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Micronutrition

Compléments alimentaires : réactions au dossier de 60 millions de consommateurs

Compléments alimentaires
Le Hors Série de 60 millions de consommateurs entend révéler les dessous des compléments alimentaire
Volodymyr Hryshchenko
Audrey Etner
Audrey Etner
Mis à jour le 25 février 2021
Le nouveau hors série de 60 Millions de consommateurs passe au crible 120 références de compléments alimentaires parmi les plus vendus. Effets secondaires, efficacité, risques pour la santé... Le magazine interroge l'intérêt et la dangerosité de ces substances souvent prises en auto-médication. Nous avons demandé l'avis d'une experte ainsi que celui d'un laboratoire concerné.

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La sortie des dossiers spéciaux de 60 millions de consommateurs est toujours une occasion rêvée de se pencher sur des sujets de fonds qui nous concernent tous. Fatigue, sommeil, rhume, jambes lourdes, gastro.... Les français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les compléments alimentaires en réponse à des maux chroniques ou des affections saisonnières. Avec ce Hors-série spécial, le magazine entend révéler les dessous des compléments alimentaires et interroge sur la réelle efficacité et la règlementation qui entoure ces "remèdes miracles", tels qu'ils sont désignés en introduction du dossier. 

Parmi les problèmes relevés par 60 millions de consommateurs : des résultats très aléatoires, des compositions loin d'être vertueuses, des dangers méconnus et un manque d'information entourent le marché des compléments alimentaires. 

Pour pouvoir aborder la lecture de ce dossier avec un éclairage extérieur, nous avons demandé à Brigitte Karleskind journaliste scientifique spécialiste des compléments alimentaires et rédactrice en chef de la revue Nature Sciences Santé de nous donner son point de vue. Selon elle, le dossier reprend un  discours majoritaire répandu affirmant qu'"une alimentation équilibrée est suffisante, et que les compléments alimentaires ne servent à rien." "Effectivement, si l'alimentation était parfaite 365 jours par an, que nous étions en parfaite santé, pas stressé et n'évoluant pas dans un univers pollué, peut-être suffirait-elle à couvrir tous les besoins de l’organisme. Et affirmer que la population française a des apports suffisants en nutriments essentiels est une contre-vérité.  Aujourd'hui, de plus en plus d'études démontrent le contraire, pointant des apports insuffisants en vitamines B, en magnésium, en sélénium, en iode, etc. Et n’oublions pas la vitamine D : une étude de l’Institut national de veille sanitaire, publiée en 2012, constate un déficit chez plus de 80 % des Français adultes. De plus, lorsqu'on est malade ou en état de stress, les besoins de l'organisme  en nutriments essentiels que sont les vitamines et les minéraux augmentent. Si on regarde le magnésium, près de 40 % des femmes consomment moins des deux tiers des apports quotidiens recommandés pour ce minéral essentiel et plus elles avancent en âge moins leurs apports sont suffisants.

L'importance du conseil d'un professionnel de santé formé à la micronutrition

L'analyse du dossier de 60 millions de consommateurs pointe également la banalisation des compléments alimentaires et met en garde contre une auto-médication à outrance, non sans risque pour la santé. Il rappelle que tous contiennent des substances actives, que leur surdosage peut avoir des effets néfastes, et que la règlementation qui entoure leur commercialisation est très insuffisante. "Je partage totalement leur avis sur le fait que si l'on n'y connaît rien, il ne faut pas se supplémenter seul. Il convient de demander l'avis d'un professionnel de santé averti, notamment d'un pharmacien ou d'un médecin formé en micronutrition. S'ils ne sont pas légion encore aujourd'hui en France, ils sont de plus en plus nombreux à s'intéresser et se former à cette spécialité. C'est également le cas de certains naturopathes qui ont suivi une formation qualifiée." précise Brigitte Karleskind.

Des substances actives et des interactions possibles avec des médicaments 

C'est l'un des autres points importants du dossier de 60 millions de consommateurs. L'enquête dénonce les interactions possibles avec des médicaments, ce que confirme notre experte Brigitte Karleskind. "Bien sûr, les compléments alimentaires, parce qu’ils contiennent des substances actives, peuvent avoir des effets secondaires. Elles peuvent également interagir avec d’autres molécules et donc avec des médicaments. C’est pour cela que les conseils d’un professionnel de santé sont importants et que si l’on suit un traitement il ne faut pas prendre de compléments alimentaires sans en avoir discuté auparavant avec son médecin traitant. Les compléments alimentaires ne sont bénéfiques que lorsqu’ils sont utilisés à bon escient."

