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Interview de Nicolas Imbert, directeur de Green Cross

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Nicolas Imbert, directeur de Green Cross
Capucine Jacob
Capucine Jacob
Mis à jour le 25 février 2021
Mikhaïl Gorbatchev et Jean-Michel Cousteau comptent parmi ceux qui ont bâtit Green Cross. Nicolas Imbert en est aujourd'hui le directeur, riche de l'héritage laissé. Rencontre.

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Quelles étapes de votre vie vous ont mené à la direction de Green Cross ?

Avancer concrètement dans la voie d'un développement humain durable a toujours fait partie de mes préoccupations personnelles. Ingénieur de formation, j'ai commencé à travailler en Grande-Bretagne et en France dans le conseil en stratégie et développement durable. J'ai pu travailler sur la transition écologie d'entreprises privées mais aussi vu la difficulté d'avancer concrètement dans cette transition. Ceci m'a appris à travailler en mode "projet", à mobiliser des personnes aux motivations disparates pour avancer tous ensemble. Un métier passionnant.

A ce moment, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois Green Cross et l'entourage de Mikhaïl Gorbatchev et de sympathiser. J'appréciais beaucoup le fait de lier écologie et humanisme, d'aider les dirigeants à évoluer par des actions de plaidoyer tout en ayant des projets ultra concrets. Et j'ai franchi le pas en 2011 en participant à la création Green Cross France et Territoires, auprès de Jean-Michel Cousteau qui préside nos activités.

Quels sont les engagements de Green Cross en faveur du développement durable ?

Nous intervenons avec une double prise environnementale et humaniste, selon 5 axes de travail :

  • Le cycle de l'eau (des nuages à l'océan)
  • L'alimentation et l'énergie sur les territoires
  • La prévention des conflits environnementaux
  • La solidarité internationale
  • Les projets de territoire et l'économie circulaire

Et ce, en ayant à la fois des actions d'information, de plaidoyer, et des projets modestes et concrets montrant que ce qu'on propose est faisable, et souhaitable. Par exemple, nous travaillons avec des éleveurs de porc en Bretagne Nord pour prototyper un modèle de production porcine durable et accessible à tous, qui fournit une viande de qualité, en préservant l'environnement et en faisant vivre les agriculteurs. Nous travaillons aussi sur les mers et océans, la pollution du littoral, et avons co-créé une chaire "business as unusual" et l'institut de l'économie circulaire pour développer l'économie circulaire.

Qu’est ce qui vous différencie d’une fondation comme la Croix Rouge ?

Lorsque Mikhaïl Gorbatchev a fondé Green Cross en 1993, il venait tout juste d'accompagner avec le Commandant Jacques-Yves Cousteau le forum de Rio 1992, et s'est rendu compte qu'il était nécessaire de créer à l'échelle internationale une organisation qui réussisse dans le domaine environnemental ce que la Croix-Rouge a fait dans le domaine social.

Nous sommes donc, comme la Croix-Rouge, une fédération d'associations neutres, apolitique mais très fortement engagés pour faire évoluer concrètement notre domaine: assurer un environnement durable pour un avenir serein.

Nous sommes un petit peu plus jeune, puisque nous allons fêter nos 20 ans à Genève les 2 et 3 Septembre. Mais quand même présent dans plus de 30 pays. Nos sources de financement sont principalement nos mécènes et adhérents. D'ailleurs, comme la Croix-Rouge, nous avons besoin de chacune et chacun d'entre vous pour exister et nous développer. Pensez-y et soutenez-nous

Quelle est la dernière actualité qui vous a profondément choquée et quelle solution proposez-vous ?

Elle date d'hier : le rapporteur public du Conseil d'Etat propose au Conseil Constitutionnel d'examiner la question prioritaire de constitutionnalité d'un producteur de gaz de schiste, et par là, de rendre possible la filière gaz de schiste en France, malgré le reflux populaire et l'inutilité économique.

Voici plus qu'un an que Green Cross travaille sur les gaz de schiste, notamment pour en préciser les risques, et les comparer aux éventuels bénéfices. Où nous montrons notamment que l'exploitation de gaz de schiste n'est pas rentable si elle paye les dommages générés.

Nos solutions sont simples, et immédiatement applicables : ne pas exploiter le gaz de schiste, mais au contraire développer l'efficacité énergétique et les énergies 4D sur les territoires: D comme décarbonée, diversifiées, déconcentrées, démocratiques. Et nous y travaillons, en plaidoyer comme sur le terrain.

Quelle avancée récente en faveur du développement durable vous donne de l’espoir ?

Le 11 avril, la société civile dans toute sa diversité s'est mobilisé au Conseil Economique, Social et Environnemental, pour les Hautes Mers. Nous avons lancé un appel, que chacun peut lire et signer et que Féminin Bio a relayé dans l'article : Océans, comment les sauvegarder ? 

Il s'agit de permettre la sauvegarde des océans par une mobilisation internationale qui permettra en faisant pression en 2013 d'avoir un accord en 2014, mais aussi de faire pression sur nos gouvernements nationaux pour développer le nombre et la qualité des aires marines protégées, où nous devons passer de 2 à 10% de la planète dans les prochaines années.

Quelle nouvelle cause allez-vous défendre prochainement ?

Les polluants de l'eau nous concernent beaucoup. Nous allons lancer une étude pour identifier ces nouvelles formes de pollution, qu'il s'agisse des perturbateurs endocriniens, des atteintes à la biodiversité - notamment par les rejets d'eau de refroidissement trop chaudes des centrales nucléaires - et nous regardons aussi comment limiter le gaspillage et utiliser moins d'eau, notamment dans nos activités domestiques, agricoles et industrielles.

Quelle place occupe le bio et l’écologie dans votre vie ?

L'écologie n'est pas que le bio et réciproquement. Pour moi, c'est une pratique du quotidien : j'adore tester des nouvelles solutions de mobilité, je marche beaucoup et me déplace intensément en vélo, je mange local, sain et de saison, bio à chaque fois que je trouve des produits bio qui remplacent ces critères.

J'aime aussi beaucoup tester de nouveaux services de mobilité partager, cuisiner, planter mes propres produits (eh oui, c'est possible même à Paris) et rentrer en contact direct avec ceux qui me nourrissent.

Je suis un fervent partisan du réemploi et du recyclage, j'adore prêter et emprunter les biens du quotidien. Et je n'hésites pas à trouver de nouveaux usages à mes déchets, mais aussi à faire des remarques à ceux qui trient mal comment et pourquoi faire ces efforts. Et j'adore accompagner des entreprises innovantes qui inventent et se développent autour de l'économie circulaire.

>> Découvrez les 5 éco-gestes de Nicolas Imbert à mettre en pratique au quotidien pour protéger la planète. 

Retrouvez toutes les informations de Green Cross sur leur site et sur leur page Facebook. 

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