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Portrait d'artiste

Les plumes comme oeuvre d'art : portrait de Chris Maynard

Travailler la plume de l'oiseau, c'est un envol vers l'oubli des tracas quotidiens
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Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Il a choisi les plumes comme support d'expression pour son art... Le témoignage de Chris Maynard.

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Cet article a été publié dans le magazine Fémininbio #16 Avril-Mai 2018

La plume est porteuse d'une signification que j'apprécie et qui est partagée par de nombreuses cultures : elle symbolise l'espoir, l'exploit, la transformation, l'évasion, les ponts entre les mondes et la liberté. Pourquoi ? Parce que les oiseaux peuvent voler alors que nous, humains, ne pouvons qu’en rêver.

Petit, je pouvais passer des heures allongé dans la mousse à regarder les grands arbres et les oiseaux qui volaient entre eux, dans la forêt, derrière la maison de mes parents, à Seattle. La nature est ma muse et mon réconfort. Alors que nous en sommes de plus en plus déconnectés, je souhaite à travers mon art promouvoir l'appréciation et la compréhension du monde naturel.

Choisir les plumes comme médium d'expression m'a offert une connexion tangible avec les oiseaux et la nature qui peut sembler très loin de nos environnements animés et civilisés. Elles retiennent l'essence de l'oiseau qui les a perdues: sa beauté, sa possibilité de voler, sa force délicate. C'est d'autant plus fort que je ne travaille qu'avec des plumes tombées naturellement. Lorsque je réalise une œuvre, l'oiseau auquel elles appartenaient est peut-être encore vivant.

Parfois, je me surprends à tenir une plume dans la main pendant une demi-heure ou plus, pour l'observer, la triturer, la laisser tomber et regarder de quelle manière elle se meut. J'utilise de larges plumes comme celles des dindons, qui sont assez grandes pour être coupées. Il m'arrive d'utiliser des plumes naturelles très colorées, mais mon travail porte plus sur les formes que sur les couleurs.

Couper et sculpter les plumes s'inscrit dans un processus créatif plus long, qui passe par la conception, le dessin, le choix de la bonne plume, le montage... Quand j'en suis à l'étape de la sculpture de la plume, que je réalise avec de petits scalpels, toutes mes pensées et mes soucis disparaissent. Il n'y a plus que la plume et moi, très concentré. Quand j'ai travaillé longtemps sur une œuvre, par exemple une nuée d'oiseaux en vol et que j'en vois une, j'ai l'impression de voir les silhouettes que j'ai découpées en mouvement. C'est un peu bizarre.

Cela fait dix ans que je travaille sur les plumes. Pour autant, je ne me lasse pas de regarder les oiseaux, en particulier pour repérer des poses intéressantes ou drôles. Au fond, j'ai le sentiment que la vie peut être si terrifiante par moment que je recherche l'humour pour contrebalancer cette peur.

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