tout de même possible de faire quelque chose en tant que consommateur, notamment éviter de consommer des espèces très à la mode comme le thon rouge... On peut également privilégier les produits portant le label MSC (seulement en surgelés), qui garantie un contrôle des stocks, ou acheter des produits frais issus de la pêche locale.

Sur le plan de la santé, les taux de polluants présents dans les poissons posent problème. En France, les poissons d’eau douce sont contaminés par les PCB, un polluant organique persistant, interdit depuis 1987 ; mais toujours présents dans nos rivières ! Pourtant, les poissons sont une source indispensable de phosphore, d’iode et d’oméga 3. Des molécules particulièrement importantes dans la prévention de la démence et pour les femmes enceintes. Cependant, compte tenu de la toxicité des métaux lourds et des PCB pour ces mêmes femmes enceintes, nous recommandons de ne pas consommer plus de 150 grammes par semaine de poissons d'eau douce et/ou prédateurs comme la lotte, le loup, l’empereur, le thon, la truite.

Plats tout prêts = Obésité et suremballage ?
Tout d’abord, les plats tout préparés sont voraces en énergie, en eau et en emballages ! Ils ne sont donc pas très bons pour la planète. Mais pour la santé ? Il semble que ça ne soit pas beaucoup mieux. Bourré de sel, de colorants, d’exhausteurs de goûts et surtout d’acides gras, leur consommation est mise en cause dans l’augmentation des cas d’obésité, mais aussi dans celle des taux de cholestérol. En limitant votre consommation de plats tout préparés, vous ferez donc du bien à la planète, mais aussi à votre corps.

Pour voir le reportage "Assiette tous risques", cliquez ici.

ASEF

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