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Chéri je demande l'éco-divorce

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Alexis Botaya
Alexis Botaya
Mis à jour le 25 février 2021
Notre contributeur Alexis Botaya nous parle des rencontres "vertes" et du divorce écolo !

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LE FAIT

Alors que la séduction pré-électorale bat son plein, on annonce au Salon de l’Agriculture qui se tient en ce moment porte de Versailles un nouveau concept de rencontre : le speed dating agriculture-société. 2 min pour échanger à propos de sa passion pour le blé ou le sorgho avec un expert. Soit. Chacun son truc...

Mais saviez vous qu’il existe réellement des sites internet de rencontre écolo ? Des sortes de green-dating en ligne et parfois de green-food-dating?

Pour l’instant, les sites Veganpassions.com et EarthWiseSingle.com ne rassemblent que des adeptes de longue date de l’écologie. Mais ces initiatives marginales sont à rapprocher du phénomène sociologique grandissant aux Etats-Unis et en Angleterre décrit par Kate Murphy dans le New York Times à la veille de la Saint Valentin : ces couples qui se forment ou se séparent pour des raisons de compatibilité alimentaire et/ou écologique! On apprend ainsi comment Miss James, allergique au gluten, s’est séparée de son compagnon parce que celui-ci ne pouvait renoncer à un morceau de pain pendant le diner. Plus étonnant encore, le cas de Lisa qui met fin à la relation qu’elle entretenait avec un homme à qui est venue un jour une soudaine envie de côte de bœuf grillée au barbecue. Il faut dire que Lisa est végétarienne et écologiste…

"Je t’aime mais tu aimes la viande» titre Kate Murphy. Ou «je demande le divorce si tu avales ce steak"

LE POINT DE VUE

Tout le monde se met au dating. Après les politiques qui organisent des rencontres opération séduction express dans la perspective des municipales, après les agriculteurs qui en font un moyen pédagogique d’informer le public, le speed dating vient de donner naissance à son dernier avatar : le green-food-dating. Mais où s’arrêtera la vague verte ? Les vegangelicals (surnommés ainsi en référence aux évangélistes, version végétariens) sont-ils une catégorie appelée à se développer ? Le simple succès du concept américain de speed-dating justifie qu’on s’intéresse à ces nouvelles tendances «d’éco-love» - ou "d’éco-divorce" - qui prennent une dimension étrangement gastronomique.

Les interdits alimentaires sont habituellement l’apanage des religions. L’écologie deviendrait-elle un mouvement religieux ? Existe-t-il un dogme ? Jean Christophe Rufin parlait déjà dans son livre Le Parfum d'Adam de ces extrémistes écologistes qui placent la nature au dessus de toute autre considération. Et en quelque sorte, les vegangelicals représentent d’une forme d’intégrisme. Ne vous méprenez pas : les végétariens ne sont nullement des "fous de gaïa" (gaïa = terre en grec). En revanche, lorsque leur régime alimentaire et leur croyance écologiste atteignent le seuil de l’intolérance au point de les pousser à quitter leur partenaire parce qu’il mange du bœuf, on est en droit de se questionner sur la sagesse d’une attitude aussi radicale.

Une fois encore, c’est la science qui vient à la rescousse des éco-cœurs brisés. Car alors que des mesures complémentaires pour le Plan National Nutrition Santé 2 sont annoncées par la Ministre de la Santé, l'Association des Diététiciens de Langue Française (ADLF) rappelle que seule une alimentation équilibrée et variée apporte l’ensemble des éléments essentiels à une bonne santé. "Si les vertus des fruits et légumes ne sont plus à démontrer, la force des messages poussant à leur consommation fait parfois oublier qu'ils doivent s'inscrire dans le cadre d'une alimentation diversifié" explique l'ADLF dans son communiqué.

Tout mouvement porte ses extrêmes. Et le fait que la science soit la première à mettre en garde contre certains excès (qu’ils soient l’expression d’une idéologie comme l’est le végextremisme - VEGEXTREMISTE [veзεkstRemist(ə)].n.m...), prouve certainement que l’écologie atteint l’âge de raison et que les styles de vie dont elle est porteuse aujourd’hui n’ont rien à voir avec des recommandations d’illuminés comme on veut parfois le faire croire.

PASSER A L’ACTION

En matière d’alimentation, l’extrémisme ou le radicalisme est la pire des choses, et certainement le meilleur moyen d’avoir des carences ou de transformer le repas en calvaire mathématique ou en obsession calorique. "On ne mange plus pour se nourrir, ni pour le plaisir, mais que pour se soigner" déplore la présidente de l'ADLF.

Alors en attendant que le critère écolo fasse son entrée sur Meetic, mangez de tout !

Ce texte est tiré du blog d'Alexis Botaya, Le Guide de l'Ecofood.

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