L'avis de l'expert décrypté par deux laboratoires mentionnés : Weleda et Oemine

Dans ce nouveau hors-série, 60 millions de consommateurs partage un "avis d'expert" sur chacune des 120 références étudiées, parmi lesquelles le produit Oemine C, classé "FAUTE DE MIEUX" et sur lequel nous avons pu obtenir des précisions de la part du Dr Paul Dupont, de la société Phytobiolab. 

La réponse du Dr Paul Dupont : "La vitamine C de synthèse est excitante (nervosité, voire insomnie). La vitamine naturelle tonifie l’organisme et a une action de "remise en forme". Par ailleurs, le cynorhodon est intéressant car il contient un totum de plantes et non une molécule isolée, ce qui en fait un produit complet avec une complémentarité d’actions qui va vers la tonification de l’organisme. Nous avons ajouté l’acérola pour augmenter la teneur en vitamine C et obtenir un produit plus efficace". 

Concernant le Laboratoire Weleda dont le produit "Mémoire et concentration Gingko bio" est évalué "FAUTE DE MIEUX" dans la rubrique "Stress", Catherine Nock-Chassignolle, Pharmacien et chef de gamme selfcare chez Weleda a également pu nous apporter des précisions : 

"Dans l’encart relatif à notre produit, l’expert souligne que nous avons respecté les exigences réglementaires en mentionnant les précautions d’emploi liés à l’utilisation de la feuille de Gikgo biloba d’une part et à la présence d’alcool d’autre part.  C’est donc un point plutôt positif, révélateur du sérieux de notre marque comme de notre engagement de transparence auprès du consommateur.  Sa remarque concernant la présence d’alcool, bien que juste, est à relativiser en considérant plusieurs points :
-          Tout d’abord le produit est à l’usage de l’adulte uniquement
-          L’alcool est un très bon solvant extracteur. En association eau et alcool, l’ensemble des principes actifs, c’est à dire les actifs lipophiles et hydrophiles du Ginkgo biloba seront extraits pendant l’étape de macération.
-          Pour chacun de nos compléments alimentaires, le degré alcoolique est adapté à la plante afin de faire l’extraction la plus complète possible. C’est notre grande connaissance des plantes qui nous permet d’avoir des processus de fabrication spécifiques à chaque plante
-          L’alcool est un très bon conservateur. Etant déjà présent dans la formule nous n’ajoutons aucun additif.
-          Dans 20 gouttes (qui est la quantité conseillée par prise) il y a la même quantité d’alcool que dans ½ l de jus d’orange
-          Il est à noter que l’alcool de blé utilisé est également de qualité biologique.
En somme, nos produits sont des produits simples avec le minimum d’étape de transformation et le minimum d’ingrédients ajoutés. Notre objectif est le respect de la plante et de son totum (soit l’ensemble des actifs) afin d’en proposer le meilleur. Aussi l’attribution du qualificatif "faute de mieux" nous semble sévère et surtout n’est pas en lien avec la satisfaction ressentie face à la prise de l’EPB mémoire et concentration."

Nous vous invitons également à consulter la réponse officielle du Synadiet, le Syndicat National des Compléments Alimentaires sur leur site : "Pour une reconnaissance des bienfaits avérés des compléments alimentaires" qui rappelle la règlementation stricte à laquelle est soumise la mise sur le marché des compléments alimentaires, garante de la qualité des produits : "Il s’agit de produits qui sont strictement encadrés par les autorités. Celles-ci, sur la base de l’état de l’art scientifique, autorisent ainsi seulement la mise sur le marché d’ingrédients qu’ils jugent sûrs, imposant si besoin, des niveaux de doses et des précautions d’emploi. Ces informations, obligatoirement présentes sur l’étiquetage des produits, contribuent à garantir leur sécurité."  De plus, le Synadiet précise que les formulations des compléments alimentaires commercialisés sur le marché sont basées sur des données scientifiques et/ou un recul d'utilisation : "Seuls les effets admis par les autorités peuvent être revendiqués sur les emballages. De plus, avant d’être mis sur le marché français, ils doivent être examinés par la DGCCRF. Ils sont ensuite suivis en permanence et régulièrement contrôlés."

 

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