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Vacances : Osez le voyage en famille !

Osez le voyage en famille
Chez les autochtones, le lien était toujours difficile avec la barrière du langage. Avec les enfants, le lien est humain, immédiat.
Patrick Flouriot
Patrick Flouriot
Patrick Flouriot
Mis à jour le 17 juin 2021
Partir autour du monde en famille est une aventure qui fait rêver, mais qui suppose de surmonter ses peurs. Par quel bout commencer ? Peut-être en s’inspirant de ce qu’en disent ceux qui l’ont déjà réalisé…

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Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #22 avril-mai 2019

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Partir voyager autour du monde en famille ! Autrefois, je considérais le voyage familial comme quelque chose de lourd, nécessitant toute une logistique, impliquant complications et planifications. Mon premier grand voyage s’est même réalisé sous le signe du "Partons faire le tour du monde avant d’avoir un premier enfant", sous-entendu, le vrai voyage sac-à-dos-back pack-et-moustiquaire est l’apanage des célibataires et des jeunes couples sans enfants.

Préconceptions à l'eau

Cette première expérience, réalisée en voilier autour du monde avec ma moitié, a été l’occasion de mettre cette idée préconçue sens dessus dessous. Nous avons croisé de nombreuses familles parties pour de longues années sur les sept mers. Et c’était beau : je me souviens de cette goélette, croisée à Madagascar, menée par une famille de… huit enfants : les plus âgés donnaient les cours du CNED aux plus jeunes. Ils étaient partis pour un an : quel projet ambitieux et magnifiquepour une famille nombreuse !

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Aux Chagos, nous avons croisé une famille qui naviguait depuis quatorze ans. Les deux ados plongeaient le matin pêcher le repas du jour, fabriquaient un four en terre l’après-midi pour faire cuire leur pain, faisaient un peu l’école suivant l'humeur et contemplaient les étoiles la nuit. Les parents s’amusaient à voir grandir leurs enfants sous le soleil : quel doux projet de vie !

Nous, nous étions en couple : c’était déjà une belle aventure. Néanmoins, ça devenait évident : oui, ce plaisir que nous prenons tous à voyager est centuplé lorsque nous le partageons avec des personnes que nous aimons. Et particulièrement avec nos enfants, car le plaisir du partage est redoublé de la conscience d’une transmission, d’un apprentissage. En revenant en France après ce tour du monde en voilier, nous savions qu’un jour, nous repartirions en famille.

Sauter le pas avec confiance

C’est ce que nous avons fait quelques années plus tard. Nous voulions découvrir l’Afrique et le désert. Nous voulions vivre un temps privilégié avec nos jeunes enfants, qui avaient alors 4 et 2 ans. Nous sommes partis en voiture dans le Sahara et y sommes restés cinq ans, allant à la rencontre des derniers nomades, cherchant les traces des éléphants libres, découvrant les gueltas secrètes au cœur du désert.

Nous avions peu d’argent et étions dans un certain flou professionnel, mais je crois pouvoir dire qu’il y a une constante chez les grands voyageurs : ils ne calculent jamais tout, et surtout pas tous les problèmes à l’avance.

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Il faut avoir confiance en sa propre intuition et dans le fait que les choses que l’on appelle de ses vœux nous apportent, en fait, beaucoup plus d’opportunités que d’emmerdements. C’est une dialectique entre tactique et stratégie : stratégiquement, partez, puisque c’est votre cœur qui vous le dit. Tactiquement, sur le terrain, il sera toujours temps de gérer les problèmes.

Les peurs... des autres

Quand nous sommes partis en voiture avec deux jeunes enfants dans le Sahara, nous avons cristallisé sur nous les peurs de notre entourage, j’allais dire de nos sociétés. Le désert, c’est dangereux. L’Afrique, c’est dangereux. Les pays musulmans, c’est dangereux. Le palu, c’est dangereux. Quitter son travail, c’est un risque. Vos enfants vont manquer l’école. Et cætera.

Je ne dis pas qu’on y va la fleur au fusil sans quelques précautions. Il faut bien connaître son sujet et se préparer. Mais, surtout, il faut borner cette préparation, car on n’est jamais prêts face aux problèmes qui ne sont pas encore posés. Nous, par exemple, avec nos deux bambins, on se faisait un monde avec le risque de paludisme ; vu de France, on avait l’impression d’un danger permanent et total sur le territoire, justifiant un traitement quotidien du début à la fin du voyage.

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Mais vu de près, évidemment, c’est beaucoup plus nuancé : croyez-moi, le désert, c’est un peu sec pour un moustique, et c’est un chouïa grand : on peut y dormir à poil sans moustiquaire toute une vie, du moment qu’on sait où se trouvent les points d’eau.

Autre crainte bien partagée, celle de l’insécurité. Soyons clairs, nous sommes des riches voyageant chez des pauvres ; c’est normal de payer notre tribut à ces inégalités que nous ne voulons pas régler politiquement. Nous nous sommes fait tirer quelques affaires.

Mais ce que je veux dire, c’est que tout cela ne constitue que des peurs déformées, surestimées : les vrais dangers mortels sont bien plus prosaïques. 1) la sécurité routière, désastreuse dans une majorité de pays 2) la tourista, qui peut paraître anodine, mais c’est comme le rhume : un tueur invisible.

Nos enfants, un passeport

En réalité, le fait de voyager avec des enfants ne complique pas le voyage, c’est tout le contraire : ils le simplifient ! Car les jeunes enfants sont un véritable passeport. Il faut avoir vécu le passage d’une frontière dans un pays d’Afrique pour vérifier cette amusante assertion.

Un douanier africain peut être un mur à péage absurdement inflexible pour un Occidental. Le même douanier confronté à un bout de chou lui tirant sur l’uniforme s’offensera si vous refusez de partager une tasse de thé, voire d’aller visiter sa famille sous la khaïma. C’est fou comme les enfants ouvrent les portes.

On s’aperçoit que jusque-là nous voyagions à travers les paysages ; le lien avec les autochtones était toujours un peu difficile avec la barrière du langage. Depuis qu’on voyage avec des mômes, tout de suite le lien est humain, immédiat. La famille rassure. Nos propres enfants n’ont pas les mêmes barrières que nous ; en deux temps, trois mouvements, ils jouent avec les locaux. Ce sont eux qui nous éduquent.

Le partage au cœur du voyage

Mes enfants ont grandi. Est-ce important de répéter ce que des mômes peuvent retirer de l’expérience d’un tel voyage, en termes de liens avec leurs parents, de liens entre frère et sœur, ou encore en termes d'ouverture sur les autres ?

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Il est évident pour moi qu’il y a chez les miens quelque chose d’indéfinissable et de beau, que je devine lié à cette aventure commune plus encore qu’au voyage en tant que tel. Car c’est bien de temps partagé, de joies partagées, voire de situations compliquées partagées dont il s’agit, bien plus que de kilomètres parcourus, le dépaysement n’étant au fond qu’un terreau favorable à cette maturation. Vous rêvez de voyager en famille ? Vous avez bien raison, foncez !

Notre expert

L’auteur de cet article a transformé sa passion du voyage en famille en un journal pour enfants, Cram Cram ! Un magazine collaboratif qui, tous les deux mois, suit les traces d’une famille globe-trotteuse autour du monde. Reportages, contes locaux, découverte du pays et de ses habitants, cette revue sans publicité destinée aux 7-12 ans invite les enfants au voyage et à la rencontre.

Pour aller plus loin

Cram Cram, disponible sur abonnement (39 à 45 € par an) sur cramcram.fr

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