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Bonheur au travail: ça bouge dans les entreprises

Le bien-être au travail, un enjeu pour l'entreprise
Andrew Neel/Unsplash.com
Bien-être au travail
Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Bien-être au travail, qualité de vie professionnelle, Chief Happiness Officer… autant de mots qui sont entrés dans le quotidien, révélateurs d’une tendance de fond et d’une volonté de dépoussiérer les grandes règles du management. Rencontre avec Fabienne Boucaret, fondatrice de My Happy Job, le webzine dédié au bien-être au travail, pour décrypter cette évolution profonde du monde du travail.

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Le terme de Chief HappinessOfficer est sur toutes les lèvres en cette rentrée 2017. Un vent nouveau souffle dans les entreprises ?
La question du bien-être au travail se démocratise largement, ce n’est plus réservé au monde des starts up. On passe tellement de temps au travail que les entreprises se rendent compte qu’il est temps de faire quelque chose pour être mieux au quotidien. Le titre de CHO est très médiatisé, l’existence même de ce poste est le signal que les choses bougent, mais on est loin d’en avoir un par entreprise.

Au fond, qu’est-ce que ça signifie, le bien-être au travail ?
Cela va bien au-delà de la présence d’une salle de pause avec un baby-foot ! Le fond du sujet, c’est la question du sens du travail de chacun. Il faut s’interroger sur la manière de donner de la reconnaissance au quotidien et du sens aux tâches réalisées par les salariés, de faire évoluer les salariés et grandir les talents dans l’entreprise pour les conserver, d’aider chacun à concilier ses besoins professionnels et personnels à diverses périodes de sa vie, d’impliquer toute l’équipe dans la stratégie de l’entreprise, de proposer des locaux adaptés… Le terme de CHO cristallise l’attention, mais le bien-être au travail, c’est une pluralité d’actions. A chaque entreprise de trouver les domaines sur lesquels axer sa stratégie.

Une bonne politique de bien-être au travail doit-elle venir de la direction ?
Pas forcément, tant que celle-ci la soutient. Sinon, il n’y a pas les moyens derrières, même si certaines actions ne sont pas coûteuses (faire des feed-back au quotidien, être bienveillant, etc.). En fait, le soutien de la direction a surtout un impact sur l’état d’esprit dans l’entreprise. Il ne faut pas négliger non plus le rôle des managers : quand on travaille sur la qualité de vie au bureau, on est moins dans le rapport hiérarchique et peut être plus dans l’accompagnement. Mais les initiatives peuvent venir de partout dans l’entreprise : en étant au cœur du processus, le salarié est bien placé pour savoir les changements qui pourraient améliorer la qualité de vie au travail de tous.

Le fait qu’une nouvelle génération soit désormais bien arrivée dans le monde de l’entreprise peut-il aussi expliquer le changement global d’état d’esprit ?
Tout à fait, les jeunes bousculent les codes. Avant, ce n’était souvent pas avant 30 ou 40 ans que l’on s’interrogeait sur le sens de sa vie, ses aspirations profondes, la place de son travail dans son quotidien. Les jeunes générations arrivent avec ces aspirations (ne pas tout sacrifier pour son travail, trouver l’équilibre pro-perso qui convient, avoir un travail qui a du sens et aide à s’épanouir…) dès le premier emploi.  Cela oblige les entreprises qui veulent recruter et garder ces talents à évoluer. On ne parle désormais plus que salaire, même si c’est important : on s’intéresse à ce que l’entreprise propose à côté pour favoriser l’épanouissement du salarié. Il faut aussi noter que la formation évolue aussi du coté des managers : on parle de ces thématiques au cours des études supérieures, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années encore.

Vous parlez beaucoup de talents, plus que de compétences…
C’est pour remettre de l’humain au cœur du sujet. Nous ne sommes pas que notre CV, avec des compétences, aussi bonnes soient-elles. On embauche une personnalité. Aujourd’hui, on s’intéresse aux hard skills (les compétences techniques, les diplômes, etc.), mais aussi aux soft skills, le savoir-être. Celles-ci comptent même de plus en plus. Le talent, c’est les deux. Avec la robotisation, de nombreuses compétences seront réalisées par les machines, on attendra donc de plus en plus de soft skills. Le savoir-être, c’est la façon d’être, de gérer les autres, parler en public, d’être curieux… voilà ce qui permet de faire une analyse de la personnalité globale.

Le bien-être au travail n’est pas que physique. Vous insistez sur la notion de reconnaissance. Pourquoi ?
Si les relations sont mauvaises, que l’on vous parle mal, que vous n’avez pas de reconnaissance ou qu’il y a une mauvaise communication en interne… alors les services que l’entreprise met en place ne sont que de la poudre aux yeux. Ce qui est intéressant d’après plusieurs sondages, c’est que les managers ont l’impression de faire du feed-back. Mais ce n’est pas perçu comme tel par les salariés ! Tout tient dans la manière de s’exprimer, de discuter : prendre le temps de voir la personne pour la remercier, la saluer en la regardant dans les yeux, personnaliser la réponse, féliciter, complimenter, encourager et remercier… Plus on est précis et on prend le temps de faire un retour, plus la personne se sent reconnue.

Vous dites aussi que le bien-être au travail est une question de bienveillance…
On a tous besoin de se sentir valorisé et considéré. Faire un retour positif à quelqu’un ne doit pas être uniquement le fait des managers ! Vous pouvez tout à fait féliciter un collègue pour une présentation intéressante, le remercier pour le coup de pouce qu’il vous a donné… mais aussi votre manager s’il vous a soutenu ou aidé. En fait, ça va dans tous les sens et c’est ce qui crée une dynamique positive, intéressante lorsque l’on a des projets à imaginer, des projets à construire.

Finalement, le bien-être au travail, c’est aussi être content de retrouver ses collègues chaque matin.
Tout à fait ! Il ne s’agit pas de devenir amis avec tout le monde, mais de savoir que l’on bosse dans un climat qui permet d’être bien et non de venir la boule au ventre en pensant à son chef ou ses collègues.

Vous avez personnellement décidé de monter votre webzine, My Happy Job, car vous aviez envie de pouvoir suivre toute la chaîne éditoriale. C’est important de savoir pour quoi on travaille ?
C’est essentiel. Même si l’on est autonome dans son travail, il est très important d’avoir conscience de ce que l’on apporte à l’objectif global, au projet. Si l’on n’a uniquement la vision de sa tâche, ce n’est pas constructif. A l’inverse, si l’on serend compte de ce que l’on a fait dans la journée, de ce que ça a permis pour le projet de l’entreprise, on se sent mieux dans son boulot. Comprendre ce à quoi on contribue nourrit au quotidien et permet d’évoluer.

Du coté du salarié, sans changer de job, que peut-on faire pour améliorer son bien-être ?
Il y a toujours des choses que l’on peut vouloir améliorer. Par exemple, on peut être super épanoui dans son travail, mais si on n’a pas de temps pour sa vie perso, qu’on est tout le temps dans le rush, on ne pourra pas tenir sur le long terme. Il faut remettre les curseurs au bon endroit. On peut demander à essayer le télétravail ou le coworking. Avec les collègues, on peut instaurer un petit déjeuner ou un déjeuner sympa de temps en temps, partager une passion, par exemple la photographie, ou faire du sport ensemble… Il y  a également tout ce que l’on peut faire seul, notamment pour continuer d’apprendre : les MOOCs sont ainsi une bonne façon de s’ouvrir à d’autres horizons, sans forcément chercher à se reconvertir ou suivre une formation à temps plein.
 

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