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Votre enfant ne sait pas partager ? Guidez-le !

votre enfant ne sait pas partager
Si possible, quel que soit l’âge des enfants, faites en sorte qu’ils aient chacun leur chambre ou, à défaut, leur espace bien défini dans une chambre commune.
Limor Zellermayer / Unsplash
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Nathalie Desanti
Nathalie Desanti
Mis à jour le 25 février 2021
Qui n’a jamais constaté voire déploré que son enfant ne soit pas très partageur ? Quel parent n’a jamais intimé l’ordre de prêter, avec plus ou moins de succès ? Le partage n'est pas une si mince affaire lorsqu'on est enfant, et connaître quelques-uns de ses ressorts peut vous aider à guider votre petit dans ses rapports aux autres.

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #24 août-septembre 2019

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Prêter, partager. Ces notions nous parlent en tant qu'adultes. On en connait le fonctionnement, les risques parfois, mais surtout, et pour la grande majorité d’entre nous, on connait le plaisir et la satisfaction que cela induit.

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Mais pour nos enfants, est-ce la même histoire ? Pas toujours. Car partager c'est diviser et répartir en parts égales entre des personnes, ou posséder une chose avec une ou plusieurs personnes. C’est aussi fragmenter, fractionner, séparer, disjoindre, scinder, démembrer, déchirer... Et là, ça commence à faire mal. Si le tout-petit n’est pas encore dans cette subtilité sémantique, "les inconscients se parlent", comme se plaisait à le dire Françoise Dolto. Alors imaginez que dans son inconscient l’enfant à qui l’on demande de partager ses bonbons ou de prêter son jouet se mette à penser que cette chose précieuse disparaîtra ou, pire, finira découpée en petites portions pour un usage qu’il n’a pas bien appréhendé !

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Se mettre à la place de son bout de chou quelques instants suffit à poser sur le prêt, le partage, un regard un peu plus compréhensif. Raison de plus pour l’aider à mieux le vivre.

Préparez le terrain

Si possible, quel que soit l’âge des enfants, faites en sorte qu’ils aient chacun leur chambre ou, à défaut, leur espace bien défini dans une chambre commune. Ils partagent la même chambre ou ont la chance d’avoir une salle de jeux ? Un coffre à jouets commun c’est bien, mais prévoyez une "boîte à trésors" pour chacun. De même qu’ils ont leur jardin secret au fond de leur cœur, ils ont besoin d’en avoir un dans leur espace de vie.

La notion de prêt et de partage est encore plus facile à assimiler quand chacun possède un espace pour y préserver ses objets les plus précieux, qui ne seront pas forcément dédiés à la collectivité.

Jouez les modérateurs

Une dispute autour d’un jouet que chacun tente d’arracher à l’autre ? Ne punissez pas, n’imposez pas le prêt non plus. Soyez le médiateur en demandant à chacun des enfants ce qu’il veut exactement. Proposez alors un échange entre deux jouets (incitez-les à le verbaliser eux-mêmes) et, selon l’âge, suggérez un temps de jeu pour chacun, en même temps voire ensemble. Si vous échouez, optez pour une alternative consistant à ouvrir une deuxième voie, celle d’un jeu, loin des jouets de leur convoitise, et devenez l’animatrice de ce jeu. Vous susciterez leur attention et les détournerez de la cause du conflit.

Valorisez les trésors

L’un se plaint d’avoir moins que l’autre ? Sans entrer dans une comptabilité peu sympathique, listez tranquillement et joyeusement ce que l’un et l’autre possèdent, en n’hésitant pas à montrer que leurs centres d’intérêt sont différents et qu’il est normal de ne pas posséder "exactement la même chose" que son frère ou sa sœur. Expliquez au passage cette notion de richesse de la diversité et de la singularité de chaque individu.

Parlez "émotions"

Ne vous fâchez jamais si un de vos enfants ne veut pas prêter à un autre enfant, qu’il soit ou non de sa famille. Rapprochez-vous de lui et incitez-le à parler de ses émotions. "Qu’est-ce que ça te fait quand tu vois Margaux prendre ta poupée ? Et toi, as-tu envie de jouer avec la sienne ou avec un autre de ses jouets ?" Ainsi, vous ouvrirez une discussion douce, axée sur la générosité, l’envie, le désir, l’empathie et la satisfaction que l’on peut éprouver dans le partage.

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Acceptez que certains trésors ne soient pas prêtables. Le doudou est un objet de transition entre l’enfant et le parent, le plus souvent la mère, et le lui emprunter peut générer un véritable déchirement affectif, une peine donc, puis une colère. Normal !

Laissez-le choisir !

Il peut prêter… et décider seul, c’est encore mieux ! D’après une étude publiée dans Psychological Science en août 2013, la générosité est boostée par la capacité d’un enfant à décider seul de prêter… ou pas. Quand il le fait et que cela vient de lui seul, il renforce l’image positive qu’il a de lui-même et est enclin à recommencer.

Soyez un exemple

L’être humain est un être social par essence. Il rêve d’être en relation avec l’autre, tout en en craignant les effets ! Mais il suffit d’écouter sa petite voix intérieure, celle de l’âme et non celle de l’ego, pour être naturellement enclin au lien, à l’empathie, au partage. L’empathie, au cœur du partage, définit la capacité de l’individu à ressentir les sentiments et les émotions d’un tiers. Or, l’empathie se travaille, même si nous ne sommes pas tous au même niveau. Il suffit de prendre l’habitude d’exprimer ses émotions et d’inviter l’autre à en faire autant, sans en rejeter aucune car elles sont toutes fondatrices.

En les exprimant et en les écoutant, on peut plus facilement se mettre à la place de l’autre et adopter une posture plus généreuse et plus bienveillante. Montrez-vous un être attentif à autrui et aussi à la planète, partagez ce que ces attitudes vous procurent et procurent à l’autre comme joie, et nul doute que vos enfants vous imiteront. Le fameux effet miroir n’a pas d’âge pour s’entretenir.

Nous avons demandé à Théo, 23 ans, quel souvenir il gardait de ses premiers partages avec son frère, Louis, de deux ans son cadet :

"Pour moi, prêter, partager c’était très instinctif, et je prenais plaisir à savoir que j’avais enfin une responsabilité de transmission. J’ai le souvenir d’une histoire qui nous fait rire tous les deux maintenant, mais qui, sur le moment, m’avait peiné. J’avais 4 ans et j’avais donné mon jouet préféré à mon petit frère. Et, lorsque quelques heures plus tard, alors qu’il ne jouait pas avec, j’ai demandé à mon frère de me le prêter, il m’a regardé en me répondant : "Non, maintenant c’est à moi." À partir de là j’ai été un peu plus consciencieux sur la notion du partage.Depuis nous avons grandi et partageons les mêmes valeurs sur lesquelles notre fratrie, solide et complice, est fondée."

Nathalie Desanti est coach, spécialiste de la motivation et de l’orientation pour enfants et adolescents, ainsi que journaliste psycho-santé. Elle vient de publier Et un jour j’ai décidé de faire la tortue, paru aux éditions Horay.

 

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