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E.coli et graines germées : une crise sanitaire et pas une crise de la production bio

Mis à jour le 25 février 2021
Note d'information du 16 juin 2011 sur E. coli par la Fédération Nationale de l'Agriculture Biologique.

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E.coli et graines germées : une crise sanitaire et pas une crise de la production bioE.coli et graines germées : une crise sanitaire et pas une crise de la production bio

A ce jour, la crise sanitaire de l’Escherichia coli enterohémorragique (ECEH) a fait 38 morts en Europe. C’est aux familles des victimes que vont nos premières pensées.
C’est une crise sans précédent qui a provoqué également des dommages économiques importants pour les filières maraichères injustement accusées par les autorités allemandes. Ces mêmes autorités ont confirmé le vendredi 10 juin l’origine supposée de la contamination : une ferme biologique de graines germées dans le Nord de l’Allemagne.
Depuis, des spéculations sont faites sur les liens supposés entre l’EHEC et la production bio. La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France souhaite rappeler qu’il s’agit d’une crise sanitaire, et non pas d’une crise de la production bio.

Les 15 et 16 juin, 6 enfants ont été hospitalisés dans le nord de la France pour une intoxication à l’E. Coli après avoir consommé de la viande en provenance d’Allemagne, de Belgique et des Pays Bas.
Cette infection, qui ne présente à ce jour aucun lien avec les cas précédents, démontre qu’il est important de ne pas tirer de conclusions hâtives, et qu’il est impératif de laisser l’enquête démontrer les causes de cette contamination et l’origine réelle de cette bactérie.

Ensuite, rappelons que :

  • Toutes les productions, qu’elles soient biologiques ou conventionnelles, doivent se conformer aux règles générales de prévention des risques sanitaires. La ferme bio produisant des graines germées et suspectée d’être le point de départ de la contamination en Allemagne a été innocentée de ce point de vue1.
  • La contamination reste majoritairement circonscrite au Nord de l’Allemagne. Les autorités françaises n’ont pas suspendu la commercialisation des graines germées françaises ; aucun cas d’intoxication aux graines germées n’est d’ailleurs à déplorer en France.
  • Pour le moment, l’origine exacte de la bactérie reste indéterminée. La contamination a pu intervenir à différents stades : depuis la semence, en passant par la production, au moment de la transformation ou encore de la distribution.
  • Aucun lien formel ne peut être établi à ce jour entre les intoxications et le processus de production biologique. La réalisation de graines germées bio relève par ailleurs de du processus de transformation, dont les spécifications sont distinctes des règles de production en agriculture biologique (notamment concernant le lien au sol). L’amalgame sur l’ensemble de la filière bio ne correspond à aucune réalité objective.
  • Des études montrent que les cas avérés d’intoxication à l’E.coli en général ne sont pas liés à une pratique spécifique à l’agriculture biologique, voir ils sont moins fréquents dans ce mode de production (Par exemple : 1 cas d’intoxication sur 26 dans l’Union européenne en 2007 – comme le démontre la note de l’institut de recherche Suisse le Fibl).
  • De plus, les élevages bio sont moins sujets à la présence d’E.coli que les élevages intensifs. L’utilisation fréquente d’antibiotiques dans ces élevages contribue au phénomène croissant et inquiétant de résistance aux antibiotiques chez l’homme2. Cette résistance mène à des situations graves, car les bactéries contractées ne peuvent alors plus être traitées.
  • L’utilisation d’engrais organiques, qui a été montrée du doigt comme une cause possible de la contamination, n’est pas une pratique réservée à l’agriculture biologique. De nombreux systèmes de production l’utilisent, car cela permet de préserver la fertilité des sols, de garantir l’autonomie énergétique de la ferme, et de réduire les émissions de nitrates. Le simple traitement thermique des déchets de la ferme (compostage), réduit considérablement les risques de présence d’agents pathogènes transmissibles à l’homme.

1) "Nous n'avons rien constaté de fautif dans cette exploitation et rien qui puisse donner lieu à des poursuites judiciaires. On ne peut sanctionner quiconque pour avoir joué de malchance." Gert Hahne, porte-parole des services de protection des consommateurs du Land de Basse-saxe interrogé par le Point.

2) L’Anses a ainsi lancé un appel à candidature le 11 mars 2011 pour un groupe de travail scientifique portant sur : « Evaluation des risques d’émergence d’antibiorésistances liés aux modes d’utilisation des antibiotiques dans le domaine de la santé animale »

FNAB

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